Le président hongrois, Viktor Orban, qui assume publiquement ses accointances avec le maître du Kremlin, Vladimir Poutine, n’est pas à la fête ce mercredi 30 novembre. En effet la Commission européenne (CE) a jugé que les réformes d’Orban pour freiner une corruption endémique et pour une justice indépendante sont très loin des standards européens. La sanction tombe : la CE propose tout bonnement de confisquer l’aide 13 milliards d’euros dont la Hongrie a le plus grand besoin en ce moment, rapporte Notre Temps.
Il faut dire que Budapest bloque la machine de l’Union européenne (UE) depuis trop longtemps, surfant sur la règle du vote à l’unanimité que le président français Emmanuel Macron a tenté de réviser mais sans succès. Orban paralyse tout, irritant au plus haut point ses pairs européens : il entrave le plan d’aide commun de 18 milliards d’euros à l’Ukraine, l’impôt minimum sur les bénéfices des multinationales, se dresse contre toute nouvelle sanction contre la Russie et pour couronner le tout il est le seul pays européen et de l’OTAN – avec la Turquie – à s’opposer à l’adhésion de la Suède et de la Finlande à l’alliance atlantique.
C’est le Parlement européen qui a formellement demandé à la CE de geler les fonds de cohésion, quelque 7,5 milliards d’euros, qui devaient muscler le budget d’Orban. Les Etats-membres de l’UE ont jusqu’au 19 décembre prochain pour se décider. D’ici là Budapest fera des pieds et des mains pour toucher ce pactole, mais on voit mal comment il va stopper la pléthore “d’irrégularités systématiques dans les passations de marchés publics” et les “défaillances” dans le système judiciaire et la lutte contre la corruption.
La Hongrie a essayé de hâter le pas en lançant 17 dispositifs pour entrer dans les cases de Bruxelles, il a même tenté le coup d’une “autorité indépendante” pour veiller sur la ventilation des fonds de l’UE dont on dit qu’ils atterrissent souvent dans les proches de l’entourage d’Orban. Mais la copie qu’a rendue ce dernier est jugé très en-dessous du niveau requis par l’UE.
“Aucun versement de fonds n’aura lieu tant que ces conditions essentielles ne seront pas correctement remplies“, a asséné le vice-président exécutif de la Commission, Valdis Dombrovskis, lors d’une conférence de presse. La Hongrie, plombée par une forte inflation et une monnaie qui s’érode, devra batailler pour toucher ces sous. Rendez-vous à la prochaine réunion des ministres de l’Economie et des Finances de l’UE, le 6 décembre 2022.
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