
Le chiffre d'affaires du géant informatique français Atos s'est établi à 11,6 milliards d'euros en 2019. - ERIC PIERMONT / AFP
Une telle opération aurait fait de l'opérateur historique un géant de la cybersécurité et du cloud.
Orange ne suivra pas la proposition du CFE-CGC Orange, première organisation syndicale du groupe et des salariés actionnaires (5,5% du capital) qui plaidait pour un rachat d'Atos, géant français de la transformation numérique des entreprises, de la cybersécurité, du cloud et des supercalculateurs qui a généré l'an passé un chiffre d'affaires de 11,6 milliards d'euros.
L'opérateur historique a démenti mercredi tout projet d'acquisition ainsi que son inscription à l'ordre du jour de son prochain conseil d'administration.
Il faut dire que les étoiles s'étaient alignées pour une importante opération de croissance externe depuis qu'Orange a récupéré 2,2 milliards d'euros d'un litige fiscal avec l'Etat.
Créer un acteur de poids face aux GAFAM
"Comme rappelé le 13 novembre, les projets d'utilisation des 2,2 milliards d'euros environ issus de la décision favorable du Conseil d'Etat (...) seront soumis au conseil d'administration d'Orange et seront ensuite mis en oeuvre, en visant une attribution juste et équilibrée de ces fonds au bénéfice du développement de l'entreprise, de ses salariés et actionnaires, via notamment une offre réservée au personnel et un engagement sociétal renforcé dans le contexte de la crise économique et sanitaire que nous traversons", a ainsi déclaré Orange dans un communiqué.
Une telle opération avait pourtant du sens selon la CFE-CGC Orange, elle aurait permis à l'entreprise de créer "le leader de la cybersécurité en Europe" dans un marché actuellement très fragmenté "mais aussi un acteur de poids face aux GAFAM sur le cloud (informatique dématérialisée)". Atos aurait alors rejoint la branche Entreprises d'Orange (OBS) qui a réalisé l'an passé un chiffre d'affaires de 7,8 milliards d'euros.
"C'est la perspective de synergies susceptibles de générer des gains économiques à court terme liés à l'obtention de tailles critiques et de ventes croisées dans de multiples activités", plaidait encore l'organisation syndicale.
Et cette dernière imaginait même que l'actuel directeur général d'Atos et ancien directeur de la stratégie et du développement international d'Orange, Elie Girard, remplace le très apprécié Stéphane Richard dont le mandat expire en mai 2022.