Mali
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Départ de la Minusma : Plus de Jambaar au Mali

La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) est en train de s’atteler à son retrait du pays avant le 31 décembre. Les derniers Jambaars ont été rapatriés du Mali où ils sont présents depuis 2013.

Par Justin GOMIS – La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) poursuit son retrait progressif du Mali avant le 31 décembre prochain. «Dans le cadre du désengagement progressif du personnel de la Minusma, 116 Casques bleus sénégalais ont été rapatriés du Camp de Mopti le 20 septembre», assure la Minusma. Ils ont quitté Mopti pour rejoindre Dakar. «Merci aux Jambaars pour leur engagement à la paix et à la stabilité depuis 2013 dans des régions comme Gao, Kidal, Sévaré et Ogossagou», avance la mission onusienne lancée dans une course contre la montre.
Pour les militaires sénégalais, c’est un retrait définitif du Mali où ils ont été parmi les premiers contingents à y être déployés. 150 Casques bleus sénégalais avaient déjà quitté la base d’Ogossagou, qu’ils avaient stabilisée après les massacres communautaires de 2019 et 2020. Et ils ont été rapatriés à Dakar. Il y a quelques jours, une colonne de flics sénégalais aussi s’était retirée du Mali. Au Total, la Minusma est en train d’accélérer son processus de retrait. «Dans l’ensemble, 97 officiers d’Etat-major, 2583 membres des pays contributeurs de troupes, 184 officiers de police individuels et 412 membres des unités de police formées ont été rapatriés depuis le début du processus de retrait.
A ce jour, 2680 membres de la Force de la Minusma et 596 membres de la Police des Nations unies (UnpoL) ont été rapatriés, ce qui porte le total à 3276 membres du personnel en uniforme ayant quitté la mission», note la Minusma. Evidemment, les départs ne concernent pas uniquement le personnel militaire et policier : «81 membres du personnel international et dix Volontaires des Nations unies (Vnu) ont déjà quitté le Mali. Ainsi, le total des départs du personnel civil s’élève à 91. En y ajoutant les départs militaires, le bilan global atteint 3367 membres de la Minusma ayant quitté la mission.»
Il faut savoir que le désengagement actuel de la Minusma doit prendre fin, selon la Résolution 2690 du Conseil de sécurité des Nations unies, adoptée le 30 juin 2023, au plus tard le 31 décembre 2023. Aujourd’hui, tous les regards sont tournés vers le Mali dont l’effondrement aura un impact sur une bonne dizaine de pays. Pour Bamako, le basculement géostratégique se poursuit, alimenté surtout par la montée des nationalistes qui voient d’un mauvais œil la présence de militaires étrangers sur leur territoire. Ce sentiment est entretenu par la junte, qui s’est éloignée des partenaires dits traditionnels maliens. Cette décision, qui frappe la Minusma, montre la volonté clairement affichée de la junte de confier exclusivement les clés de son écosystème sécuritaire aux paramilitaires de Wagner. Son déploiement au Mali a stupéfait la Communauté internationale. Avec la mort de Prigogine, le démantèlement de Wagner par Moscou a commencé, car une partie des troupes devait être avalée par l’Armée russe. Ce qui n’a pas poussé les colonels au pouvoir à Bamako, qui entretiennent un discours souverainiste, à revenir sur leur décision de mettre les Casques bleus dehors.
Il faut savoir que la Minusma, créée en 2013 pour aider à stabiliser un Etat menacé d’effondrement sous la poussée djihadiste, protéger les civils, contribuer à l’effort de paix, défendre les droits humains, composée de 60 pays contributeurs, est l’opération la plus périlleuse pour les soldats de la paix. Depuis son installation en 2013, près de 400 Casques bleus y ont perdu la vie au service de la paix.
justin@lequotidien.sn