Cote d\'Ivoire
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Côte d’Ivoire-AIP/ Les populations de Bouaké-Belleville sensibilisées sur le projet de resocialisation des enfants en conflit avec la loi

Bouaké, 29 mai 2023 (AIP)- L’antenne de la Cellule de coordination, de suivi et de réinsertion (CCSR) de Bouaké a initié dimanche 28 mai 2023 une séance de sensibilisation sur le projet de resocialisation des enfants en conflit avec la loi, communément appelés « microbes », à l’intention des populations du quartier Belleville où ce phénomène est très présent.

Cette activité visait à présenter à ces populations les objectifs de ce projet qui vise à aider les enfants en conflit avec la loi à réacquérir les valeurs morales et citoyennes propres à la vie en société et surtout à s’écarter de la violence, de la drogue, de l’abus de l’alcool et de tous les autres comportements répréhensibles.

Selon les explications du chef d’antenne, Mé Koffi Roger, ce projet est exécuté en deux phases. La première phase, qui est la phase de resocialisation, s’effectue en deux mois sur le site d’Ouokoukro dans la sous-préfecture de M’Bahiakro. « Les enfants recensés sont envoyés à M’Bahiakro pour leur resocialisation. Là-bas, ils sont suivis par une équipe de la croix-bleue ainsi que par des psychologues qui font ce travail de resocialisation », a-t-il précisé.

La deuxième phase, qui est la phase d’apprentissage d’un métier, s’effectue dans un centre d’apprentissage, notamment, au camp Génie de Bouaké. Au cours de cette phase d’apprentissage, qui dure trois mois, les enfants apprennent un métier. Ils ont le choix entre une panoplie de métiers, notamment, la maçonnerie, la menuiserie, la mécanique auto, l’électricité bâtiment et auto, la soudure et la couture. Une fois l’apprentissage achevé, ils sont placés dans des PME pour un stage de perfectionnement.

L’adolescent Koné Cheick Mohamed, un des bénéficiaires du projet, s’est exprimé au cours de cette séance de sensibilisation. Il s’est réjoui d’avoir bénéficié de ce projet qui lui a permis de comprendre que la délinquance ne mène à rien. « Depuis mon passage au centre, j’ai mis fin à la cigarette et à la drogue. J’ai aussi compris qu’il n’y a rien dans banditisme », a-t-il dit, encourageant ses camarades encore hésitant à suivre son exemple afin de sortir de la délinquance qui ne peut que les conduire à la perdition.

Les populations de Bouaké-Belleville, par la voix des porte-paroles des hommes, des femmes, des jeunes et des guides religieux, ont traduit leurs remerciements aux responsables de la CCSR pour cette action « salutaire » dont ils adhèrent entièrement.

A ce jour, 190 enfants de Bouaké ont bénéficié du projet de resocialisation des enfants en conflit avec la loi dont 111 pour la première vague et 79 pour le deuxième vague. La rentrée de la 3ème vague est en préparation et pourrait être effective dans le courant du mois de juillet si l’on en croit le chef d’antenne de la CCSR de Bouaké.

Cette activité de sensibilisation a également enregistré la participation du chef de service adjoint du commissariat de police de Belleville, Soumahoro Ibrahim. Ce dernier a saisi, cette opportunité, pour exhorter les populations de ce quartier à une franche collaboration avec la police qui est fortement engagée dans ce projet de lutte contre la délinquance juvénile. « Soyez sincères dans votre collaboration avec la police pour qu’ensemble nous puissions mettre fin à ce phénomène d’enfants en conflit avec la loi », a-t-il interpellé.

Le chef adjoint du commissariat de police de Bouaké-Belleville a fait savoir à ses interlocuteurs que la doctrine de la police de proximité, implémentée depuis quelques temps par la police nationale, implique la participation des populations ne serait-ce que par la dénonciation des faits et gestes repréhensibles. « Faites l’effort de nous dénoncer vos problèmes, notamment, les mauvais agissements de vos enfants et nous allons nous efforcer de les mettre sur le bon chemin », a-t-il recommandé, soulignant que la police ivoirienne se veut une police préventive et non une police répressive.

(AIP)

rkk