La fameuse liste des 25 qui seraient dans le viseur de la justice, une de ces affaires qui défrayent régulièrement la chronique et qui rapidement meurent de leur belle mort ; une de ces affaires qui ne vont pas plus loin que l’agitation et l’écume qu’elles créent ; une de ces affaires qui se dégonflent comme une baudruche après avoir pendant un temps détourné les Tunisiens de l’essentiel. Il y en a tellement eu ces derniers mois qu’on se garde de les énumérer ici. Nous n’en voyons pas l’intérêt. Nadia Akacha, ex-éminence grise du chef de l’Etat, pense au contraire que l’affaire est d’importance. Normal me diraient certains, elle serait concernée. L’avocate et chroniqueuse Maya Ksouri, elle aussi citée, est d’un tout autre avis…
Elle a déclaré ce mardi 29 novembre sur une radio privée qu’on a affaire à une manipulation des masses, ni plus ni moins. Selon elle il s’agit d’une opération de diversion pour orienter l’attention de l’opinion publique vers des sujets, occultant les urgences du moment. Elle a illustré son propos par le dossier de l’embrigadement des jeunes dans les zones de conflits et les investigations ciblant les islamistes, mais aussi le récent déballage du comité de défense des martyrs Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi.
Que Akacha ou Ksouri ait raison, il faudra bien, quand le soufflet retombera, revenir à l’essentiel, au problème numéro 1 : Comment requinquer économiquement ce pays. Comment muscler la prochaine Loi de finances alors que la précédente affiche un trou de près de 10 milliards de dinars, comment réformer ce pays et le remettre sur les rails qu’il a quittés depuis sa dite Révolution, à notre humble avis ce sont des dossiers suffisamment vitaux pour ne pas qu’on les perde de vue une seconde. Et c’est sur ça et uniquement sur ça qu’on attend les autorités. Le pays ne peut pas se payer le luxe de s’embourber dans des faits divers érigés en priorité numéro 1. Alors nous aussi on s’arrêtera là.
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