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Kévin Aymoz : « Une grande fierté »

C'est lui qui parle de « renaissance ». Et, comme un signe, elle s'est opérée à Saitama, là où il avait effectué en 2019 ses premiers pas mondiaux.

À 25 ans, Kévin Aymoz refuse d'être frustré par sa quatrième place obtenue ce samedi. « Ce résultat est magnifique. Il n'a décidément pas la même saveur que ma quatrième place européenne (en janvier), il a même un goût de victoire, assure le Grenoblois. Je n'avais pas d'objectif chiffré, si ce n'est de voir plus loin que le simple résultat. Mon sport est tellement différent des autres, avec une part d'émotion immense. Je voulais juste être moi-même. Tout donner, ne rien lâcher et sortir de glace sans regret. »

Depuis son éclosion, Aymoz a connu des hauts, comme sa troisième place en finale du Grand Prix 2019, et des bas. Beaucoup trop de bas. Un égarement total lors des Championnats d'Europe de 2020, la crise du Covid, des blessures avec une pubalgie ou cette rupture d'un ligament de la cheville lors des Masters qui a failli ruiner sa saison avant même qu'elle ne commence.

Dans l'ambulance qui l'évacuait, il a songé tout arrêter. S'est entêté avec l'aide de son staff, et notamment sa psychologue, qu'il a appelée jusqu'à quatre fois par semaine.

« Il faudra être le plus intelligent possible pour faire le meilleur résultat aux Jeux Olympiques »

Il a douté, beaucoup, mais il a fini par comprendre que ce qu'il aime, c'est patiner. « Ma psy me rappelle souvent que je dois être moi-même, partager mes émotions les plus vraies », glisse-t-il.

Il y est parvenu au Japon. Il n'y avait qu'à voir l'exaltation, l'exultation de Silvia Fontana, son entraîneure depuis presque six ans, et qui patinait elle aussi comme lui, avec son coeur au bord des larmes.

« Il existe une connexion exceptionnelle avec mon équipe. On traverse les mêmes douleurs, les mêmes épreuves », souligne Aymoz. Samedi, c'est une joie intense, « une grande fierté », dit-il, qui a réuni ce staff dévoué.

Et s'il a, l'espace d'une seconde, pris conscience que si l'un des trois favoris passait à côté de son sujet, il aurait gravi le podium, le frôler lui convient pour l'instant.

« Il me reste trois ans, il faudra être le plus intelligent possible pour faire le meilleur résultat aux Jeux Olympiques, évoque le Français. Je ne parle pas de place, ça ne marche pas comme ça avec moi. Mais je ne m'interdis pas de regarder plus haut. »

publié le 25 mars 2023 à 20h24