Alors que deux de ses présidents ont été arrêtés aux portes de la Guinée équatoriale avec un courrier jugé compromettant portant son entête, la plateforme Alternance 2023 s’est démarquée de cette démarche. La conférence des présidents réunie ce 7 septembre a dit regretter les problèmes de leadership en son sein, ce avant d’inviter les Gabonais à avoir confiance au processus de transition en cours, pour une issue honorable au profit de l’intérêt supérieur de notre Nation.
Lors de sa déclaration, François Ndong Obiang était entouré de Paulette Missambo et Alexandre Barro Chambrier. © Gabonreview
Une lettre adressée à l’Équato-guinéen Teodoro Nguema Obiang Mangue, portant l’entête de la plateforme Alternance 2023 et impliquant trois présidents de cette plateforme, révèle une intrigue appelant à restaurer l’ordre constitutionnel au Gabon. Alors que les porteurs de cette lettre ont été arrêtés aux portes de la Guinée équatoriale, réunie en conférence des présidents ce 7 septembre, Alternance 2023 a dit relever pour l’utilisation de ce courrier avec l’entête de la plateforme, «le non-respect du pacte d’engagement et de confiance». «En conséquence, la conférence des présidents se démarque de cette initiative en attendant les résultats de l’enquête des autorités compétentes sur cette affaire que nous découvrons en même temps que le grand public», a déclaré le président en exercice de cette plateforme.
François Ndong Obiang rappelle que les décisions d’Alternance 2023 se prennent lors de la conférence des présidents, que seul le président en exercice a qualité pour engager cette plateforme et que chaque partie prenante reste libre de ses actions si celles-ci n’engagent pas la plateforme. Elle dit prendre acte de la démission de Raymond Ndong Sima mais souligne qu’elle s’est faite «sans notification». Selon Alternance 2023, elle a été rendue publique sur les réseaux sociaux «quelques minutes seulement après la rencontre de haut niveau de la plateforme avec Faustin Archange Touadera facilitateur de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale pour le Gabon (CEEAC)».
Au profit de l’intérêt supérieur de la Nation
Un état de fait que semble regretter Alternance 2023 qui se positionne comme la plateforme de tous les Gabonais assoiffés de changement et d’alternance par la voie des urnes. «Cette plateforme a joué sa partition jusqu’au coup de grâce donné par les militaires pour sauver la République», a déclaré François Ndong Obiang pour qui, cela a été nécessaire et complémentaire pour débarrasser le Gabon d’un système de gouvernance politique qui ne répondait plus aux aspirations de la majorité des gabonais. «S’agissant de la respectabilité de notre plateforme, il n’est donc pas pour nous utile de jeter le bébé avec l’eau du bain», a-t-il commenté alors qu’en moins de 48 heures, la plateforme a essuyé quelques mésaventures.
Selon François Ndong Obiang, certaines forces internes et externes souhaitent la désunion de plateforme. Ce, affirme-t-il, «alors même qu’elle vient d’atteindre son objectif premier en participant à mettre fin au régime politique sortant». «C’est dire qu’au-delà des débats personnels et des conflits de leadership perceptibles, c’est déjà une grande victoire pour l’histoire politique de notre pays que nul ne peut effacer et nul ne peut faire abstraction de cette réalité», a dit le président d’Alternance 2023. Si la plateforme appelle au respect de la dignité des droits fondamentaux de Mike Jocktane et Thérence Gnembou Moutsona mis aux arrêts, ils invitent les Gabonais à «demeurer sereins et en confiance envers le processus de transition en cours pour une issue honorable au profit de l’intérêt supérieur de notre Nation».
