Guinea
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Affaire Kassory : le coup de pied de la Crief dans la fourmilière de la défense (Éditorial)

Le procès des apparatchiks de l’ancien parti au pouvoir est prévu pour bientôt. Une annonce qui a donné lieu à un coup de théâtre dans les rangs des avocats commis à leur défense. C’est comme si la Crief avait porté un coup de pied dans la fourmilière.

C’est le moins qu’on puisse écrire avec cette frilosité qui semble s’être emparée des robes noires, qui menacent de jeter le manche après la cognée.

D’ailleurs, Me Mamadou Ismaïla Konaté, l’un des ténors du barreau malien, venu prester au chevet des anciens barons a, lui, rendu le tablier.

Pour les observateurs qui suivent la ligne de défense de ces avocats depuis le début de ce chassé-croisé judiciaire, il n’y a rien de surprenant dans leur attitude. Étant donné que leur ligne est basée tout simplement sur une stratégie de rupture. Cela consiste à récuser la cour, en entraînant les débats sur le terrain politique. Histoire de faire pleurer l’opinion dans les chaumières.

Car en accusant la Crief de recevoir des ordres du palais Mohamed V, en vue de coller des peines de prison à leurs clients, dans le but de les écarter de la course présidentielle, peut faire mouche comme discours dans les rangs des militants.

Même si ces effets de manche ne pourraient empapaouter toute la gamme de l’opinion. Qui y voit plutôt de la surenchère pure et simple.

Comme pour dire que dans cette guerre des tranchées entre la défense des anciens dignitaires du régime déchu et la Crief, tous les coups sont permis.

Au-delà de cette menace de boycott brandie par les conseils, ils déclarent dans la même foulée être en droit de saisir des juridictions supranationales.

On pourrait donc dire que la partie ne fait que commencer entre les deux camps, à savoir le procureur teigneux Aly Touré et la défense jusqu’au-boutiste de Kassory, Dr Diané et Oyé.

Une défense qui semble dire à ses détracteurs qu’elle est loin d’être assise sur du sable mouvant. Et que ce serait plutôt le ministère public qui serait à court de preuves probantes.

Des échanges à fleuret non mouchetés qui annoncent les couleurs d’un procès d’envergure. Quand on sait que ce serait une première de voir comparaître un ancien Premier ministre guinéen devant une juridiction pour corruption.

La Guinée serait ainsi sur les pas du Cameroun. Ce pays de l’Afrique centrale où des dizaines de hauts dirigeants broient du noir dans les geôles pour détournements de deniers publics.