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France : la Convention citoyenne se prononce pour permettre l'euthanasie ou le suicide assisté

Alors que s’achève la Convention citoyenne sur la fin de vie, la majorité de ses 184 membres se positionnent en faveur d’une aide active à mourir, sous conditions. Le rapport final sera transmis à Emmanuel Macron lundi.

La Convention citoyenne sur la fin de vie, qui réunit depuis des mois des Français tirés au sort pour orienter l'action de l'exécutif, a conclu dimanche 2 avril ses débats en confirmant sa position majoritaire pour légaliser l'euthanasie ou le suicide assisté.

"Pour une majorité de citoyennes et citoyens de la Convention, l'accès à l'aide active à mourir doit être ouvert", dit la Convention dans son rapport voté dimanche, tout en faisant état d'importantes nuances.

La Convention n'exprime ainsi pas de position majoritaire sur le cas des mineurs ou celui des personnes incapables d'exprimer leur volonté. Le rapport détaille par ailleurs précisément diverses positions, dont celle minoritaire contre une légalisation de l'euthanasie ou du suicide assisté.

Cette convention, convoquée à l'appel du gouvernement à l'automne 2022, rassemble 184 Français tirés au sort, dont l'avis vise à orienter l'action de l'exécutif. Ils devaient dire si la législation actuelle sur la fin de vie, fixée par la loi Claeys-Leonetti de 2016, apparaît adaptée à toutes les situations et s'il faut y apporter des changements.

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"Situation alarmante" du système français de santé

Cette loi autorise une "sédation prolongée et continue", autrement dit une plongée définitive dans l'inconscience, pour les patients à l'état désespéré à court terme et dont les souffrances sont intolérables. Mais elle ne va pas jusqu'à autoriser une "aide active à mourir", c'est-à-dire soit un acte d'euthanasie par un soignant, soit une assistance au suicide.

Les Français réunis en convention ont majoritairement estimé que le cadre actuel de la fin de vie n'était pas adapté. Toutefois, ils n'en tiennent pas uniquement responsable la législation actuelle.

Ils soulignent aussi les difficultés concrètes d'accès à ce qui est prévu par la loi, notamment une offre suffisante de soins palliatifs. À ce titre, la Convention met l'accent sur la "situation alarmante" du système français de santé.

Au-delà de la seule question de l'euthanasie ou du suicide assisté, la convention fait donc une longue liste de recommandations pour développer les soins palliatifs et faciliter leur accès.

L'incertitude porte désormais sur la traduction concrète de ces recommandations, notamment la rédaction d'une nouvelle loi.

Le président Emmanuel Macron, qui s'était par le passé prononcé pour une évolution de la loi mais s'abstient désormais de se prononcer clairement, doit recevoir lundi les participants à la convention pour dire quelles suites il compte donner à leur travail.

Avec AFP