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Culture : l’emblématique palais de la Kolima de Labé tombe en ruine 

Cet édifice construit vers 1966 a pourtant servi pendant des longues années de temple culturel. Le feu président Amed Sékou Touré aimait y venir se réjouir avec ses hôtes de marques. Des orchestres nationaux et internationaux y faisaient des prestations. C’est un endroit très chargé en culture et en histoire surtout sous le premier régime a t-on appris de plusieurs sources.

Le Doyen Ismaël Diallo ancien journaliste à la radio rurale de Labé ne mâche pas ses mots par rapport à l’état actuel de la Kolima.  » La situation actuelle de la Kolima reste indésirable. C’est un palais piteux. C’est vraiment lamentable « , se désole dès l’entame l’ex chef des programmes de la radio régionale de Labé. 

Poursuivant, Ismael Diallo se rappelle encore de la belle époque de la Kolima  » j’ai connu ce bijou dans les années 60.(…). C’était l’un des plus beaux palais du pays pour ne pas dire de la sous région. A l’époque, j’avais l’accès libre car j’étais pionnier. A l’intérieur, l’éclairage ressemblait à la voûte céleste. Des orchestres nationaux et internationaux y faisaient leurs prestations à l’occasion des grands événements. Il y avait des étoiles et au milieu une ampoule qui représentait la lune. J’y ai vraiment dansé dans mon jeune âge et c’était vraiment très beau. (…). Et en annexe, il y avait un grand jardin bien entretenu  » se souvient-il. Et de poursuivre :  » le feu président Sékou Touré y a dansé. C’est pour vous dire que c’est vraiment un monument culturel qui, malheureusement est abandonné. Je sollicite vivement la réhabilitation de ce trésor culturel, ce patrimoine historique et culturel de notre pays.« 

Saikou Oumar Baldé, le directeur préfectoral de la jeunesse et du sport de Labé est conscient de la situation dans laquelle se trouve cette infrastructure qui a jadis séduit Sékou Touré.

 » C’est tout à fait vrai. Parce-que le palais de la Kolima est à l’abandon. C’est au vu de tout le monde. En tant qu’autorité préfectorale, on a fait que lancer un appel et un cri de cœur auprès des autres autorités pour ne serait ce que comment voir  pour sa rénovation . (…). Il y a environ deux mois, nous avons reçu une délégation de la direction générale des infrastructures du développement dans le cadre d’une mission présidentielle pour la réalisation à Labé d’un centre d’insertion des jeunes. Nous attendons aujourd’hui l’arrivée de cette mission pour la pause de la première pierre. (…).  » explique t-il.

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Interpellé par rapport à cette triste réalité, l’ex directeur national de la culture et ancien ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Baïlo Teliwel Diallo pense que la jeunesse de Labé doit se mobiliser pour en faire véritablement un lieu culturel.

 » (…). Autres temps, autres approches. Lorsque j’étais directeur national de la culture, j’avais proposé entre autres projets la réhabilitation de la Kolima. Mais pas sous la forme d’un établissement contrôlé par l’État. Sous la forme d’un établissement qui serait sous la gouvernance des organisations de jeunes et de la culture de Labé. Et donc dédié aux arts et à la culture. (…), » révèle l’ancien ministre avant d’aller un peu plus loin en proposant aux organisations de jeunes de Labé de «  s’organiser et de faire appel à des techniciens, faire toute les études techniques, financière, se mobiliser pour chercher des financements aussi bien public et privé qu’avec les ressortissants de Labé. Mais faire un vrai espace culturel qui appartient à Labé. (…). La Kolima est un lieu tellement emblématique que si c’est sérieux, les gens vont accompagner. Et pourquoi pas faire un lien de valorisation du patrimoine artistique, historique et culturel. Avec des expositions. Des espaces pour l’artisanat, la lecture etc… Il y a dans cette zone un espace polyvalente où les jeunes et les artistes peuvent organiser rapidement des activités pérennes », conseille Baïlo Teliwel Diallo.

Aujourd’hui, ce palais de la Kolima doit mériter une attention particulière pour  l’histoire, pour que vive la culture et pour les générations à venir.