Guinea
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Entre zèle des convertis et péché d’orgueil : la transition dans un trou d’air (Éditorial)

Le processus de médiation, cornaqué par les leaders religieux, s’est effiloché, au grand dam des fauteurs de paix. En lieu et place de l’embellie politique tant espérée par de nombreux citoyens, essorés par les incessantes querelles politiques, on tend plutôt vers la chienlit.

C’est la conséquence de l’échec de cette médiation, qui s’est soldée par la reprise des manifestations de rue.

Pour parer au plus pressé, la junte a décidé d’étouffer les contestations dans l’œuf, en prenant les fiefs de l’opposition en étau. A travers le déploiement d’un important dispositif militaire, constitué d’éléments du Bataillon autonome des troupes aéroportées (Bata). Les fameux bérets rouges, dont la présence le long de l’axe « le Prince » provoque une peur bleue chez les riverains. Accusés qu’ils sont d’avoir la gâchette facile.

Sachant sans doute que ferrailler avec ces commandos seraient allés tout droit au casse-pipe, les militants et sympathisants des forces vives commencent à baisser la garde. En ignorant purement et simplement les appels à manifester lancés à cor et à cri par l’état-major des frondeurs.

Toutefois les forces vives bien que touchées par ce dispositif militaire, ne donnent pas l’air d’être définitivement coulées. Elles continuent de revendiquer un cadre de dialogue délocalisé, et qui sera sous l’égide la Cédéao. Et une gestion inclusive du processus de transition. Des revendications qui, pour le moment, semblent tomber dans des oreilles sourdes.

La junte, tout en tenant les forces vives à bout de gaffe, a plutôt ouvert un autre front. Il s’agit de celui visant la presse. Qu’elle tente de museler, à travers la restriction de l’internet à certains sites et le brouillage des antennes de diffusion de radios considérées comme « hostiles ».

C’est le cas de FIM-FM et Djoma FM. La radio Soleil FM vient de grossir les rangs des victimes du « brouilleur », qui continue sa sale besogne. Contrairement à ce qu’avait fait croire le gouvernement. Qui s’était engagé par le biais d’une pseudo-paix des braves à garantir la liberté d’expression et d’information en Guinée. Ce serrage de vis « sécuritaire » s’est répandu sur tout le réseau internet. Affectant de facto tous les usagers, à leur corps défendant.

En définitive, les fruits n’ont nullement tenu la promesse des fleurs. Pour ce qui est de débarrasser la Guinée de ses vieux démons liberticides. Et la transition se retrouve dans un trou d’air, par la faute de néophytes zélés et d’une junte qui pêche par son orgueil.