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Législatives 2022: un duel entre Nupes et les macronistes marque une campagne toujours atone

Dernière semaine de campagne en France avant le premier tour des élections législatives qui ont lieu dimanche 12 juin. Dans la dernière ligne droite, le ton monte entre le camp du président Emmanuel Macron - qui espère une majorité pour gouverner - et le camp de la Nupes, l’union de la gauche, emmenée par Jean-Luc Mélenchon - qui veut transformer le scrutin en troisième tour de la présidentielle.

À une semaine du vote, enfin un début de campagne électorale, avec une interview du président Emmanuel Macron à la presse régionale. École, santé, retraites, institutions : le chef de l’État y a détaillé les grandes lignes de son second mandat et entre dans l’arène politique pour porter le fer contre ses opposants.

À peine dévoilée, son idée de créer un Conseil national de la refondation, afin de lancer ses futures réformes, suscite les railleries de ses adversaires : « Le président ne sait plus quoi faire ! », affirme en particulier Jean-Luc Mélenchon.

Une cohabitation ?

Le chef des Insoumis - qui rêve d’imposer une cohabitation à Emmanuel Macron - jette ses dernières forces dans la bataille et se démultiplie sur le terrain pour soutenir les candidats de l’union de la gauche. La mission qu’il s’est donné est difficile : remobiliser son camp, déçu par sa troisième place à la présidentielle.

La mobilisation générale est aussi le mot d’ordre du camp présidentiel, alors qu’un frisson parcourt ses rangs : et si ces législatives n’étaient pas qu’une formalité ? Et si sa majorité à l’Assemblée était finalement plus serrée que prévue ? Les macronistes s’inquiètent, ce qui explique la virulence de leurs attaques de ce week-end contre Jean-Luc Mélenchon, accusé d’être « communautariste » et « autoritaire ».

Car « l'inquiétude est là » chez les macronistes, expliquait dimanche 5 juin au soir sur LCI le sondeur Frédéric Dabi, de l’Ifop. Cela car « il y a des hypothèses qui donneraient des majorités relatives » au camp d'Emmanuel Macron, en dessous de la majorité absolue des 289 sièges.

Elle devancerait la Nupes (LFI, EELV, PS, PC) autour de Jean-Luc Mélenchon qui pourrait atteindre entre 170 et 205 sièges, devant LR (35 à 55 députés) et le RN (20 à 50 sièges), selon l'Ifop. Mais « le scénario d'une majorité absolue pour la Nupes est pour l'instant exclu », selon Frédéric Dabi.

Vers une abstention à 55 % ?

Mais, malgré les efforts des différents bords politiques, la campagne reste atone, et ce à un niveau « inédit », selon le politologue Eddy Vautrin-Dumaine. Le directeur des études à Kantar Public France juge que l’abstention pourrait dépasser le niveau de 2017, déjà « un record, avec un Français sur deux qui ne s’est pas déplacé ».

L'abstention des jeunes et des classes populaires pourrait avantager la majorité actuelle, qui s'appuie sur un électorat plus âgé et plus aisé que celui du RN ou de la Nupes, estiment des spécialistes.

«Il n’est pas impossible qu’on ait 55% d’abstention au premier tour des législatives», selon le politologue Eddy Vautrin-Dumaine.

Philippe Lecaplain

Les candidats pro-Macron sont arrivés majoritairement en tête dimanche dans les votes des Français de l'étranger au premier tour des législatives, à l'exception notable de Manuel Valls, éliminé dès le premier tour, dépassé par le candidat de la Nupes, l'alliance de gauche qui a réalisé une belle performance.

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