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Tribune. Maud Fontenoy : "2025 : un océan de solutions"

Du plus loin que je me souvienne, j’ai toujours aimé la mer. Son souffle vibrant, ses râles brusques, son mystère inquiétant, son ciel sombre, indéchiffrable. J’ai résisté à ses rafales rapides comme des animaux, au froid, à la fatigue et au sel qui vous brûlent les yeux. La mer est dans ma tête, dans mon cœur. Il me suffit de fermer les yeux pour percevoir ses grondements.


Sans distinction d’époques, l’humanité a pourtant considéré les mers et les océans comme une gigantesque poubelle. Nous n’avons eu de cesse d’abandonner dans ses profondeurs tout ce dont ne savions plus quoi faire. Ainsi, les fibres de nos vêtements, les microplastiques de nos bouteilles d’eau et produits d’entretiens, emballages, abrasion des pneus ont intégré notre chaine alimentaire, l’air que nous respirons et l’eau que nous buvons. Nous ingurgiterions aujourd’hui 5 grammes de plastiques par semaine et par personne, soit l’équivalent d’une carte bleue !Le constat fait froid dans le dos.


En 2025, la France, notre belle ville de Nice, accueillera le sommet des Nations Unies sur les Océans. C’est une fierté qui nous engage. Le cap est clair : un accord pour protéger nos océans, comme bien commun de l’humanité. Une ambition à la hauteur de la place de la France, en tant que deuxième puissance maritime mondiale (1ère européenne). Les enjeux sont nombreux et majeurs, notamment assurer une productivité pérenne des pêcheries tout en préservant les écosystèmes marins et en assurant le maintien de la biodiversité.

La mer au secours de la terre

L’océan nous offre plus de 50 % de l’oxygène que l’on respire, tempère notre climat, nous approvisionne en eau douce. Il fait vivre directement un humain sur trois, et tient le rôle principal du cycle de l’eau. Et les services qu’il nous rend gracieusement ne s’arrêtent pas là. Ce sont aujourd’hui plus de 22 000 molécules marines qui sont étudiées dans l’élaboration de nouveaux médicaments. Saviez-vous que l’AZT, le traitement contre le Sida, vient du hareng ? Que le requin pourrait nous permettre d’éviter 45 000 cas d’infections nosocomiales par an en France, dont 4000 personnes en meurent ? Que le petit ver marin Arénicole a une hémoglobine 40 fois plus oxygénante que celle de l’Homme ? Ou encore que le coquillage le cône géographe nous offre un antidouleur mille fois plus puissance que la morphine ?
Plus que jamais, la mer vient au secours de la terre !

C’est donc bel et bien d’un océan d’avenirs dont il s’agit et dont nous avons la responsabilité. Nous connaissons mieux la surface de la lune que les profondeurs de l’océan ! Il est donc temps ! L’heure est à l’action. La France doit prendre le leadership sur ces enjeux océaniques. Nous devons assumer notre mission, légitime, d’assurer sans faiblesse le fait que la mer ne soit ni surexploitée, ni pillée.


Car attention, il ne s’agit pas de reproduire en mer les erreurs commises sur terre. La Planète bleue n’est pas une planète de rechange. Il nous faut être à la hauteur des valeurs de tous ceux qui chérissent la mer : le courage, la solidarité, le goût de l’effort et le respect de l’environnement !

La rumeur de la mer augmente, le vent emplit nos oreilles, le bruit des discours se perd dans le fracas des vagues. Barre toute à bâbord, redressons le navire, cap vers « 2025 – L’année de l’Océan », un milieu aussi inspirant que prometteur qui sans nul doute porte une part majeure des espoirs de l’humanité.

> Les propos, remarques et commentaires exprimés dans les tribunes libres que nous publions n’engagent que leurs auteurs.

Maud Fontenoy signe un nouveau livre à paraître le 18 octobre « Les supers pouvoirs des animaux marins », aux éditions Nathan.