Guinea
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Makia Bangoura, veuve visée par les expulsions à la SIG Madina: "Dites au colonel Doumbouya…"

CONAKRY-Alors que la Direction Générale du Patrimoine Bâti Public tient à la récupération des bâtiments administratifs à usage d'habitation dans la capitale guinéenne, les concernées sont inquiets.

La SIG Madina, une zone jugée sensible, fait partie des sites à démolir. 166 concessions sont dans le collimateur du patrimoine bâti. Sur le terrain, les occupants des bâtiments administratifs ciblés par le gouvernement de transition, initiateur de cette campagne de récupération des biens de l'Etat, ont reçu des notes d'avertissement leur demandant de libérer les lieux au plus tard le 30 octobre 2022.

Depuis cette annonce, certains habitants concernés par la décision du Patrimoine Bâti Public, sont présentement dans l'impasse et ne savent plus où mettre la tête. Rencontrée ce mardi, 09 août 2022, Makia Bangoura veuve d'un fonctionnaire, a reconnu que le bâtiment composé de deux chambres, salon qu'elle occupe avec ses enfants et petits-enfants est bel et bien une propriété de l'Etat.

N'ayant où aller, cette vieille femme frappée par le poids de l'âge, a demandé une clémence au président de la transition, Colonel Mamadi Doumbouya. Faute de quoi, elle risque de se retrouver sans abri dans la capitale guinéenne. 

« C'est mon mari qui était ici avant moi mais il est décédé. Mais ça fait longtemps que je suis là. Je vous dis, depuis le jour où on a appris cette nouvelle, on ne mange plus, on ne dort plus. En plus je suis une vieille femme. Je ne sais vraiment quoi dire. S'il vous plaît dîtes au président Doumbouya d'avoir pitié de nous. Qu'il ait pitié de nous pour l'amour de Dieu car nous n'avons nulle part où aller. Nous ne sommes habitués qu'à ici et c'est seulement ici que nous connaissons. Où irons-nous en cette saison pluvieuse avec toute notre famille ? Nos maris sont morts et nous sommes des veuves, nous n'avons nulle part où aller. Je revenais d’un enterrement quand j'ai appris cette nouvelle. Depuis lors, je n'arrive ni à manger ni à dormir et ce jusqu'aujourd'hui. Et cela ne fait qu'empirer ma maladie car je suis hypertendue. Que puis-je faire ?», s’interroge cette dame qui confirme être informée de la décision du Patrimoine Bâti Public.

Avec son état de santé fragile, notre interlocutrice soutient qu'elle paie régulièrement les frais de location qui s'élèvent à 150 milles francs guinéens le mois. Ce montant est versé dit-elle, au trésor.

A l'en croire, le bâtiment qu'elle occupe en ce moment, a été habité par son défunt mari qui était un agent de la fonction publique. Tous les documents en font foi, révèle Makia Bangoura.

Siba Engagé

Pour Africaguinee.com

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