Senegal
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Exigence de réforme et de fonctionnement au sein de Benno : L’AFP vers la dissidence ?

Le 25 mars 2012, Macky Sall remporte le second tour de l’élection présidentielle au Sénégal, mettant fin ainsi au long bras de fer, engagé dans la rue puis dans les urnes, entre une part croissante de la population et le président sortant, Abdoulaye Wade, père de la première alternance politique en 2000.

Au terme de deux mandats, la personnalisation à outrance du pouvoir d’Abdoulaye Wade a finalement joué contre lui.  À l’intérieur de sa famille politique libérale, la préparation de sa succession en faveur de son fils a ouvert une brèche et contribué à l’affaiblir, lui et son parti ; à l’extérieur, ce n’est plus seulement son régime et les dénonciations qu’il a suscitées, c’est sa propre personne qui a cristallisé les mécontentements puis, par sa gestion de la crise électorale, il a fini par inspirer haine et rejet. 

La coalition Benno Bokk Yaakaar qui a permis à l’opposition sénégalaise de battre démocratiquement Maître Abdoulaye Wade lors de l’élection présidentielle de 2012, n’a été mise en place qu’ après le premier tour dont les résultats ont obligé le Président Abdoulaye Wade avec 34,81%, à affronter son ancien Premier ministre Macky Sall qui avait pour sa part, 26,58%. Par la suite, ce sont les dix candidats malheureux du premier tour, tous les autres partis de l’opposition, les organisations de la société civile et des personnalités indépendantes qui ont alors pris la décision de se retrouver dans une vaste coalition dénommée Benno Bokk Yaakaar pour réaliser une nouvelle alternance démocratique au Sénégal.

La jonction de toutes ces forces autour du candidat Macky Sall a été facilitée par l’existence de la coalition Benno Siggil Sénégal dont sont issus les trois candidats de l’opposition les mieux placés au premier tour, y compris Macky Sall. Et c’est pour mettre à l’aise tous ceux qui voulaient soutenir le candidat de l’opposition que Bokk Yaakaar a été créée pour battre Wade au deuxième tour. Mais c’est sans aucun doute Benno Siggil Sénégal, dans laquelle faisait partie l'Alliance des forces de Progrès qui a joué un rôle décisif pour barrer la route à Wade. 

En effet, en 2012 tout comme le Parti socialiste, l’Alliance de forces de progrès a décidé de s’allier avec le parti présidentiel à travers cette large coalition Benno Bokk Yakaar. Mais après 10 ans de compagnonnage et avec l’imminence du passage de témoin pour le secrétaire général national du parti des progressistes, une refondation et un renouvellement s’impose en quelque sorte. Moustapha Niasse, actuellement nommé haut représentant du président de la république, va devoir passer le flambeau après un congrès où les potentiels candidats se manifesteront. Mais avant ce moment crucial pour le parti, est-il possible d’engager toujours cette dynamique de compagnonnage avec le camp présidentiel ? Selon le porte-parole de l’alliance des forces de progrès, la résolution hier du SPE « est juste une alerte pour une amélioration du fonctionnement au sein de la coalition. C’est tout à fait normal quand on veut qu’une structure aille de l’avant. Les réformes sont donc obligatoires quand on veut avancer », a soutenu le Dr Malick Diop considérant que le parti est bien structuré depuis 1999 à nos jours pour pouvoir évoquer les questions politiques contextuelles.


De la nécessité de la redéfinition des termes du compagnonnage ?
 

Après les élections législatives qui ont vu la coalition Benno Bokk Yakaar perdre plusieurs sièges dans la nouvelle législature, la coalition présidentielle devra faire face à l’humeur de ses alliés qui demandent plus de transparence, de considération et d’équité dans la coalition. À cet effet, les camarades de Moustapha Niasse ont abordé les dernières élections auxquelles, leur parti n’a pas trouvé une position confortable après les résultats des élections municipales, législatives et l’élection des hauts conseillers des collectivités territoriales.  Le secrétariat politique exécutif estime que la part congrue réservée à l’Alliance des forces de progrès ne correspond guère aux réalités du terrain. C’est pourquoi le parti, à travers cette réunion du SPE exige une "réforme du fonctionnement de la coalition de sous coalitions qu’est Benno Bokk Yaakaar, aux fins d’une plus grande équité et d’une plus grande transparence, dans la perspective des victoires à construire. 

Macky Sall a beau dire gouverner ensemble,  l’AFP ne se sent pas à la limite très impliquée au regard des autres alliés de taille tels que le Ps et même, le parti d’Idrissa Seck, Rewmi. L’Afp en réalité, ayant joué un  grand rôle à travers la première et la deuxième alternance, il reste toutefois un parti qui peut bien avoir son candidat pour 2024 au vu du retrait de leur SG Moustapha Niasse. D’ailleurs, cela devrait même être un honneur pour ce dernier, de voir un de ceux qu’il a eu à former, tenir les rênes du parti qui a plus de 20 ans d’existence dans le landerneau politique.

En tant que parti structuré, le docteur Malick Diop, ancien secrétaire général de la jeunesse progressiste, considère que lorsqu’on arrive à une échéance particulière du parti, il faudra entrevoir, la vente des cartes et la restructuration des instances pour tendre vers les prochaines élections. Avec cette annonce  vers 2024, la messe semble être déjà dite par le parti allié qui prend acte des remarques faites dans la coalition présidentielle pour se donner une nouvelle trajectoire avec du sang neuf.