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Le milliardaire Howard Schultz n'aime pas qu'on dise qu'il est milliardaire

Temps de lecture: 2 min — Repéré sur Jezebel

«Aucune entreprise n'est au-dessus des lois: de la nécessité de mettre fin à l'action antisyndicale de Starbucks»: c'est le titre (ô combien limpide) de la commission qui s'est tenue à Washington mercredi 29 mars, sous la férule du Comité américain sur la santé, l'éducation, le travail et les retraites. À cette occasion, raconte Jezebel, Howard Schultz a dû s'expliquer sur certaines pratiques de la société qu'il a intégrée en 1982 avant de la racheter en 1987 et d'en faire le succès que l'on connaît.

Longtemps PDG de la société avant de céder sa place, Schultz vient d'assurer un bref intérim afin de faire le pont entre l'ancien boss, Kevin Johnson, et le nouveau, Laxman Narasimhan. Le jour de son audience, il était visiblement d'assez mauvaise humeur, s'insurgeant pour une raison que personne n'avait vu venir.

C'est le mot «milliardaire» qui a fait sortir Howard Schultz de ses gonds. Lorsque la sénatrice démocrate Tina Smith l'a désigné de cette façon, le patron historique de Starbucks –dont la fortune est estimée à 3,4 milliards de dollars, soit 3,1 milliards d'euros–, a tenu à taper du poing sur la table, qualifiant ce terme de «sobriquet».

Personne fortunée

«Mes parents n'ont jamais été propriétaires, je me suis fait à partir de rien, a-t-il tenu à préciser. J'ai basé toute ma vie sur la concrétisation du rêve américain. Oui, j'ai des milliards de dollars, je les ai gagnés. Personne ne me les a donnés.» Howard Schultz se sentirait-il stigmatisé parce qu'il est riche? Le mot «milliardaire» sert juste à désigner les personnes dont la fortune dépasse le milliard, que la somme leur ait été léguée ou qu'elle ait été gagnée du premier jusqu'au dernier sou. Alors pourquoi se fâcher ainsi?

Ce n'est pas la première fois que cette appellation pose problème au milliardaire. En 2019, il affirmait déjà son désir d'être plutôt désigné par une périphrase comme «personne ayant les moyens» ou «personne fortunée». Probablement parce que, comme l'affirme régulièrement Bernie Sanders, cité par Jezebel, Schultz sait bien que personne ne gagne des milliards à la sueur de son front, et que cela inclut une bonne partie d'exploitation des travailleurs et travailleuses.

Toujours farceur, le site Jezebel propose d'autres façons de nommer Howard Schultz et ses congénères: «accapareur», «grippe-sou», «voleur de salaire» ou encore «parasite financier». Dans le cas de Starbucks –où des syndicats commencent seulement à voir le jour dans un climat de grande hostilité à l'encontre de celles et ceux qui souhaitent en monter ou en intégrer un–, il semble que ces termes siéent particulièrement à Howard Schultz.