Guinea
This article was added by the user . TheWorldNews is not responsible for the content of the platform.

Plénière CNT : la ministre de la Pêche donne les raisons de la rareté du poisson en Guinée

Ce mercredi 29 mars, le Conseil national de la transion guinéenne ( CNT) a tenu une session à l’hémicycle du palais du peuple. Cette fois-ci avec la ministre de la Pêche, de l’Aquaculture et de l’Economie maritime qui était là pour répondre aux questions des conseillers liées à son département.

Sur 81 conseillers,59 étaient présents. Au cours de cet exercice, la ministre Charlotte Daffé a donné des raisons qui font que le poisson soit rare en Guinée. Selon elle, aujourd’hui, 74 navires qui ont pêché en 2022, il n’y a pas 10 navires appartenant à des Guinéens.

« Le poisson est une denrée de première nécessité(…)Aujourd’hui, tout le monde consomme le poisson, tout le monde a accès au poisson. Mais ces dernières années avec le changement climatique, le poisson se rarifie dans toutes les zones maritimes. Ça c’est un fait qui est connu de tous. Et aujourd’hui l’augmentation de la démographie fait que ça devient de plus en plus rare. La population de Conakry et l’intérieur du pays il y a 10 ans n’est pas la même qu’aujourd’hui. Et en Guinée, le marché est approvisionné par la pêche artisanale, à travers la pêche industrielle et à travers à travers des importations. Mais ce qu’il faut savoir essentiellement, c’est la pêche artisanale qui nourrit la population. Mais les pêcheurs artisans n’ont pas d’accompagnement. La pêche a été libéralisée en Guinée depuis 1990. C’est une activité qui est menée par les privés essentiellement. Même les pêcheurs artisans c’est rare de trouver aujourd’hui des Guinéens qui font de la pêche artisanale,c’est fait par les étrangers. Et aussi pour faire la pêche industrielle, c’est les navires de pêche industrielle et nous nous n’avons pas de navires contrairement à d’autres pays de la sous-région qui ont quand même réussi à constituer une flotte nationale. C’est ce problème qu’on a. Mais lorsqu’on a fait ce que nous sommes en train de faire pour régler un peu ce problème, c’est d’exiger les obligations  de département de poisson bien que ça soit une activité pour le secteur privé, mais puisque l’Etat a un droit de regard, nous sommes là pour réglementer, nous mettons en place les obligations de département pour tous les navires qui sont détenteurs de licence chez nous, pour les embarcations de pêche artisanale. Nous avons aussi un droit de regard là dessus puisque il y a des statistiques qui sont remontées.Donc aujourd’hui, 74 navires qui ont par exemple pêché en 2022,vous n’avez pas 10 navires appartenant à des Guinéens. Sinon  les navires appartenant à des Guinéens doivent débarquer 100% de leur capture sur le territoire.  Les navires étrangers puisqu’ils font un certain partenariat avec les étrangers, ils débarquent une partie et l’autre partie est exportée. Donc 60% sont débarqués sur le marché local et le reste est exporté », a-t-elle  indiqué en premier lieu.

Et selon elle aussi, les poissons qui sont en abondance en Guinée ne sont pas les plus sollicités par la plupart des Guinéens. 

« Mais ce qu’il faut signaler, on parle de poisson. Par exemple quand je prends les poissons pélagiques, c’est des petits poissons, des poissons de surface qui migrent vers d’autres zones maritimes. Ces poissons ne sont pas trop prisés en Guinée. En Guinée ce que nous aimons consommer c’est ce qu’on appelle le poisson (sompacte) kèssikèssi,des barakouda qu’on appelle kouta,que nous aimons consommer et ça, c’est vraiment rare aujourd’hui. Et les poissons de surface qui sont là en abondance, quand un navire pélagique va en pêche, il ramène beaucoup de poissons mais c’est des poissons [bongas] que les gens n’aiment pas beaucoup et c’est consommé souvent à l’intérieur du pays. Et il y a aussi le manque des infrastructures de conservation sur le littoral », a-t-elle déclaré.

Cependant, elle a annoncé des mesures que le ministère va mettre en place pour permettre à la population guinéenne d’avoir accès aux poissons. « Donc nous avons constaté tout ça et nous sommes  en train de mettre en place des mesures pour éviter des pertes post captures pour  que les populations puissent consommer du poisson frais, pour que nos concitoyens à N’zérékoré puissent consommer le poisson de la Guinée. 

Mais il faut retenir que premièrement, le poisson se rarifie,  deuxièmement les espèces prisées en Guinée se font rares. Troisièmement le réchauffement climatique fait que les poissons sont en train de migrer vers les zones un peu plus froide. Il y a également l’éloignement des zones de pêche », a-t-elle annoncé.

Christine Finda Kamano

 622716906