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Arrestations tous azimuts d’enseignements: Le Cusems invite les forces vives à dire non aux «dérives liberticides»

En conférence de presse ce mardi, le secrétaire général national du Cusems et ses camarades ont alerté l’opinion nationale sur la crise qui guette le système éducatif, compte tenu du contexte très chargé. Le Sg dudit syndicat, Ndongo Sarr et ses camarades estiment que l’arrestation et/ou l’emprisonnement de leurs camarades enseignants et des élèves notée dans le pays n’est qu’une « dérive liberticide » du Gouvernement.

Pour Ndongo Sarr, les nombreuses arrestations de leurs camarades enseignants seraient liées à l’exercice de leur droit consacré par la charte fondamentale : «Il s’agit de la dérive liberticide qui nous vaut l’arrestation de nombreux citoyens et particulièrement d’enseignants et d’élèves, des assassinats et tentatives d’assassinats de citoyens, de la violation de l’espace scolaire avec l’irruption de forces de l’ordre et le jet de grenades lacrymogènes dans l’enceinte de nos établissements. Le seul tort reproché à nombre d’entre eux est d’exercer des droits consacrés par notre charte fondamentale : la constitution», dit-il.

Parmi ces incarcérations notoires, le SGN cite un Professeur d’anglais au lycée de Gassane (Linguère), Bouna Koné, Abdoulaye Thomas Faye, professeur d’économie au lycée Cheikh Ahmadou Bamba de Diourbel, Denison Coly, professeur d’anglais au lycée de Kaolack, Ousmane Kébé, professeur de maths au lycée Abdoulaye Sadji de Rufisque, Gilbert Diédhiou, professeur de philosophie au lycée de Thionk Essil, Alioune Badara Mboup, professeur de Maths-SVT au CEM Gueun Sarr de Louga, Mame Lissa Djiba dit Djiby, professeur de français au lycée de Pikine, Baba Mbow, professeur de SVT à l’école publique Oumar Foutiyou Tall de Rufisque, entre autres. Comparant les autres citoyens lambda arrêtés sous le régime de Macky Sall avec l’arrestation de ses nombreux collègues enseignants, Ndongo Sarr parle de ‘’citoyenneté à deux vitesses’’. «La volonté de jeter une chape de plomb sur le régime des libertés, de museler les citoyens afin de s’autoriser toutes les dérives est de plus en plus manifeste chez les autorités. Les motifs retenus contre eux constituent des broutilles au regard d’appels publics au meurtre, au saccage, à l’incendie de maisons lancé en toute impunité par des citoyens apparemment protégés. Cette citoyenneté à deux vitesses est inacceptable dans une république où les mêmes règles doivent valoir pour tous les citoyens.

Aussi, le CUSEMS condamne fermement ces dérives et exige la libération immédiate et sans conditions de tous les enseignants et élèves détenus. Le CUSEMS tient le gouvernement pour seul responsable de leur intégrité physique et morale. Le CUSEMS invite enfin toutes les forces vives à unir leurs forces pour arrêter ces dérives liberticides», indique le SGN. Par ailleurs, le CUSEMS rappelle au Gouvernement qu’il existe toujours des points qu’il urge de résoudre et de vider afin de passer aux nouvelles questions issues de leur dernier préavis de grève : «Toutes ces questions, passif des protocoles de 2018 et 2022, doivent être vidées, apurées, pour permettre l’examen des questions nouvelles, notamment celles figurant dans le préavis de grève du CUSEMS déposé le 12 décembre 2022.

Le Ministre de la fonction publique, depuis son arrivée, n’a ni rencontré les partenaires syndicaux, ni convoqué le comité de suivi des accords qu’il préside. Sur un tout autre plan, le CUSEMS dénonce l’immobilisme du gouvernement relativement à la prise en charge de points nodaux dont la formation diplômante pour toutes les cibles ; PC de Philosophie, MEPS, MEPT, Chargés de cours, Professeurs contractuels recrutés dans le cadre de ‘’Xeyyu Ndaw Gni’’, les passerelles professionnels, et la mise en position de stage, l’adressage du statut des décisionnaires, la publication du décret annoncé dans le circuit et censé le permettre est un impératif, les lenteurs administratives dont découle une cascade de conséquences dramatiques, la mise à l’échelle de la dématérialisation de la gestion de la carrière s’impose, la mobilité professionnelle des chargés de cours mais aussi des professeurs de lettres classiques ainsi que les lenteurs inexplicables dans la délivrance des décisions de nomination des chefs d’établissements constituent des points d’attention appelant une solution urgente», dénonce le CUSEMS.

Pour rappel, le cadre unitaire syndical des enseignants du moyen Secondaire sort des dernières élections de représentativité dans le secteur de l’éducation et de la formation avec un taux de 25,65 % pour 5743 voix et vient également d’observer un débrayage ce mardi à 9 heures sur toute l’étendue du territoire national.

Mamadou Sow (Stagiaire)