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Un caïd s’oppose à l’arrestation d’un membre de son gang et se fait arrêter 

La vingtaine, Amar T. alias Amath était recherché par la police depuis presque trois ans. Il avait participé à l’agression de la dame Maïmouna M. au terrain Diankalar de Grand-Dakar à la veille de la tabaski 2020. Le malfrat a été finalement neutralisé alors qu’il tentait de s’opposer à l’interpellation d’un dealer qui s’était réfugié dans une chambre à Grand-Dakar. 38 cornets de chanvre indien ont été saisis sur les lieux. 

Lorsque son dossier a été appelé ce mercredi 22 mars 2023 par le tribunal des flagrants délits de Dakar, Amar T. alias Amath a quitté le box des accusés en s’appuyant sur ses béquilles. Blessé à la jambe, le prévenu a ensuite mis ses béquilles de côté, avant de s’installer sur les sièges réservés aux avocats. Rattrapé par son passé, Ameth est poursuivi pour vol en réunion commis la nuit, offre ou cession de drogue et rébellion. C’est à la veille de la Tabaski 2020 que le mis en cause et deux de ses acolytes avaient agressé la dame Maïmouna M. au terrain Diankalar de Grand-Dakar. Cette dernière qui venait  de quitter son atelier de couture, a été dépossédée de son sac à main contenant un iPhone 11, des bijoux en or et la somme de 30.000 francs. Les malfaiteurs qui étaient armés de couteaux, avaient aspergé la victime de gaz asphyxiant. Suite à la plainte de celle-ci, les deux compères du prévenu ont été coincés et mis devant leur responsabilité. Pendant ce temps, Amar était introuvable. C’est au cours d’une course-poursuite avec le dealer Amadou G. que des éléments du commissariat de Grand-Dakar ont mis le grappin sur le fugitif. Ce jour-là, Amar s’était opposé à l’arrestation d’Amadou qui s’était réfugié dans sa chambre. Il s’est mis à lancer des pierres contre les policiers. Ces derniers sont parvenus tout de même à le neutraliser, après une cavale qui a duré presque trois ans. Les flics ont également découvert 38 cornets de chanvre indien dans la chambre du voyou. Lors de son interrogatoire, Amar a avoué avoir participé à l’agression de Maïmouna qui l’a formellement identifié. À en croire le jeune homme de 28 ans au parcours chaotique, c’est Almamy alias Zamane qui avait pris l’iPhone. Quant à lui, il s’était approprié les bijoux. Mais, il ignorait que ces derniers étaient de l’or. Raison pour laquelle il les avaient jetés. Concernant le chanvre indien, le malfaiteur a reconnu la paternité. S’agissant de ses blessures à la jambe, Amar a renseigné avoir subi un accident alors qu’il conduisait une moto. Mais, d’après les éléments de la procédure, il a été atteint par balle.

Le parquet requiert 2 ans ferme

Placé sous mandat de dépôt le 23 février 2023, Amar a rejeté les accusations devant le prétoire. « Les policiers m’ont juste demandé ma filiation. C’est pourquoi j’ai refusé de signer le procès-verbal », a-t-il dit, avec hargne. Selon le maître des poursuites, le prévenu avait reconnu qu’il était en cavale depuis presque trois ans. Il passait à Grand-Dakar tard dans la nuit, avant de retourner à Keur Massar. Le Ministère public a ainsi sollicité deux ans ferme. Pour Me Abdy Nar Ndiaye, les mentions du procès-verbal ne sont pas fondées. « C’est l’agent enquêteur qui parle tout au long du procès-verbal et le prévenu a refusé de signer. Le vol ne résulte que des déclarations de l’agent. Et le parquet n’a pas produit le procès-verbal du 22 juillet 2020 jusqu’à présent », a fulminé le conseil de la défense qui a sollicité le renvoi des fins de la poursuite. À sa suite, le juge a fixé son délibéré au 29 mars prochain. Reprenant la parole, Me Ndiaye a formulé une demande de liberté provisoire. Évoquant la situation sanitaire du prévenu, la robe noire a souligné que son client risque de perdre sa jambe. « L’état de sa jambe nécessite des soins. Il a besoin de l’assistance de sa famille. À titre humanitaire, je vous prie de lui accorder la liberté provisoire », a imploré l’avocat. Le substitut du procureur n’a pas consenti à la requête. D’après lui, le comparant est régulièrement suivi à l’hôpital Idrissa Pouye de Grand-Yoff. Le président de la séance a suivi le paquet. Il a rejeté la demande de liberté provisoire du prévenu qui est retourné à la citadelle du silence.