Guinea
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Le centre de santé de Senkéfara accède à l’eau potable...

Grâce au soutien de la Banque Mondiale, le personnel du centre de santé de Senkéfara n'est plus obligé de parcourir le quartier, bidons à la main, pour trouver de l'eau.

Senkéfara est un quartier périphérique de la ville de Kankan. Dans cette zone géographique, il n’y a qu’un seul centre de santé qui offre des soins à la population. Mis en service en 2003, la structure manquait d’eau potable pour assurer les soins de santé nécessaires aux patients. Grâce au soutien de la Banque Mondiale, le centre de santé bénéficie maintenant d'un système d'adduction d'eau potable (AEP).

Avant la mise en œuvre du système d'adduction d'eau potable, le personnel soignant puisait l'eau au puits. L'eau étant indispensable aux activités et à l’hygiène du centre de santé, quand le puits se tarissait en période d'étiage, les soignants parcouraient le quartier avec des bidons à la main à la recherche d'eau. 

« Les sage-femmes, les infirmiers et infirmières perdaient du temps et se bagarraient avec les citoyens à cause de l’eau. Ils trouvaient de longues files d’attente aux robinets. Pendant ce temps au centre de santé, les femmes étaient en travail dans la salle d’accouchement et nous n'avions pas d'eau. Comment nettoyer sans eau ? Il nous fallait attendre le retour du personnel et nettoyer parcimonieusement. Un jour, j'ai dû diriger 5 accouchements en même temps avec une pénurie d’eau et comme seul aide, notre Laborantin qui est deux fois plus âgé que moi. J’avais donc de la peine à lui demander d’aller me chercher de l’eau. Une femme a accouché, je n’avais pas d’eau pour la nettoyer et avant de pouvoir finir de m’occuper d’elle, une seconde femme est entrée dans la salle prête à accoucher elle aussi. J'ai été obligé de la mettre à même le sol. Une troisième femme est arrivée, un pied dehors et un autre à l’intérieur de la salle, elle a accouché. Comment nettoyer toutes ces femmes ? J’étais très embarrassé. C’est une vieille dame qui nous a aidées en apportant l’eau de sa jarre. Je n’oublierai jamais ce jour-là » raconte Bangaly Condé, Chef du centre de santé urbain de Senkéfara.

Le manque d'eau entraînait des problèmes d'hygiènes et des conditions de travail difficiles, reconnaît Aissata Bayo, Sage-femme : « L’accouchement nécessite beaucoup d’eau, nous étions obligées d’aller dans le quartier pour en trouver. Parfois, nous nous cotisions pour acheter de l’eau afin de nettoyer le matériel. Lors des accouchements nocturnes, les salles sentaient mauvais par manque de nettoyage ».

Grâce au système d'adduction d'eau potable, chaque service du centre de santé bénéficie maintenant d'un robinet où l’eau coule 24h/24. Cette adduction permet aussi aux riverains du quartier d'avoir accès à l'eau potable grâce aux bornes fontaines installées devant la cour du centre. Aminata Doumbouya, résidente de Senkéfara, explique qu'avant les habitants parcouraient des kilomètres pour trouver de l'eau. « C’était une grande corvée pour nous, les forages dans le quartier sont tous hors service. S’il n’y a pas d’eau facilement accessible, ce sont nous les femmes qui souffrons, car c’est nous qui sortons pour aller chercher l'eau. Nos enfants peuvent maintenant boire de l’eau potable ».

Le Comité de Santé et d’Hygiène (COSAH) de Senkéfara confirme que les maladies hydriques ont diminué et que les relations autrefois conflictuelles entre la communauté et le personnel du centre de santé à cause de l’eau se sont résolues.

UNICEF Guinée