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Sur France 5, les «enfants fantômes» de Daech au cœur d’un documentaire

Un camp entouré de grillages. Des enfants qui jouent. Les premières images du documentaire de Hélène Lam Trong bouleversent, en montrant l’absurdité de la situation. Depuis la chute de l’Etat islamique en 2019, des centaines d’enfants ont grandi enfermés, dans l’attente incertaine d’un rapatriement que l’Etat français tarde à mettre en place. «Trois ans, quatre ans, parfois cinq ans, c’est le temps d’une enfance. C’est leur enfance», dénonce Marie Dosé, avocate ayant fait de leur retour son combat. Nés de parents français – et pour certains sur place – partis volontairement dans les territoires contrôlés par des groupes jihadistes, ces «enfants fantômes» paient aujourd’hui pour des fautes qu’ils n’ont pas commises.

Espoir trop souvent supplanté par les désillusions

Tout au long du film, les témoignages se succèdent. Des familles qui se questionnent sur les raisons qui ont poussé leurs proches à partir en Syrie, et sur celles qui empêchent l’Etat français de les rapatrier. Des familles qui se sont battues dans l’espoir de revoir ou rencontrer leurs petits-enfants, cousins, neveux et nièces, avec qui ils gardaient parfois contact par messages, vocaux ou écrits. Un espoir trop souvent supplanté par les désillusions. Comme en 2019, lorsque le rapatriement prévu de jihadistes français – et leurs familles – est soudainement annulé au dernier moment.

Le film retrace ces cinq dernières années, durant lesquelles les condamnations contre la France pour son refus de rapatrier les familles de Syrie se sont accumulées. La dernière en date vient du Comité contre la torture de l’ONU, qui avait été saisi en 2019 pour la violation des articles 2 et 16 de la Convention contre la torture et les traitements inhumains ou dégradants. Une pression internationale qui a permis d’opérer un changement dans la politique du gouvernement, et le rapatriement de quelques-unes de ces familles. Jusqu’alors, c’était une politique de cas par cas qui était menée.

Sans nouvelles de leurs enfants

Mais d’autres familles restent sans nouvelles de leurs enfants. Plusieurs dizaines d’entre eux sont toujours prisonniers en Syrie, dans l’oubli et la violence de leurs camps, comme celui de Roj, présenté dans le documentaire. Ou celui d’Al-Hol, qui compte plus de 53 000 personnes, dont la moitié ont moins de 12 ans. Comme le souligne Hélène Lam Trong, «ils ont désormais passé plus de temps dans les camps que sous Daech».

Daech, les enfants fantômes écrit et réalisé par Hélène Lam Trong, ce dimanche 2 avril à 21 heures sur France 5, dans le Monde en face, présenté par Mélanie Taravant.