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Pesticides : le ministre de l’Agriculture persiste et signe

Dans la région, confirmait, il y a peu, l’Observatoire de l’environnement en Bretagne (OEB), les pesticides chimiques et leurs résidus continuent de nuire à la qualité des eaux. Et ce n’est pas près de s’arrêter : les traces des métabolites de ces pesticides, mais aussi des substances actives des herbicides, fongicides et autres insecticides vont y être observées encore très longtemps. Dans ce rapport, l’OEB faisait, notamment, apparaître que les résidus de l’herbicide S-Métolachlore étaient de loin les plus quantifiés au-delà de la norme de 0,1 microgramme.

Une semaine plus tôt, mi-février, l’agence de sécurité sanitaire, l’Anses, apportait une première réponse, même partielle, à la lutte, en engageant la procédure de retrait des principaux produits à base de S-Métolachlore. Avec un délai de grâce de six mois pour la vente et d’un an pour l’utilisation.

C’est dans ce contexte, alors même que la décision n’a pas été prise, que surviennent les prises de position du ministre de l’Agriculture. D’abord lors du récent congrès de la FNSEA, puis dans une tribune publiée sur Twitter.

« Souveraineté alimentaire », « compétitivité de l’agriculture »

Face aux critiques quant à l’indépendance de l’Anses et du travail des scientifiques, Marc Fesneau persiste, sur les réseaux sociaux, en demandant explicitement à l’Anses de reconsidérer sa position. Le ministre estime en effet qu’il faudrait aligner le calendrier de retrait progressif des pesticides chimiques en France sur le calendrier européen qui prévoit de réduire de 50 %, d’ici à 2030, leur utilisation et de s’en passer à l’horizon 2050. Il lie cette préoccupation à sa volonté de favoriser « la souveraineté alimentaire », de « préserver la compétitivité de l’agriculture », alors que, face à la pression de l’industrie chimique, les recherches française et européenne tardent à mettre au point des alternatives saines aux pesticides, dont l’utilisation, selon l’Inrae, a été stable en Europe, ces dix dernières années, de nouvelles molécules se substituant à d’autres retirées du marché pour leur dangerosité.

À propos de l’Inrae et de l’Anses, Marc Fesneau souhaiterait que les deux organismes travaillent aussi dans le même tempo, avec d’autres organismes et filières, pour « que tout le monde se sente responsable à la fois des sujets environnementaux, de santé et de souveraineté ».