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"Je trouve ça horrible": alors que l'exposition Orlinski prend fin ce samedi à Nice, retour les réactions des azuréens

Les dix sculptures d’animaux monumentales tirent leur révérence. Le bestiaire en plein air à travers la ville, visible depuis le 8 juin, a suscité des réactions souvent tranchées.

Ax. T. et F. M.

Richard Orlinski, lors de l’inauguration de l’exposition le 22juin. Frantz Bouton

Il est des artistes comme Richard Orlinski qui suscitent peu de demi-mesures. On adore ou on déteste. Rares sont ceux que ses œuvres laissent indifférents.

Depuis le 8 juin, le sculpteur exposait dix animaux monumentaux dans les lieux de Nice les plus passants. C’en est fini du bestiaire stylisé à ciel ouvert: il s’est terminé officiellement ce samedi. Durant quatre mois, ses bêtes monochromes auront suscité moult selfies. Et polémiques. Elles auront fait couler beaucoup d’encre. De la peinture aussi: à peine installée, une œuvre a été vandalisée. Dans la nuit du 16 au 17 juin, un homme a aspergé de rouge l’ours polaire du port et le gorille de Rauba-Capeù. Rapidement interpellé, le vandale a prétexté des motivations écologistes.

" Je trouve ça horrible !"

Mais c’est bien sur le terrain artistique que l’expo était surtout controversée. Même au plus haut niveau. "Ce n’est pas l’art plastique que je préfère. Mais je trouve merveilleux qu’une ville expose les œuvres d’un auteur contemporain. Ça nous fait parler", avait jonglé la directrice du Théâtre national de Nice le 25 juin dans Nice-Matin. Interrogé sur cette exposition au cours de notre émission L’Interview à la une du 17 juin, Henry-Jean Servat, avait été beaucoup moins diplomate: "Je trouve ça horrible! Ce ne sont pas des créations. C’est de la confection industrielle. On m’en a offert un, une fois à Saint-Tropez, je ne l’ai pas gardé!" Des propos politiquement incorrects qui ont valu avec d’autres vacheries lâchées ce jour-là, au conseiller municipal délégué à la Condition animale et au cinéma de perdre ses délégations et d’être exclu de la majorité. Paradoxalement, c’est dans l’opposition que l’expo a trouvé du soutien. "Le lion de Richard Orlinski à #Nice06. J’aime vraiment beaucoup. Et vous?", avait tweeté Philippe Vardon, leader de l’opposition d’extrême droite, le 18 juin.

Le bestiaire a suscité d’innombrables autres photos et commentaires sur les réseaux sociaux et Internets. À notre initiative notamment. Le 24 juin, Nice-Matin avait publié le résultat d’une consultation en ligne. Fait rare: elle avait abouti à presque autant de soutiens que de critiques.

Richard Orlinski aura suscité des débats cet été à Nice. Et n’est-ce pas au fond une des vocations de l’art?

"Origin Kong", place de la Libération, le 13 juin. (Photo Cyril Dodergny) Cyril Dodergny.

La Ville de Nice, organisatrice de l’exposition, avait la volonté de proposer une "balade artistique" dans le but de "démocratiser l’art (et) le rendre accessible à tous". "Majestueuses, atypiques, évocatrices, ces œuvres XXL offrent à chacun un musée à ciel ouvert avec comme terrain de jeu notre cité", avait philosophé le maire.

Si les œuvres d’Orlinski n’ont pas emporté l’unanimité, l’idée de proposer des expositions en plein air ne semble pas avoir été critiquée. Ça tombe bien car Christian Estrosi a exprimé le 22 juin sur les réseaux sociaux sa volonté de reconduire ce type d’expérience: "Il y a de la place pour tout le monde à Nice, du plus connu au moins connu, du plus difficile d’accès au plus accessible, et si d’autres artistes, l’année prochaine, veulent occuper les espaces publics niçois comme @RichardOrlinski le fait cette année, ils sont les bienvenus." Mais selon nos informations, rien n’est encore programmé…

Il y a de la place pour tout le monde à Nice, du plus connu au moins connu, du plus difficile d’accès au plus accessible, et si d’autres artistes, l’année prochaine, veulent occuper les espaces publics niçois comme @RichardOrlinski le fait cette année, ils sont les bienvenus. pic.twitter.com/NUEqHgJ3iM

— Christian Estrosi (@cestrosi) June 22, 2023
Le 17 juin au petit matin, on a découvert que deux œuvres avaient été aspergées de peinture rouge par un homme se présentant comme défenseur de la cause animale. (Photo C. C.) CHRISTOPHE CIRONE.
"Wild king", sur le quai des États-Unis, le 13 juin. (Photo Cyril Dodergny) Cyril Dodergny.