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Haïti - Cap-Haïtien :182e anniversaires du séisme et du tsunami de 1842





Haïti - Cap-Haïtien :182e anniversaires du séisme et du tsunami de 1842

Le 7 mai 2022, ramène en mémoire le 182e anniversaire du terrible séisme de 8,1 sur l’échelle de Richter qui a touché la Côte Nord Haïti le samedi 7 mai 1842 à 5h00 p.m. suivi d’un tsunami (estimé à 5m), qui détruisirent en moins de 6 minutes Cap-Haïtien et toutes les villes de la côte atlantique haïtienne causant la mort de plus de 5,000 personnes dans la ville du Cap qui comptait à l’époque une population estimée à 10,000 habitants.

Le séisme a également été ressenti en République Dominicaine ainsi que dans le Sud de Cuba, la Jamaïque, Porto Rico et aussi à travers les Antilles.

Cap-Haïtien était alors une cité florissante qui prospérait par son négoce maritime, une ville pleine de vie dominée par une classe de grands planteurs opulents et par une fastueuse bourgeoisie d’affaires. Juste avant la catastrophe, le Cap était encore considéré, avec Québec et La Nouvelle-Orléans, comme l’un des trois principaux centres commerciaux et culturels de l'Amérique francophone.

Il est rapporté que par crainte d'épidémie, le Cap fut mis en quarantaine. Elle perdit pendant longtemps sa fonction portuaire et « tout son trafic maritime avait été détourné pendant plusieurs années vers la ville des Gonaïves ».

La population, épouvantée par les répliques qui durèrent durant plus d’un mois, ne dormait plus que dans la rue, ou encore dans certains édifices épargnés...

Pendant les jours qui suivirent le désastre, la ville a été parcourue par de sinistres bandes de pillards… Selon l’historien Thomas Madiou (1814-1884), « [...] Ce qu’il y eut encore de plus horrible ce fut la fureur avec laquelle les habitants des campagnes environnantes se précipitèrent vers la ville, pillant, égorgeant et ne songeant pas à soulager les maux des victimes. L’on vit des hommes transformés en bêtes sauvages couper la main des blessés pour emporter les bagues qui la garnissaient, couper les cuisses pour enlever les bottes. Dans les ruines des maisons, tout fut pillé. Il n’y avait plus d’autorité.

[…] le trésor public avait été pillé, le 10 mai. Ce n’était plus l’œuvre de malfaiteurs proprement dits que l’on voit souvent surgir dans ces calamités mais des hommes appartenant au premier rang social, des employés et fonctionnaires publics, tant de l’ordre civil que de l’ordre militaire qui dévastaient à main armée les restes de la ville […] ». (T. Madiou, Histoire d’Haïti, tome VII, p.403)

Toutes les constructions du Cap-Haitien avaient été détruites et la ville n’a reçu aucune aide du Gouvernement, ni de l’étranger, ni même la visite du Président de l’époque, Jean-Pierre Boyer.

C’est seulement 2 ans plus tard, en 1844, que le Président Philippe Guerrier, a accordé au Cap un montant de 50,000 Gourdes qui a servi à la reconstruction du port de la ville et au déblaiement des rues de leurs décombres.

Enfin, « pendant tout le 19e siècle et au-delà, la ville est restée parsemée de ruines… Il a fallu attendre les années 1870 pour constater 28 ans plus tard, la lente reconstruction du Cap et le début d’une nouvelle prospérité ».

SL/ S/ HaïtiLibre