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Présidentielle/Parrainages : «Pièges» et innovation d’une épreuve fatidique pour les candidats

Présidentielle/Parrainages : «Pièges» et innovation d’une épreuve fatidique pour les candidats

Passage obligé pour les nombreux candidats à la candidature à l’élection présidentielle de février 2024, la campagne de collecte des parrainages s’est ouverte, ce mercredi 27 septembre, pour deux mois. Retour sur les « pièges » et l’innovation majeure de cette rude épreuve pour les candidats à la Présidentielle de février 2024. Le directeur général des Élections (Dge), Tanor Thiendella Fall, rencontre, depuis 10 h ce vendredi, les mandataires des candidats à la candidature à l’élection présidentielle du 25 février 2024 issus des partis politiques légalement constitués, des coalitions de partis politiques ainsi que des personnes indépendantes, pour une séance de remise de fiches de collecte et d’information sur les modèles. La veille, le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, personnalité chargée de l’organisation des échéances électorales, a publié l’arrêté dans ce sens. En application des dispositions des articles L.57, L.120, L. 121 et R.76 alinéa 2 du Code électoral, il est précisé dans l’arrêté que « toute candidature à une élection présidentielle est astreinte au parrainage optionnel, soit par une liste d’électeurs, soit par des députés, soit par des chefs d’exécutif territoriaux (présidents de conseil départemental et maires) ». Ainsi, d’après le Code électoral, le parrainage par une liste d’électeurs doit être constitué par un minimum de 0,6 % et par un maximum de 0,8 % des électeurs du fichier électoral général. Aussi, le nombre d’électeurs représentatif du minimum est de 44 231 électeurs et 58 975 électeurs pour le maximum. Une partie de ces électeurs-parrains doit obligatoirement provenir de sept régions au moins, à raison de 2 000 au moins par région. Le reste est réparti, sans précision de quota, dans toutes les circonscriptions administratives ou juridictions diplomatiques ou consulaires. Le parrainage parlementaire est constitué par une liste de 8 % des députés composant l’Assemblée nationale, ce qui correspond à 13 députés. Le parrainage des chefs des exécutifs territoriaux est constitué par une liste de 20 % des présidents de conseil départemental et des maires sur l’ensemble du territoire national, soit 120 élus. En 2019, seuls sept des 27 candidats ont franchi l’étape des parrainages Ce qui veut dire que les « grands partis » ou coalitions de partis déjà présentatifs à l’Assemblée nationale et dans les municipalités, ont plus de chance, contrairement aux « petits partis » et aux candidats indépendants qui seront obligés de se rabattre sur le parrainage citoyen. Le piège, ici, c'est la baisse de la fourchette (0,6 % à 0,8 %) du fichier électoral, qui a connu une hausse par rapport à la Présidentielle de 2019 où le candidat était obligé d’obtenir le soutien de 0,8 à 1 % du nombre d’électeurs légalement inscrits. Autre facteur qui justifie cette rude épreuve : lors de cette dernière Présidentielle, 27 candidats ont déposé une liste de parrainages accompagnée des autres pièces du dossier de candidature au greffe du Conseil constitutionnel, entre le 11 et le 26 décembre 2018. Sept d’entre eux ont franchi cette étape fatidique : Macky Sall, Idrissa Seck, Ousmane Sonko, El Hadj Issa Sall, Madické Niang, Karim Meïssa Wade et Khalifa A. Sall. Parmi eux, le Conseil constitutionnel a retenu cinq candidats pour l’élection présidentielle du 24 février 2019 : Macky Sall, Idrissa Seck, Ousmane Sonko, El Hadj Issa Sall et Madické Niang. ? Il faut, toutefois, préciser qu’un électeur, quel que soit son statut (élu et citoyen lambda), ne peut parrainer qu’un candidat. Car le texte souligne que le surplus de parrains par rapport au maximum fixé, pour chaque type de parrainage, est considéré comme nul et non avenu et n’est pas tenu en compte lors du contrôle. Un numéro attribué à chaque candidat En attendant la fin de la rencontre de ce vendredi, il faut souligner que le discriminant actuel est la date d’expiration de la carte nationale d’identité, qui doit être obligatoirement mentionnée. Et l’innovation majeure, c’est qu’un numéro est attribué à chaque candidat à la candidature. Enseignant-chercheur en sciences politiques à l’Université Gaston Berger (Ugb) de Saint-Louis, Maurice Soudieck Dione pense que ce procédé a ses avantages et ses inconvénients, mais vu la pléthore de candidatures, il faut quand même un filtre, faute de quoi, dit-il, « les électeurs risquent de se brouiller face à la flopée de candidats ». Sur www.dw.co, l’analyste politique a rappelé qu’«il y a une commission qui va siéger et qui va réunir des membres du Conseil constitutionnel, des représentants de chaque candidat, mais aussi des membres de la société civile », soulignant que des «améliorations ont été trouvées dans le contrôle du système de parrainage ». Pour M. Dionne, qui est d’avis qu’au Sénégal, il y a une doctrine du consensus autour des questions électorales, ce changement a été acté lors du récent Dialogue politique. Pour rappel, environ 70 candidats à la candidature se sont signalés.