Mali
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Mali : Le gouvernement saisit l’ONU et accuse l’armée française « de fournir des renseignements aux terroristes »

Le différend  entre les autorités de la transition malienne et la France se joue désormais devant le Conseil de Sécurité de l’ONU. Le Ministre des Affaires étrangères, Addoulaye Diop, a adressé une lettre à l’Institution onusienne accusant « la force Barkhane de fournir des renseignements aux terroristes via des vecteurs aériens ». 

Dans cette missive du  ministère des Affaires Etrangères, le gouvernement  dit avoir constaté « des violations répétitives et fréquentes de l’espace aérien malien par les forces françaises ». Il accuse  son ancien allié dans la lutte contre le terrorisme  de recourir  aux  vecteurs aériens tels que des drones, des hélicoptères militaires et des avions de chasse, sans autorisation des autorités maliennes. Le gouvernement affirme que les Forces armées maliennes, munies de nouvelles capacités, ont enregistré plus « de 50 cas délibérés de violation de l’espace aérien malien »  par des aéronefs étrangers.

La lettre du  ministre des Affaire étrangères note que  l’activité de l’armée française se résume par « des incursions des services de contrôle aérien, les cas d’extinction des transpondeurs dans le but de se soustraire au contrôle, d’atterrissage d’hélicoptères dans des localités hors aérodromes, sans autorisation préalable et de nombreux vols d’avions de renseignements et de drones évoluant à haute altitude ». Ce, avec comme objectif, selon toujours la saisine du gouvernement,  de se livrer à l’espionnage, à l’intimidation voire de la subversion.

La lettre cite  des cas d’exemples qui datent depuis avril jusqu’à nos jours. La plus récente violation, selon le document adressé au Conseil de Sécurité de l’ONU,  date d’août 2022. La lettre précise  que du 06 au 07 août 2022, nuitamment, « un hélicoptère a atterri aux environs de la forêt de Ougrich au sud de Lerneb et Aratène, cercle de Goundam, région de Tombouctou et a embarqué 2 éléments Ibrahim Ag Baba, lieutenant d’Abou Talha, chef de l’Emirat de Tombouctou pour une destination inconnue ».  Outre,  le document poursuit  que  dans la nuit suivant un hélicoptère Chinook a survolé des renforts FAMa de Gao en mouvement à 37 Km de Tessit,  dans la direction opposée de progression. «  Le Chinook, surpris dans ses activités, a subitement repris de l’altitude. Les recoupements du Poste de Commandement Interarmées de Théâtre (PCIAT) Est auprès des partenaires n’ont plus permis de confirmer l’origine de l’aéronef », a souligné la lettre des autorités maliennes, ajoutant que dans la même journée du 8 août 2022,  « une patrouille des FAMa est sortie de Labbezanga pour rechercher en vain un colis largué par Barkhane à 03 Km Est dudit poste ».

« Atteinte à la stabilité du Mali »

Selon toujours le gouvernement malien, depuis l’annonce du retrait de Barkhane,  « les aéronefs militaires maliens  font l’objet d’entraves régulières, par des manœuvres retardatrices visant à réduire leur efficacité et à rallonger leurs délais de réaction ». A ce sujet, le gouvernement  Malien dit  disposer de plusieurs éléments de preuve que «  ces violations flagrantes de l’espace aérien malien ont servi à la France pour collecter des renseignements au profit des groupes terroristes opérant dans le Sahel et pour leur larguer des armes et des munitions ». Le Mali a dénoncé ces actes de la France qui, selon lui,  constituent une agression et  violation de la résolution 3314  des Nations-Unies.  Ainsi,  les autorités maliennes ont invité le Conseil de sécurité des Nations-Unies à œuvrer afin que «  la République française cesse immédiatement ses actes d’agression contre le Mali »  et à  se conformer à la légalité internationale.  Et  la lettre de conclure  en prévenant qu’en cas de  persistance dans cette posture  « qui porte atteinte à la stabilité et à la sécurité »  le Mali se réservera le droit de faire «  usage de la légitime défense », conformément à l’article 51 de la Charte des Nations Unies.

 Siaka DIAMOUTENE/Maliweb.net

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