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Deux policiers de la BAC de Marseille condamnés à du sursis pour des violences sur des jeunes durant un confinement

Deux policiers d'une brigade anticriminalité (Bac) de Marseille ont été condamnés mercredi à des peines de six et huit mois de prison avec sursis pour des violences volontaires à l'encontre de trois jeunes gens pendant le confinement, en avril 2021.

Le tribunal correctionnel de Marseille a cependant écarté la peine automatique d'interdiction de porter une arme. Les juges se sont montrés plus sévères que le parquet qui, le 27 septembre, avait réclamé cinq et six mois de prison avec sursis contre les deux fonctionnaires.

Une "claquette" non réglementaire 

A l'audience, le tribunal avait visionné une vidéo, enregistrée par un voisin, de l'intervention des policiers auprès de trois jeunes alcoolisés qui, en plein confinement, faisaient la fête et étaient montés sur l'échafaudage d'un immeuble.

Les images montraient l’un des prévenus, le responsable de l'équipe de la Bac, donner d'abord une "claquette" à un jeune homme, un geste que son auteur a lui-même qualifié de "non approprié et non réglementaire", mais nécessaire, selon lui, "car (le jeune homme) n’arrêt(ait) pas de gesticuler".

Plaqué sur le capot d’un véhicule, ce dernier reçoit ensuite un coup de tête, alors que, selon le parquet, "il n’y a pas de danger", avant d’être menotté, empoigné par les cheveux et conduit vers le véhicule de police.

L’IGPN avait conclu à "une vigueur excessive"

La vidéo montrait aussi le second policier - celui qui a été le plus sévèrement sanctionné - repousser l’amie du jeune homme et la faire violemment chuter au sol à deux reprises. Cette dernière, une infirmière, a été blessée au coude.

L’IGPN avait conclu à "une vigueur excessive" et considéré inutile l'aspersion de son visage avec du gaz lacrymogène alors que la situation semblait être redevenue calme.

Dans ses réquisitions, la procureure Sylvie Odier avait déploré "de très mauvaises pratiques professionnelles qui se transforment en infractions" et dénoncé "le caractère excessif de la violence utilisée". Elle avait également regretté l'attitude de "déni" des mis en cause.

Concédant "peut-être des fautes déontologiques mais pas des infractions", les avocats des policiers avaient plaidé leur relaxe, estimant "nécessaire et proportionnée" la force employée. L'indemnisation éventuelle des trois parties civiles – un 3e homme avait été repoussé violemment - pour le préjudice subi fera l'objet d'une audience ultérieure.

Leur avocat Me Thomas Hugues s’est dit "satisfait de ces peines qui restaurent la paix sociale, réparent le trouble à l’ordre public causé par les policiers après un long parcours d’obstacles et d’embûches."