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Au Canard enchaîné, une cellule syndicale jette un pavé dans la mare

La moitié des journalistes en CDI de l’hebdomadaire satirique ont pris leur carte au SNJ-CGT, au grand dam de leur direction.

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« Il se passe des choses au Canard qui feraient un bon article dans Le Canard ». Depuis fin décembre, raconte Christophe Nobili, une fièvre inédite a gagné le Palmipède. Nulle grippe aviaire à l’horizon, mais la création par le journaliste d’une cellule syndicale, vite rejointe par une quinzaine de personnes, dont onze salariés en CDI. Du jamais-vu, dans cette rédaction qui compte vingt-deux journalistes et une dizaine de cadres et employés en CDI, auxquels s’ajoutent une dizaine de collaborateurs qui cumulent cet emploi avec leur retraite, ainsi qu’une myriade de collaborateurs plus ou moins réguliers. Au final : 49,45 ETP (équivalent temps plein), selon le comptage établi en vue de la création d’un CSE, et du vote prévu le 11 mai sur le sujet. La bataille pour rester sous la barre des 50 salariés, synonyme de moyens et de droits supplémentaires pour l’instance, a été « homérique », selon un témoin. « Il y a une législation, je l’applique », réfute Nicolas Brimo, le directeur du « journal satirique paraissant le mercredi », blessé par cette suspicion de mauvaise volonté.

« Crime de lèse-majesté »

Si l’entreprise était dans l’obligation légale de se doter d’un CSE depuis le 1er janvier 2018, rien ne laissait présager l’apparition d’une section syndicale. « La direction vit cette cellule comme une déclaration de guerre, assure l’un des nouveaux syndiqués. On dirait qu’on a commis un crime de lèse-majesté ». Non seulement elle heurterait la culture d’indépendance du Volatile vis-à-vis de toute obédience, mais l’étiquette choisie par les encartés a du mal à passer. « Le SNJ-CGT, ça nous rapproche du Syndicat du livre, c’est sympa », ironise, aigre-doux, le président des Editions Maréchal, Michel Gaillard. Le SNJ-CGT a beau n’avoir rien à voir avec le syndicat historique des ouvriers de la presse (contrairement à Info’com-CGT et le SGLCE), réputé pour ses coups de force, son existence fait l’effet d’un chiffon rouge au 173, rue Saint-Honoré.

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Le pas a été franchi fin 2021. Un jour, dans la foulée d’une conférence de rédaction, un rédacteur et un directeur se sont volés dans les plumes avec plus de vivacité que d’habitude. Un poing a été levé – qui n’est, heureusement, retombé sur personne. Au cours de la même période, deux salariées « n’ont pas apprécié d’être traitées avec un peu de rudesse », raconte l’un de leurs confrères. « Nous les vieux, on a le cuir épais », décrypte-t-il, en référence au ton souvent « rugueux » des échanges entre les plumitifs. « Mais il faut arrêter, et changer cette façon de s’adresser au personnel. »

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