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Une mère et sa fille démunies devant un chevreuil blessé à Fréjus

Quelques jours après, il reste de la colère. Et beaucoup de frustration. Il n’est pas encore 6h quand le compagnon de Kristell part travailler.

Il lui téléphone quelques dizaines de mètres plus loin. "Il a vu un chevreuil qui semblait blessé sur le bord de la route. J’ai réveillé ma fille et on est parti le chercher pour essayer de l’aider. Il a tout de suite eu peur de nous et s’est levé. Mais il ne tenait pas debout et retombait à chaque fois qu’il essayait de fuir."

L’animal a très probablement été percuté par un automobiliste et semble avoir une ou plusieurs pattes cassées, au minimum. Mais il est difficile pour Kristell et sa fille Lilou d’en avoir la certitude. Après tout, peut-être peut-il encore être sauvé.

À cette question, elles ne trouveront jamais de réponse. "Nous avons téléphoné à la gendarmerie qui nous a redirigées vers la police. Les pompiers, la mairie… Pareil. Nous avons cherché à joindre des associations mais soit elles ne nous ont jamais répondu soit - car nous avons ratissé large - nous nous trouvions hors de leur secteur d’action. En fait, par méconnaissance, on nous a baladées toute la matinée, car personne n’était mieux renseigné que nous."

"Tout le monde s’est renvoyé la balle"

La propriétaire de la maison devant chez qui l’animal s’est allongé leur prête main-forte. En vain. Il est déjà 10h. Tout le monde reste dans une impasse de plus en plus profonde. "C’était tellement frustrant… Nous ne savions pas quoi faire. Pendant ce temps, le chevreuil souffrait. Nous n’avons trouvé aucune solution autre que celle de téléphoner à un garde-chasse."

D’après les différents interlocuteurs alertés par Kristell et Lilou, il n’existerait aucune structure habilitée à intervenir dans de pareils cas, alors que certaines associations disposent de brigades spécialisées dans le sauvetage d’animaux sauvages blessés.

En attendant le garde-chasse, mère et fille ont couvert le chevreuil à l’aide d’un drap. Pour essayer de lui apporter un peu de réconfort. "C’est là que nous nous sommes résolues à téléphoner au garde-chasse, qui est venu en fin de matinée. Nous étions parties. Il nous était impossible d’assister à son euthanasie. Nous sommes restées frustrées et en colère. Nous avons tout fait pour essayer de le sauver mais personne ne nous a aidées à trouver une solution. Tout le monde semblait peiné mais tout le monde s’est renvoyé la balle."

Selon la préfecture du Var, "seul un vétérinaire peut intervenir auprès d’un animal blessé, pour sa prise en charge comme pour son euthanasie le cas échéant. Certaines associations comme la LPO sont parfois en mesure de traiter certains animaux. Il n’y a pas de compétence particulière au niveau préfecture."

À Saint-Cezaire, dans les Alpes-Maritimes, il existe un centre de soin de la faune sauvage. Mais dans le Var, il n’y en a point.

De son côté, la Ligue de protection des oiseaux (LPO) de la Région Sud, qui dispose d’un centre régional à Buoux (Vaucluse), renvoie également vers deux structures associatives: Aquila, à Plan-de-Vitrolles (Bouches-du-Rhône), qui demande via son répondeur téléphonique de communiquer par SMS afin de donner des éléments sur un éventuel animal nécessitant une intervention.

"Appeler le vétérinaire le plus proche pour un animal domestique"

Et le centre L’Hirondelle, dont le site le plus proche se situe dans la Drôme. "Il n’en existe à ma connaissance aucun dans le Var." Anne, chargée de développement pour le centre L’Hirondelle, reconnaît qu’il existe peu de dispositifs de ce type en France. "Et ils ne prennent pas tous en charge les grands mammifères. L’autre problème est que nous nous occupons de secteurs géographiques. Il est difficile pour nous d’intervenir dans le Var. C’est trop loin, nous avons déjà tellement d’interventions chez nous. Nous sommes dans l’obligation de nous limiter, nous ne pouvons pas tous les sauver. Nous intervenons systématiquement, sans distinction, qu’il s’agisse d’espèces susceptibles d’occasionner des dégâts (Esod), d’espèces chassables ou bien protégées. Nous avons, d’autant plus que la période de chasse est ouverte, beaucoup de chevreuils en ce moment. Et nous intervenons systématiquement et le plus vite possible. C’est un animal qui stresse très rapidement et cela peut déclencher un arrêt cardiaque."

Pour ce qui est des animaux domestiques, La SPA conseille de prévenir le vétérinaire le plus proche, ou encore la mairie, la gendarmerie ou la police.