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Champions Cup : Stade Toulousain, la constellation d'étoiles défie les gros bras sud-africains

En quête d'une sixième couronne, les Rouge et Noir disputent, ce dimanche (16h), un inédit huitième de finale face aux Bulls venus de Pretoria.

Laissés une semaine au repos, les internationaux du Stade Toulousain sont de retour aux affaires. Après le Tournoi des six nations, les Dupont, Ntamack, Cros et autres Baille ont été dispensés du déplacement à Castres pour le derby face au voisin tarnais. Un match perdu (27-17) mais l'essentiel n'était là. Les Rouge et Noir disposent d'un petit matelas d'avance en tête du Top 14 (six points sur La Rochelle). La Champions Cup est l'une des priorités du club le plus titré du Vieux Continent (cinq sacres), pas le droit à l'erreur, donc face aux Bulls venus de Pretoria, qui découvrent la compétition mais sont déjà présents au rendez-vous des phases finales.

«C'est une équipe très solide, que ce soit devant ou derrière, avec de gros porteurs de ballon, un gros pack, une très grosse conquête. Avec aussi un triangle de derrière qui est très explosif, de très bons joueurs de ballon, qui vont très vite et qui ont de bons appuis», met en garde l'ouvreur international Romain Ntamack. Et d'ajouter : «C'est une équipe qui arrive sans trop de pression, mais qui a envie de jouer son rugby, de marquer les esprits dans cette compétition. On s'attend à une équipe rugueuse et agressive, mais aussi très joueuse d'après ce qu'on a pu voir à la vidéo. Le danger viendra d'un peu partout.»

«Un Castres survitaminé»

Devant, le Stade Toulousain est armé pour rivaliser avec les gros bras de l'hémisphère sud. Avec sa première ligne internationale composée de Cyril Baille, Julien Marchand et Dorian Aldegheri. Sa deuxième ligne de déménageurs avec Richie Arnold, Emmanuel Meafou et Thibaud Flament. Et ses flankers sécateurs François Cros et Jack Willis. Le manager haut-garonnais avait lâché, à l'issue du revers face au CO, que ces «Taureaux» venus du sud et vêtus de bleu «ressemblent à un Castres survitaminé». Belle empoignade en perspective. Ancien joueur des Stormers, grand rival des Bulls, le troisième ligne sud-africain Rynhardt Elstadt sait ce qui attend les siens : «On va affronter une équipe très physique et bien organisée. Un peu comme le Leinster, mais en plus physique encore.»

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Toutefois, il serait réducteur de se focaliser uniquement sur le défi frontal qui attend les coéquipiers d'Antoine Dupont. Lors de la phase de poules, les joueurs de Pretoria ont montré qu'ils peuvent envoyer du jeu. À l'image des 40 points infligés à Lyon (42-36) et Exeter (39-28). Mais l'équipe où l'on retrouve des vieilles connaissances du Top 14 - Morne Steyn (Stade Français), Bismark et Jacques du Plessis (Montpellier) - fait preuve également d'inquiétantes largesses défensives, avec 139 points encaissés en quatre matches (seuls les Anglais de Gloucester font pire avec 140 points).

Les Bulls sont désormais cornaqués par Jake White (59 ans) qui connaît particulièrement la France : il y a décroché le titre mondial avec les Springboks en 2007 et il est passé - sans grand succès - par Montpellier entre 2014 et 2017. Pas besoin d'être un fin tacticien pour deviner l'une des grandes forces de Toulouse : son demi de mêlée Antoine Dupont. Le technicien sud-africain a ainsi confié que son équipe allait particulièrement cibler le numéro 9 qui vient d'être élu meilleur joueur du Six Nations pour la troisième fois (2020, 2021 et 2023).

Dupont comparé à Pichot

A-t-il trouvé des moyens de réduire son impact sur le terrain ? «Je suis sûr qu'il existe des moyens mais je ne vais pas vous les divulguer», avance Jake White. Ajoutant : «Nous avons joué contre des équipes lorsque j'entraînais l'Afrique du Sud où il y avait des joueurs comme lui. Celle qui me vient à l'esprit, c'est l'Argentine d'Agustin Pichot. Il était aussi important pour eux qu'Antoine Dupont l'est pour l'équipe de France et Toulouse. Le tout est de mettre la pression à ces joueurs, cela change les actions des joueurs, et cela se produit dans tous les sports.»

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L'an dernier, les Bulls avaient marqué les esprits en s'imposant en demi-finale du United Rugby Championship en faisant tomber l'ogre Leinster (27-26), mais ils s'étaient inclinés en finale face à leurs compatriotes des Stormers (18-13). Un mois auparavant, l'équipe irlandaise de Jonathan Sexton avait fait vivre un véritable cauchemar aux Toulousains (40-17), balayés comme rarement à l'Aviva Stadium de Dublin en demi-finale de la Champions Cup.

Ce dimanche, devant plus de 30.000 personnes au Stadium, l'équipe d'Ugo Mola - en quête d'une sixième couronne - fait figure de favorite et n'aura pas le droit à l'erreur. «C'est un match qu'on aborde avec beaucoup de pression, reconnaît Romain Ntamack, mais aussi de joie de jouer ce genre de matches. On sent l'odeur des phases finales, de la fin de saison qui arrive. Si on veut en jouer d'autres, ça passe forcément par une victoire dimanche.» En quarts de finale, les Rouge et Noir pourraient croiser la route d'autres Sud-Africains, les Sharks de Durban, opposés au Munster en huitièmes.