Conséquences de la loi Rist qui plafonne strictement les rémunérations des médecins intérimaires, les hôpitaux ne pourront plus faire appel à eux en cas de dépassement d’honoraires. Les effets se font déjà sentir sur les centres hospitaliers de la Loire, et notamment des urgences de Feurs condamnées à fermer. D’où l’inquiétude du Département.

Le conseil départemental a adopté vendredi, en assemblée plénière, à l’unanimité, un vœu demandant au ministre de la Santé, François Braun, de suspendre la mise en œuvre de la loi Rist qui doit entrer en application le 3 avril. Et ce afin « d’engager dès à présent une réorganisation au cas par cas de l’offre de soins, et d’intégrer une possibilité d’autoriser les sur-rémunérations passagères dans les établissements en sous-effectif médical ». Il souhaite également que « l’encadrement de la rémunération des intérimaires ne s’impose pas qu’à l’hôpital public ».
Fermeture des urgences de Feurs le 4 avril
Avec l’entrée en application de la loi Rist qui plafonne strictement les rémunérations des médecins intérimaires, les hôpitaux publics ne pourront plus faire appel à eux s’ils se montrent trop exigeants financièrement. Les conséquences se font d’ores et déjà ressentir dans les établissements hospitaliers de la Loire. À commencer par celui du Forez où les urgences du site de Feurs vont fermer leurs portes le 4 avril. D’où le coup de gueule du président du conseil général.
« Ce qui se passe à Feurs va se passer demain à Saint-Chamond ou à Saint-Etienne. L’accès et le droit à la santé sont en danger. Or c’est une prérogative de l’État », s’emporte Georges Ziegler. « Tous les habitants des Mont du Lyonnais se rendaient aux urgences de Feurs. Désormais, ils devront aller à Montbrison. Mais les 15 minutes supplémentaires de route peuvent être cruciales ».
S’il est vrai que pour le moment seules les urgences de Feurs cesseront leur activité , combien de temps les autres services du département, déjà en tension, pourront endurer cet afflux de nouveaux patients ? Le CHU de Saint-Etienne est d’ores et déjà obligé de reporter certaines interventions chirurgicales, prévoyant une baisse d’activité de 10 % en avril.
Des reports d’intervention au CHU de Saint-Etienne
« L’hôpital avait recours, en permanence, selon les périodes, de cinq à six lignes d’intérimaires anesthésistes. Quatre ont décidé de ne pas accepter les tarifs que nous leur proposions dans le cadre de la loi Rist », indiquait à La Tribune-Le Progrès Olivier Bossard. Le directeur général du CHU de Saint-Etienne espère pouvoir redresser le niveau d’activité au mois de mai.
Des inquiétudes pèsent également sur le service psychiatrie de l’hôpital stéphanois, tandis qu’au centre hospitalier de Roanne, quinze lits de son service d’hépato-gastro-entérologie vont fermer à partir de la semaine prochaine.
Le vœu du conseil départemental de la Loire appelle enfin à « mettre fin au chantage à la rémunération qui pèse sur les établissements publics » et « à agir sans délai pour redonner de l’attractivité aux carrières hospitalières, élément indispensable pour éviter ces surenchères ».
+26 % de faits de violences conjugales dans la Loire
C’est la hausse des faits de violences conjugales, constatée par les cinq travailleurs sociaux du Département lors du premier semestre 2022. Au 30 juin 2022, ces personnels du conseil départemental ont traité 1650 faits. Soit une hausse de 26 % donc, par rapport au premier semestre 2021.
Ces cinq travailleurs sociaux sont positionnés dans les commissariats et les gendarmeries pour soutenir les victimes de violences conjugales, évaluer leurs besoins et les orienter vers une prise en charge adaptée. Ils rédigent des informations préoccupantes transmises à la cellule de recueil des informations, dès lors que des mineurs sont présents au domicile familial en vue d’une évaluation médico-sociale de la situation familiale.
Ce dispositif existe depuis 2007 en zone gendarmerie et 2010 en zone police. Depuis 2021 et le Grenelle des violences conjugales, le Département de la Loire a renforcé son intervention aux côtés de l’État pour la prise en charge des violences intrafamiliales et la lutte contre les violences faites aux femmes, passant de quatre à cinq travailleurs sociaux affectés à ce service.
3919 : le numéro national d’aide aux femmes victimes de violences. L’appel est gratuit et anonyme (9 h-22 h en semaine, 9 h-18 samedis, dimanches et jours fériés).