Senegal
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Teranga Yaakar : si pres…. aussi loin

Dakar, 25 Septembre 2019, toutes les places financières mettent le Sénégal sur le curseur des informations économiques et financières avec Londres et New York en multiplexe : le major américain Kosmos  vient de faire une importante découverte de gaz, à près de 95km de nos côtes sur un puits – test Yakaar-2 foré jusqu'à 4.500 mètres de profondeur. C’est un  gisement gazier de classe mondiale qui donne des perspectives de rentabilité et de viabilité a. Dakar rêve du futur hub énergétique du continent avec une production d'hydrocarbure à faible émission de gaz, c’est déjà une nouvelle fortune qui sourit à notre pays.

  Presque quatre ans depuis cette annonce, la première phase de développement de ce mégaprojet reste en l’etat  malgré les engagements de l'opérateur américain et Petrosen, une décision finale d’investissement n’est pas bouclée à ce jour  et l’écosystème énergétique du continent commence à douter de la viabilité de Teranga Yakar au regard des nouvelles tendances du marche’ du gaz d’une part et des capitaux institutionnels qui s’éloignent de plus en plus des projets pétroliers et gaziers pour cause de réchauffement climatique et d'émission carbone. La transition énergétique commence à faire dans le rattrapage énergétique du continent ou 600 000 000 millions d’africains n’ont pas encore accès à l’énergie de base. 

  L’opinion publique européen impose déjà le sevrage forcé des énergies fossiles à l'Afrique  en mettant une pression sournoise et defois pernicieuse sur la Banque Mondiale a travers son bras d’investissement la SFI qui est vilipendée très injustement pour une ONG allemande Urgewald. 

La Société Financière Internationale avec une représentation à Dakar a un rôle quasi - central  dans tout investissement dans le secteur énergétique sur le continent pour les projets amont et aval.  la Banque mondiale via la SFI  aurait  3,5 milliards de dollars pour les l'énergie dans le monde en 2022. Et l'Afrique y est bien pourvu en ressources longues pour l'électricité notamment.

 Sans ce financement la Russie et l’Opep auraient le monde à leurs pieds, Toute cette manne est en partie destinée aux nouveaux projets pétroliers et gaziers en Afrique et en Asie ou la transition doit   absolument attendre afin que ces pays atteignent la phase critique critique de leur production énergétique.

  En effet sans les prêts et garanties de la SFI, il est presque impossible de finaliser un investissement  pétrolier et gazier surtout en Afrique avec les niveaux de risque et les notations souvent contraignantes de Moody’s et Fitch sans compter le surendettement impose’ par la covid 19 et aujourd’hui la guerre ukrainienne.

Pour atteindre ses objectifs en matière d'énergie et de climat, l'Afrique a besoin de 190 milliards de dollars d'investissements par an entre 2026 et 2030, dont deux tiers dans les énergies propres, a déclaré l'Agence internationale de l'énergie de Paris.

  L’émergence économique du continent passera par une transformation énergétique à laquelle les institutions multilatérales comme la Banque Mondiale, la BAD etc.. auront un rôle à jouer, malheureusement l’Europe – du moins sa bruyante société civile -  semble sourde à cet état de fait.  Si l’ordonnancement financier international est remis en cause  sur fond de remise en question  du financement des énergies fossiles par les mécanismes multilatéraux, il sera impossible à nos pays d’exploiter leur potentiel gazier et pétrolier, voire même produire des énergies fossiles. C'est là un défi de taille pour la diplomatie du continent et surtout du prochain PR du Sénégal.

  En attendant, TERANGA YAAKAR s’éloigne chaque jour de nous.

                                                                                                          Moustapha DIAKHATE


                                                                                            Expert et Consultant Infras.