Guinea
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La pisciculture, son implémentation, ses défis à Kissidougou, François Tamba dit tout à Guinéenews (Entretien)

La Rédaction de Guineenews basée à Kissidougou est allée à la rencontre de François Somadouno, un pisciculteur et président de la Fédération des Visionnaires de la Pisciculture de Guinée. Dans cet entretien qui suit, il nous fait l’état des lieux et de l’évolution de la pisciculture à Kissidougou, parle des défis rencontrés ainsi que de son expérience. Lisez !

Guineenews : présentez-vous et parlez-nous de votre coopérative ?

François Tamba Somadouno : je m’appelle François Tamba Somadouno et je suis le président de la Fédération des Visionnaires de la Pisciculture de Guinée (F.V.P.G). Nous avons obtenu notre agrément national le 11 novembre 2022. Notre fédération opère dans deux régions naturelles : la Guinée Forestière et la Haute-Guinée. Nous comptons 21 membres titulaires et 180 membres associés pour cette année. Notre principal domaine d’activité concerne les étangs hors-sol.

Guineenews : expliquez-nous l’importance de cette pisciculture hors-sol ?

François Tamba Somadouno : auparavant, la pisciculture se limitait aux étangs de barrage, généralement réservés aux bas-fonds. Cependant, en constatant que tout le monde ne pouvait pas avoir accès à des bas-fonds, nous avons opté pour la pisciculture hors-sol. Nous avons découvert que la pisciculture hors-sol est économiquement rentable. Avec un petit lopin de terre et des ressources limitées, vous pouvez créer votre propre pisciculture. Contrairement à l’époque où nous devions dépendre des pêcheurs pour avoir du poisson, la pisciculture hors-sol nous permet de produire nos poissons comme si nous élevons des poulets à la maison. Vous pouvez obtenir la quantité et la qualité de poissons que vous souhaitez, et même en vendre pour générer des revenus supplémentaires. C’est pourquoi nous nous concentrons sur la pisciculture hors-sol.

Guineenews : parlez-nous de la période de récolte. Comment cela se déroule-t-il ?

François Tamba Somadouno : pour la récolte ou la pêche, si les poissons sont bien nourris, elle peut prendre jusqu’à six mois au maximum. Ainsi, nous pouvons pêcher deux fois par an. Si les poissons sont très bien nourris, ils peuvent grossir en moins de six mois et nous pouvons les pêcher dès trois mois. Après la pêche, nous vendons les poissons au kilogramme ou par tas. Au sein de notre fédération, nous avons fixé le prix à 25 000 GNF le kilogramme, tandis que d’autres le vendent entre 30 000 GNF et 40 000 GNF le kilogramme.

Guineenews : quels sont les défis auxquels vous êtes confrontés ?

François Tamba Somadouno : au sein de notre fédération, nous faisons face à un manque de subventions et n’avons pas encore trouvé de partenaires financiers. Nous éprouvons également des difficultés à ouvrir un compte bancaire pour l’épargne. Actuellement, nous progressons avec nos propres moyens.

Guineenews : que sollicitez-vous de la part de votre ministère de tutelle ?

François Tamba Somadouno : compte tenu de l’importance de notre activité, nous avons décidé de venir en aide aux communautés qui dépendent largement des poissons en provenance de Conakry, en mer, pour leur pisciculture. Notre objectif est de soulager les citoyens en matière de coût de la vie en augmentant l’accès aux protéines. Nous sollicitons donc un soutien de la part de notre ministre, comprenant un appui matériel, financier et surtout technique. Avec l’aide du gouvernement, nous sommes convaincus que nous pourrons améliorer considérablement la pisciculture hors-sol. Contrairement à la pisciculture de barrage, avec la pisciculture hors-sol, les prédateurs tels que les serpents, les varans et les grenouilles ne peuvent pas accéder aux poissons.

Guineenews : votre mot de fin ?

François Tamba Somadouno : je tiens à remercier le ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation qui m’a accordé l’agrément. Je remercie également madame le ministre de la Pêche, de l’Aquaculture et de l’Economie Maritime, ainsi que le Directeur Préfectoral de la Pêche qui nous apporte un soutien constant à chaque étape de notre parcours.

Entretien réalisé par Souleymane Taïré Diallo pour Guinéennews