Confrontée à «une gestion scabreuse» depuis le début du dernier mandat, la mairie de Libreville est entree, le 6 septembre dernier, dans une nouvelle ère. Le président de Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, a nommé dans le cadre de la restauration des institutions, le général Judes Ibrahim Rapontchombo en qualité de Délégué spécial chargé de la gestion de la commune de Libreville. Il a la charge de ramener l’orthodoxie dans la gestion de cette municipalité en proie à de nombreux maux.
Le président de transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, remettant à Judes Ibrahim Rapontchombo, sa feuille de route. © Gabonreview (montage)
Le président de transition, le général Brice Clotaire Oligui Nguema, a entamé depuis quelques jours les nominations des personnalités devant conduire les rênes des institutions, dans le cadre de la restauration que promeut le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI). Pour la municipalité de Libreville, le général de brigade Judes Ibrahim Rapontchombo a été choisi pour diriger cette institution ayant déjà enregistré trois précédents édiles en un même mandat.
Par le biais d’un communiqué, le 6 septembre, le CTRI a donc nommé le général de brigade Judes Ibrahim Rapontchombo en qualité de délégué spécial chargé de la gestion de la commune de Libreville. Cette nomination place ainsi la mairie de Libreville sous gestion militaire. Le haut gradé remplace à ce poste Christine Mba Ndutume-Mihindou, en fonction depuis juillet 2021.
«Je présume que la tâche est grande. Mais avec un peu de volonté, on finira par y arriver. Reformer toutes les institutions, reconstruire et dans cette reconstruction, j’en appelle déjà à la contribution des uns et des autres au niveau de l’institution que j’aurais à gérer, pour qu’ensemble nous arrivions aux résultats attendus par le président de la Transition en particulier, mais également par nos concitoyens», a dit le général après la réception de sa feuille de route des mains du président de la Transition.
Il sera secondé par un directeur financier, le commissaire-colonel Gaude Stive Okoumba, ancien chef d’établissement du Prytanée militaire.
En attendant, l’ex-directrice générale des finances de la mairie de Libreville, Gisèle Yolande Mombo, a été officiellement démise de ses fonctions par décret du président de la Transition et serait, selon plusieurs sources, interpellée depuis le 5 septembre par la direction générale de la contre-ingérence et de la sécurité militaire communément appelée B2. Elle est soupçonnée «de détournement de fonds publics et de trafic d’influence».
Pour définitivement prendre ses fonctions, le nouveau patron de la commune de Libreville est arrivé avec les éléments du B2 qui ont investi les directions des ressources humaines et des Affaires financières afin de voir clair sur les dossiers relatifs à la gestion de cette institution.
Avant la prise de pouvoir par les forces de défense et de sécurité, la mairie de Libreville, pour ce dernier mandat a, tour à tour, été dirigée par Léandre Nzué (envoyé en prison), Eugène Mba (démissionnaire) et récemment Christine Mba Ndutume-Mihindou (démise de ses fonctions). Une instabilité qui, elle-même, témoignait déjà du désordre ambiant au sein de cette municipalité.
