Senegal
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Trois Ans Sans Salaire : Les employés de Panapress dans le désarroi

« Depuis 2003, l’agence traverse une crise à la fois structurelle et chronique qui s’est manifestée par l’absence de paiement régulier des salaires, le départ de la majeure partie du personnel du siège, notamment les journalistes qui ont vu leur nombre passer d’une vingtaine, en 2004, à deux actuellement. La même hémorragie est notée au niveau de l’administration, du desk traduction et du département des technologies de l’information. Le service photo a été supprimé en 2018», renseigne un communiqué parvenu à la rédaction

«Beaucoup d’employés ont atteint l'âge de la retraite, d’autres ont démissionné, il y a parmi eux des étrangers qui n’attendent que leurs arriérés de salaire pour regagner leur pays. Et cela fait trois années qu’aucune rémunération n’a été faite. Les employés ont enclenché une grève illimitée et réclament le paiement intégral des arriérés de salaire dus.

Les nouveaux locaux de l’agence octroyés par l’État sénégalais qui se trouvent au quartier des Almadies sont déserts, si ce ne sont les gardiens en faction à la porte. Le peu d’employés qui y venaient sont maintenant restés chez eux, certains ont atteint l’âge de la retraite (sans être payés), d’autres ont trouvé du travail ailleurs.

Depuis plus d’une année, le directeur général en a interdit l’accès aux membres du collectif des employés», informe la même source. Qui rappelle qu'«en février 2021, le collectif des employés avait adressé une correspondance officielle par voie diplomatique au Président de l’Union africaine (UA) d’alors, Étienne Tshisekedi, et au Président de la Commission de l’UA, ainsi qu’au Président sénégalais Macky Sall, pour les informer et les solliciter à trouver une solution.

En août 2021, le collectif a contacté le ministère des Affaires étrangères du Sénégal qui assure la tutelle de l’agence et avait rencontré des officiels de ce ministère, notamment la première conseillère et le chef de la division des Affaires juridiques et du Contentieux qui nous avaient assuré de leur engagement à trouver une solution et à transmettre le dossier aux plus hautes autorités. Nous avons, par ailleurs, à plusieurs reprises, informé le Haut conseil du dialogue social (Hcds) de la situation de l’agence ainsi que de son personnel.

Le Hcds avait, en 2018, assuré une médiation entre la direction et le collectif des employés qui avait permis de payer quelques mois d’arriérés, lit-on à travers le document. Qui poursuit : «nous, employés de l’Agence panafricaine d’information (Panapress) revenons ainsi pour informer de notre situation et des difficultés alarmantes de l’institution. Si rien n’est fait, il y a un risque réel que ce patrimoine continental disparaisse, comme ce fut le cas avec la compagnie aérienne Air Afrique»

Les employés de la Pana lancent un appel au Président Macky Sall en sa qualité de chef de l’État du pays qui abrite la Pana, «qui lui a octroyé un accord de siège et qui s’acquitte régulièrement de ses contributions financières, d’aider à trouver une solution.

Il est temps que les autorités au niveau continental prennent leur responsabilité pour sauver ce précieux outil d’information du continent africain qui agonise, suite à l’irresponsabilité, la négligence et la mauvaise gestion chronique de l’entreprise par le Directeur Général, Babacar Fall, et ses collaborateurs, à qui on a confié la gestion de l’institution depuis trente (30) années maintenant.

Depuis le début de la crise il n’a pas voulu s’adresser ni au Collectif ni à la presse qui l’a sollicité à plusieurs reprises pour des entretiens», fustigent les employés, qui invitent toutes les représentations diplomatiques des pays membres de la Pana à saisir leurs gouvernements respectifs et de les informer de la situation désastreuse de cet outil d'information continental.

Enfin, les employés de Panapress réclament un audit indépendant des comptes de l’agence depuis sa création, commandité par toutes les parties prenantes, pour situer toutes les responsabilités de cette faillite de cet outil continental.