Cote d\'Ivoire
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Le parti de Gbagbo dénonce des « irrégularités flagrantes » sur la liste électorale

Le PPA-CI, le parti de Laurent Gbagbo, à travers son organe la Sentinelle aux fraudes électorales (SAFE), a dénoncé ce mardi 30 mai 2023 des morts encore inscrits sur la liste électorale et plus de 4.000 personnes centenaires qui y figurent.

Me Habiba Touré, présidente de SAFE, a indiqué que cette instance « a pu être alertée par des citoyens, sous couvert d’anonymat, par des candidats et par des sentinelles de ce que la liste électorale était truffée d’irrégularités et d’éléments frauduleux ».

« Tout d’abord, et alors qu’il nous avait été dit et répété, par la CEI (Commission électorale indépendante), que l’inscription de mineurs est impossible. Force est de constater que c’est faux. Nous avons pu relever la présence de mineurs dont l’âge varie, pour le moment, entre 3 ans et 14 ans », a-t-elle dit.

« Nous avons également pu relever la présence de 4.638 centenaires sur la liste électorale (et) trouvé 223 personnes qui seraient nées entre 1853 et 1899 », a-t-elle ajouté, ironisant que « la doyenne en âge, sur notre chère liste électorale, est ainsi âgée de 170 ans ».

En outre, SAFE a pu « constater la présence sur la liste électorale de notre illustre Bernard Dadié, décédé il y a pourtant plus de 4 ans » ainsi que le patriarche Abdoulaye Diallo, décédé le 6 mars 2023 » et feu le Premier ministre Seydou Diarra, décédé le 19 juillet 2020.

« On trouve encore comme électeurs feu le ministre Alphonse Douati, décédé le 30 janvier 2022 ; l’ancien directeur général de la SOTRA (société de transports abidjanais, publique), feu Attey Philippe, décédé le 26 juillet 2019 », a-t-elle poursuivi.

Habiba Touré a fait observer que Guillaume Soro, ex-Premier ministre, qui « après avoir rompu avec le pouvoir, a fait l’objet de poursuites judiciaires, ayant abouti à sa condamnation par contumace », a des proches collaborateurs également condamnés qui figurent sur la liste électorale.

Elle citera l’ancienne ministre de la Communication, Me Affoussy Bamba, ou encore M. Souleymane Kamaraté dit Soul to Soul, ex-chef de protocole de Guillaume Soro, qui demeurent sur la liste électorale, alors qu’ils ont été condamnés avec M. Soro.

Maître Affoussy Bamba et Soul to Soul, qui avaient également été condamnés, dans la même affaire criminelle, figurent eux, toujours sur la liste électorale. Condamnés dans une autre affaire criminelle, le général Dogbo Blé et le colonel Jean Aby, qui n’ont pas perdu leur qualité d’électeurs, se trouvent sur la liste électorale.

Il en est encore de même pour le commandant Yapo Anselme Séka dit Séka Séka, qui purgent actuellement leur peine. Par ailleurs, en se fondant sur les derniers chiffres de l’INS (Institut national de statistique) avec le recensement de la population et de l’habitat, SAFE dénonce la transhumance au Plateau, le quartier des Affaires d’Abidjan.

La commune du Plateau, le centre des Affaires d’Abidjan, qui comptait en 2021, 7.186 habitants, compte après l’opération du recensement électoral « 82.707 électeurs, comme s’ils tombaient du ciel uniquement pour les élections », a-t-elle poursuivi.

Si l’on en croit la Loi de Finances du 20 décembre 2022, le budget alloué à la CEI, pour l’année 2023, dépasse les 57 milliards FCFA, dont plus de 12 milliards FCFA pour la révision de la liste électorale, a commenté Me Habiba Touré, qui s’est insurgée contre les irrégularités constatées en dépit de ces moyens.

Pour Me Habiba Touré, l’article 4 de la Loi du 9 octobre 2001 portant composition, organisation et fonctionnement de la CEI dispose que dans l’exercice de sa mission, l’institution a accès à toutes les sources d’information relatives au processus électoral et aux médias publics.

Elle a fait savoir que les autorités administratives sont tenues de lui fournir tous les renseignements et de lui communiquer tous les documents relatifs aux élections dont elle peut avoir besoin dans l’accomplissement de sa mission en vue de la mise à jour annuelle de la liste électorale.

Le PPA-CI accuse la CEI d’avoir « refusé » d’inscrire le nom de Laurent Gbagbo sur la liste électorale indépendante. L’ex-président ivoirien, condamné à 20 ans de prison dans l’affaire de « braquage de la Bceao » lors de la crise postélectorale de 2010-2011, a été déchu de ses droits civiques.

La remise de la liste électorale aux partis politiques par la Commission électorale Indépendante (CEI) a eu lieu le 20 mai 2023. Le 1er juin, s’ouvre le contentieux électoral pour s’achever le 10 juin 2023, soit dix jours pour formuler les recours individuels.

AP/APA