Senegal
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Nouvelle forme de lutte du PASTEF: Le secteur du secteur informel reste  divisé à l’appel de Sonko

« La désobéissance civile ou la cessation des activités économiques pendant 48h ». Telles sont les nouvelles formes de lutte envisagées par le leader de Pastef dans les prochaines semaines. Mais, ces méthodes de luttes risquent de ne pas avoir trop d’impact, car des sénégalais qui gagnent leur vie au jour le jour ne sauraient guère perdre un jour de travail. Des commerçants interrogés par Rewmi quotidien donnent des avis mitigés.

Dans une déclaration depuis une clinique de Dakar, le leader du Pastef n’y est pas allé par quatre chemins pour qualifier de tentative d’attentat à sa vie. Ousmane Sonko a demandé à ces militants de ne pas avoir peur car ils sont sur la dernière ligne droite pour gagner le combat face au régime dictatorial de Macky Sall. Ainsi, de nouvelles manières de lutter contre l’injustice ont été émises par le leader de Pastef à savoir la « désobéissance civile » ou bien la « cessation de toute activité économique pour 48 heures ». Étant donné qu’au Sénégal, le secteur informel est le plus grand pourvoyeur d’emplois, les populations sont divisées par rapport à la pertinence de ces nouvelles formes de lutte prônées par Sonko.

Entre engagement politique et obligations familiales

Au marché Sandaga, en ce lendemain de la déclaration de Sonko, les réactions sont divergentes. « Fermer ma boutique pendant deux jours, cela ne me coûte rien je peux le faire pour Sonko », a laissé entendre Abdou Kane, vendeur de matériels électroménagers. Ce dernier estime que ce sera une forme de lutte pour dire non à ‘’l’injustice’’ que l’on fait subir au maire de Ziguinchor. Il ajoute : « Sonko est un leader sur lequel la jeunesse sénégalaise s’identifie à travers le nouveau modèle de politicien juste qu’il incarne et son discours patriotique de changement, donc, c’est normal qu’on le suive. Je ne peux pas sortir pour jeter des pierres mais si Sonko choisit un jour pour qu’on n’ouvre pas nos commerces, je serai le premier à le faire pour participer à ce combat qu’il livre pour nous et pour tout le peuple sénégalais ». Contrairement à Abdou, le jeune Saliou Diop, marchand ambulant de son état, donne un autre avis. Il n’envisage en aucun moment suivre un politique dans ces combats. « Non seulement je ne suivrai jamais un homme politique dans ses combats, mais je ne cesserai pas mes activités pour faire plaisir à qui que ce soit, parce que c’est à partir de cette activité que je gagne ma vie et entretiens ma famille. Je ne reçois de salaire ni de Macky ni de Sonko ; si je ne travaille pas je n’ai pas d’argent», a martelé le jeune homme, tenant des habilles à la main et sur l’épaule, cherchant de potentiels acheteurs dans les rues de « ruxu disket ».

Il termine en ajoutant : « Les acteurs politiques se jouent de la population ; ils ne sont là que pour leurs intérêts et, on ne les entend que quand ils ont besoin de voix pour soit disant nous gouverner ». Abondant dans le même sens, ce taximan juge cette forme inappropriée dans un pays comme le Sénégal. Pour Serigne Ndiaye, « nous sommes des ‘’goorgoorlu’’ qui essaient tant bien que mal d’assurer les trois repas à nos enfant donc, cesser nos activités serait catastrophique pour nous ». Il poursuit : « Peut-être les fonctionnaires seraient en mesure de répondre à cet appel, parce qu’ils ont des contrats et des salaires fixes contrairement à nous qui vivons au jour le jour. Je doute que Sonko soit fortement suivi cette fois-ci ; il peut toucher à tout sauf, à notre gagne-pain», lance-t-il avec un brin d’humour.

Plus loin, Aliou Diallo tient une boutique dans le populeux quartier de Rebeuss. Ce ressortissant de la Guinée se dit déjà trop fatigué avec les manifestations pour devoir encore sacrifier deux journées de travail pour des batailles politiques. « Nous sommes près du tribunal ; déjà, quand il y a une manifestation, on n’ouvre pas de peur que les pierres viennent jusqu’à nous ou bien les gaz lacrymogènes.

Donc ils paralysent déjà nos activités. « Qu’ils laissent en paix la population, nous sommes déjà préoccupés par le souci de nourrir nos familles et d’assurer l’éducation de nos enfants qui se font tuer dans les manifestations alors que les leurs sont soit à l’étranger soit dans de bonnes écoles, loin de tout danger ». Au vu de ces réactions multiples et diverses, il est fort probable que cet énième appel et cette nouvelle forme de manifestation pour lutter contre « l’injustice » ne connaîtra pas le même sort que le concert de casserole.