Madagascar
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Meetings politiques : Les leaders de l’opposition encaissent les bstructions

Avec l’approche des échéances électorales, les grosses écuries de la politique malgache se livrent déjà dans un combat sans merci dans les tournées régionales qui s’apparentent quelquefois à de véritables parcours de combattant pour les partis de l’opposition. 

Bien que le calendrier électoral proposé par la Commission Électorale Nationale Indépendante attend encore la décision de l’Exécutif, les meetings politiques battent déjà leur plein. Dans le camp de l’opposition, Marc Ravalomanana, Hajo Andrianainarivelo et Siteny Randrianasoloniaiko étaient surtout les plus actifs depuis le début de la précampagne. Le président Andry Rajoelina, quant à lui, multiplie les inaugurations des « zava-bita », lui permettant de rester sur les terrains en attendant sa démission, s’il compte bien se présenter à cette course. Pour les trois premiers, même si tout semble les diviser, les décisions du ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation, Justin Tokely, sur les rassemblements politiques en lieu public les rapprochent. Et pas plus tard qu’hier, à Mananjary, dans le cadre du congrès régional de son parti, Marc Ravalomanana était, une nouvelle fois, obligé de passer par les barrages des forces de l’ordre avant de rejoindre ses partisans. Force est de constater que les leaders de l’opposition encaissent les obstructions. 

Outil politique

En effet, depuis quelque temps, les forces de l’ordre étaient souvent pointées du doigt quant à leur intervention. A Analavory, ce 30 mai, le patron du parti Tiako i Madagasikara et non moins ancien chef de l’Etat Marc Ravalomanana a été même accueilli par des bombes lacrymogènes, tout comme à Mahajanga, deux jours plus tard. Une situation que les plus durs des « Zanak’i Dada » considèrent comme un acharnement vis-à-vis de leur poulain. Le numéro un du TIM n’est pas le seul à avoir subi un tel traitement. Lors des dernières éditions du « Mihava Tour », les convaincus de Siteny ont également dû montrer leurs « muscles »  afin d’accéder au site où Behozatse leur a donné rendez-vous. Hier, l’équipe de « Mihava tour » a d’ailleurs appelé à la conscience des forces de l’ordre. « En tant que gardien de la paix, les forces de l’ordre ne devraient pas être utilisées comme outil politique », a-t-elle ainsi communiqué. « Ce genre d’obstruction effectuée par les forces de l’ordre pour des manifestations autorisées comme ce qui était le cas à Morondava n’est plus acceptable », a d’ailleurs souligné l’instigateur du Mihava Tour. 

Démocratique

Pour le Malagasy Miara-Miainga, la situation se présente autrement. Ce qui a conduit le parti à choisir logiquement une autre approche. Suite à l’interdiction par les chefs de District de Fandriana de la manifestation politique organisée par le MMM dans la Commune rurale d’Imito le vendredi 21 avril, le parti a ainsi saisi le tribunal administratif de Fianarantsoa pour contester cette décision. Lequel l’a très vite renvoyé à saisir la HCC. Une décision qui a été dénoncée par la suite par le parti de Hajo Andrianainarivelo. Peu importe, à moins de six mois du premier tour de la présidentielle, les leaders de l’opposition et l’administration jouent déjà au chat et à la souris dans l’application de la décision prise par Justin Tokely. Une décision qui a néanmoins été considérée par le président Andry Rajoelina comme un moyen pour garder l’ordre public en cette période préélectorale. Malgré les réactions de l’opposition, le chef de l’Etat estime également qu’il y a une vraie liberté d’expression à Madagascar. « L’opposition peut s’exprimer et ne se prive pas de le faire quotidiennement dans les différents médias du pays », a-t-il  soutenu dans une interview qu’il a accordée à un journal français. 

Julien R.