Monaco
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Cocteau, Pagnol, Colette, expo sur les débuts de TMC... les Mardis du Cinéma célèbrent leurs 20 ans à Monaco

À vingt ans, normalement, on ne se soucie guère du temps qui passe. Malgré tout, pour la vingtième saison des Mardis du cinéma, les équipes de l’Institut audiovisuel de Monaco ont choisi comme fil conducteur à ces pépites du 7e art montrées en Principauté, la thématique des sortilèges des temps. Manière d’évoquer "comment le cinéma s’empare de la question du temps, le temps d’un récit qui n’est pas du temps réel", résume Vincent Vatrican, directeur de l’Institut audiovisuel. Qui cumule pour cette saison une trentaine de films – "que des chefs-d’œuvre" –, à projeter dans la suite de l’ouverture du bal, le 22 septembre dernier avec La rose pourpre du Caire de Woody Allen.

Cocteau, Pagnol, Colette

La vingtième saison célébrera trois figures de la vie culturelle française, ayant toutes un lien avec la Principauté. D’abord Jean Cocteau dont la version du film qu’il a réalisé en 1947, L’aigle à deux têtes, sera projetée en version restaurée le 3 octobre, écho aux derniers jours de l’exposition consacrée à sa maison, Santo Sospir, au NMNM. "C’est un événement", souligne Vincent Vatrican, "car c’est un film peu connu qu’il a adapté de sa pièce de théâtre avec les deux mêmes monstres sacrés dans les rôles principaux: Edwige Feuillère et Jean Marais. Il disait que c’était une tragédie française avec une musique bavaroise".

Autre personnage iconoclaste, comme Cocteau, c’est à Colette que la soirée du 7 novembre sera consacrée avec la projection de Chéri de Stephen Frears, la plus réussie de ses adaptations à l’écran d’un des romans de l’autrice dont on célèbre cette année le 150e anniversaire de sa naissance. Et qui est restée célèbre à Monaco pour avoir écrit que la Principauté était le seul pays où les frontières étaient des fleurs.

Enfin, l’Institut audiovisuel convoquera au printemps, le souvenir de Marcel Pagnol pour marquer les cinquante ans de sa disparition. Son petit-fils, Nicolas Pagnol, viendra pour cette soirée hommage avec une copie restaurée de La femme du boulanger, "avec un Raimu absolument incroyable qui porte le film à bout de bras". L’occasion aussi de ressortir des archives qui témoignent des années monégasques de Pagnol, qui fut résident en Principauté.

Des films qui ont marqué la discipline

La programmation ne s’arrête pas à là et compte nombre de classiques du cinéma international. Comme L’année dernière à Marienbad, d’Alain Resnais (28 novembre), sélectionné, explique Vincent Vatrican "pour la manière dont l’histoire est racontée, un puzzle dont seul le spectateur arrive à agencer les morceaux. En 1961, c’est une vraie révolution dans le cinéma et les critiques ont été déboussolées par cette proposition de cinéma inédite".

Autre long-métrage manifeste du cinéma moderne, Voyage en Italie de Roberto Rossellini de 1953 (5 mars) "film magique et bouleversant". Aussi émouvant que l’esthétique de In the mood for love (19 décembre) de Wong Kar-wai, restauré récemment, qui a imprégné le cinéma des années 2000.

Coté monument, le programme compte aussi The Kid de Chaplin (15 mai) en version ciné-concert, quelques classiques de réalisateurs iconiques: Les fraises sauvages (14 novembre) d’Ingmar Bergman ou l’émouvant Douleur et Gloire de Pedro Almodovar (28 mai). Les cinéphiles pourront apprécier aussi un OVNI cinématographique, La maman et la putain de Jean Eustache, resté invisible depuis sa sortie en 1973 et qui a marqué l’époque post 68. Ou à l’opposé, les facéties de Jerry Lewis, " qu’on ne montre pas assez" dans Docteur Jerry et Mister Love (25 février).

Une exposition sur les débuts de TMC

Comme chaque année, les équipes de l’Institut audiovisuel mettent en avant de vieux films tournés à Monaco. C’est le cas de Manolesco cette saison, filmé en partie dans les rues de la Principauté en 1929, dont il ne restait plus de traces ou presque. "C’est un film totalement inconnu tourné par un Russe blanc, Victor Tourjanski qui avait fui la Révolution et qui sera une découverte absolue", promet Vincent Vatrican.

Le programme promet aussi une master class des frères Larrieu, le 29 janvier, qui dialogueront sur la question de l’espace dans leurs films.

L’année de l’Institut audiovisuel sera aussi rythmée par une nouvelle exposition dès le mois de février consacrée à la jeunesse de Télé Monte-Carlo. Rassemblant images et souvenirs de 1954 à 1975, pour revivre la création de la première chaîne monégasque. La Petite Salle de l’Institut proposera aussi, au début de l’année 2024, des programmes de cette époque. Avant de montrer à nouveau cette année d’antiques films amateurs de Monaco, tournés cette fois en 16 mm et sortis des archives de l’Institut. Un aspect patrimonial qui a son public en Principauté.

Michelle Pfeiffer, héroïne de Colette pour Stephen Frears dans. Photo Tiggy Films Ltd/ The UK Film Council Coll. IAM).
Classique du 7e art de Chaplin, sera proposé en ciné-concert. Photo Roy Export Compagny Coll. IAM).
L’Institut audiovisuel de Monaco organise plusieurs temps forts cette saison. Photo DR Coll. IAM.
Antonio Banderas, magistral en double de Pedro Almodovar. Pathé Coll. IAM.