Monaco
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Présenté au Monaco Yacht Show, ce bateau totalement futuriste s’attaque au record de vitesse à la voile

Animés par la même passion du kitesurf, de la voile et de la vitesse, Benoît Gaudiot, Mayeul Van Den Broek et Xavier Lepercq se sont lancé le défi fou de battre le record du monde de vitesse à la voile. Objectif visé par ces trois ingénieurs qui se sont rencontrés sur les bancs de l’École polytechnique fédérale de Lausanne : 80 nœuds. Soit 150 km/h !

De quoi pulvériser le dernier record détenu depuis 2012 par l’Australien Paul Larsen avec 65 nœuds, soit 121 km/h. "En 10 ans, le monde de la voile a largement changé mais il ne s’est rien passé du côté du record du monde de vitesse, abonde Mayeul Van Den Broek, CEO de SP80 et pilote du bateau. Les technologies, les matériaux, les méthodes de conception des bateaux ont largement évolué… Donc on s’est dit qu’il y avait peut-être quelque chose à faire. C’est pour ça qu’on s’est fixé l’objectif de 80 nœuds. C’est nettement au-dessus du record mais c’est clairement atteignable."

à l’origine du projet, Xavier Lepercq, Mayeul Van Den Broek et Benoît Gaudiot, trois ingénieurs passionnés de kite, de voile et de vitesse. Jean-François Ottonello.

Entre le vaisseau spatial et la Formule 1

De cette ambition, le projet a vu le jour en 2018. Avec un bateau au design totalement futuriste, a mi-chemin entre un vaisseau spatial et une Formule 1, tiré par une aile de kitesurf. Il s’agit pourtant bien d’un voilier, entièrement taillé pour la vitesse. "L’idée c’est de faire 80 nœuds juste à la voile, dans 50 km/h de vent. Donc avoir un bateau qui fait 3 fois la vitesse du vent", souligne Mayeul Van Den Broek.

Avec ses 10 mètres de long sur 7 mètres de large, le bolide accueillera deux pilotes dans son cockpit. L’un pour manœuvrer la direction du bateau. L’autre pour manier l’aile de kite. "À ces vitesses-là, il faut être extrêmement réactif. Gérer les deux en même temps serait vraiment trop compliqué", justifie le pilote.

Le voilier a déjà été mis à l’eau sur le lac Léman (en Suisse) afin de relever les premières mesures. "Dernièrement on l’a mis à l’eau dans le sud de la France, du côté de Perpignan. On a commencé à naviguer avec un kite pour faire la mise au point du système de pilotage."

Le SP 80 lors de sa première mise à l'eau sur le lac Léman. Photo Guillaume Fischer.

Cette dernière phase de tests devrait durer jusqu’à la fin de l’année. Elle s’achèvera par un chantier d’hiver pour avoir un bateau en configuration de record en 2024. "On vise le printemps ou l’automne, deux fenêtres météo qui sont bien et où on pense être prêts", espère Mayeul Van Den Broek.

Des innovations à déployer

Ensuite ? Charge aux ingénieurs du SP 80 de déployer les nouvelles technologies mises au point dans leur projet pour les mettre à profit du monde nautique, que ce soit la plaisance ou de transport maritime. "On a plein d’idées. ça peut aller jusque dans les installations hydroélectriques. Mais aussi, les foils qu’on utilise, qui sont sous le bateau, sont très particuliers. Pour le coup c’est quelque chose qui n’a jamais été fait dans le monde de la voile."

Pour faire simple, en changeant la forme de ces gros ailerons situés sous la coque du bateau - et dont le rôle est de soulever la coque hors de l’eau - "on change l’écoulement autour de ces foils et on évite les phénomènes qui freinent les bateaux".

Le projet SP 80 utilise également le Carbone TPT® pour la structure du bolide. Un composite remarquable par ses caractéristiques de résistance et de légèreté également utilisé dans les montres signées de la marque d’horlogerie suisse Richard Mille, par ailleurs sponsor titre du projet.

Entrer dans l’histoire du monde de la voile.

"Le défi de battre ce record c’était un peu l’impulsion pour regrouper des gens qui aiment la voile et les faire réfléchir ensemble pour avancer, résume Mayeul Van Den Broek. Aujourd’hui, SP 80 c’est une entreprise avec des ingénieurs, une équipe Com… On est 10 salariés et une trentaine d’étudiants dans le cadre de notre partenariat avec l’École polytechnique fédérale de Lausanne." Rendez-vous donc en 2024 pour écrire un nouveau chapitre dans l’histoire de la voile.

Rendez-vous à Leucate en 2024

C’est à Leucate, entre Narbonne et Perpignan, que l’équipe du SP 80 tentera d’atteindre les 80 nœuds sur une distance de 500 mètres. C’est là que le voilier est installé depuis cet été pour effectuer les entraînements et la mise au point du bateau.

"Il y a, là-bas, une plage sur laquelle on peut naviguer le long de la côte sur un plan d’eau très très plat, avec un vent fort puisqu’on profite de la tramontane qui souffle le long des Pyrénées" explique Mayeul Van Den Broek, CEO de SP80 et pilote du bateau.

C’est précisément sur la plage du Rouet que la tentative de record sera lancée. Il s’agit d’un spot incontournable dans le monde de la voile de vitesse puisqu’il accueille notamment chaque année les passionnés de glisse lors du célèbre Mondial du Vent. Un spot que l’équipe SP80 connaît déjà bien pour y avoir effectué de nombreux tests de kite au cours des dernières années.