Guinea
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Pêche artisanale : 23 tonnes de produits halieutiques perdues au port de Bonfi

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Avec une façade maritime de 300 km, au moins 40.000 personnes se consacrent à  la pêche artisanale en Guinée pour assurer la sécurité alimentaire de plus de la moitié des consommateurs guinéens. 

Pourtant, pendant cette saison pluvieuse, cette activité est presqu’inexistante au port artisanal de Bonfi. Une réalité qui, selon le directeur communal de la Pêche de Matam, s’explique par la retraite de la majorité des pêcheurs et une interdiction des filets polluants.

« Généralement, à Matam, nous avons des communautés qui sont en congé en ce moment. Ce sont les Ghanéens et Sénégalais qui produisent  les 80% de nos produits halieutiques qui rentrent chez eux entre le mois de juillet jusqu’au mois de septembre parfois octobre. Donc, leur absence joue un rôle important qui occasionne la diminution des produits sur le marché », nous explique Aly Cissé. Et de   poursuivre en ces termes :

« L’interdiction des mono-filaments qui rentre dans le cadre de la protection de l’environnement et celle des poissons, qui est rentrée en vigueur le mois dernier par ANASP, chose qui empêche la majeure partie des pêcheurs de sortir en mer. Par ailleurs, à partir du mois de juillet jusqu’en août s’effectue le repos biologique consacré a la reproduction des poissons, chose qui touche d’ailleurs ceux de la pêche industrielle mais coïncide au moment de retrait des pêcheurs. Un fait qui se répercute sur la diminution de la quantité de poisson sur le marché ».

En plus de toutes ces conditions, les pêcheurs évoquent les naufrages et un manque criard d’équipements, nous confie Facinet Bangoura.

« Nous réduisons nos sorties à deux ou trois fois par semaine parce que les risques de naufrages sont nombreux pendant cette saison des pluies. Très souvent nous sommes victimes des bateaux qui se dirigent vers nous et nous écrasent par manque de signal, de gilet voire même de moteur pour nous déplacer. Très souvent, nous en sommes victimes, donc on limite les sorties. Il n’y a pas assez de rentabilité pour entretenir nos filets de pêche qui sont majoritairement des filaments qui sont désormais interdits par nos autorités. Par manque d’équipements,  actuellement il n’y a pas de rentabilité en produits halieutiques », selon ce pêcheur.

Avec toutes ces conditions réunies, le port de Bonfi a enregistré 45 tonnes 058 kilogrammes pour le mois de juin contre 21tonnes 621 kilogrammes, soit une réduction de 50% selon les statistiques fournies par la direction communale de la Pêche de Matam. Une réalité  qui se répercute sur la commercialisation des produits halieutiques sur le marché.

« Ces jours-ci, quand on investit 7 millions sur la sortie d’un pêcheur, on ne peut avoir que 4 barriques de poissons. C’est notre gagne-pain, donc on détaille aussi à 30.000fg par unité », raisonne cette commerçante.

Pour l’heure, les consommateurs continuent de prendre leur mal en patience jusqu’en fin septembre.

Mayi Cissé