Tunisia
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Mondial: Iran – États-Unis, une affaire de football

S’il y a eu un point d’accord entre les joueurs iraniens et de nombreux supporters venus les soutenir contre les États-Unis mardi soir à Doha, ce fut la réticence à faire de cette affiche du Mondial-2022 autre chose qu’un rendez-vous sportif.  

L’ambiance dans les tribunes du stade al-Thumama fut parfois électrique, avec des supporters iraniens bouillants brièvement échaudés par le but de Christian Pulisic, puis réduits au silence par la défaite (1-0). 

Mais au final, loin des charges émotionnelles des deux premières rencontres de l’Iran contre l’Angleterre (2-6) et le pays de Galles (2-0), ce fut une ambiance classique de match de Coupe du monde de football avec pour enjeu une qualification pour les huitièmes de finale, emportée par les Américains. Souriants dans le tunnel, les joueurs iraniens sont d’ailleurs apparus beaucoup moins tendus que pour les deux matches précédents.

Tout aussi classiques furent les images des battus éliminés et abattus, allant saluer leurs supporters en fin de rencontre. 

Avant qu’elle ait lieu, ce n’est pourtant pas l’enjeu sportif qui avait beaucoup fait parler, mais la dimension politique d’une rencontre disputée entre deux pays n’entretenant pas de relations diplomatiques et dans un contexte de révolte violemment réprimée dans la République islamique.  

Après des incidents autour de symboles liés à cette contestation dans les stades du Mondial, la Fifa a répondu qu’étaient autorisées certaines marques de soutien aux manifestants, selon un document consulté mardi par l’AFP, comme le slogan “Femmes, vie, liberté”, emblématique du mouvement déclenché le 16 septembre par la mort de Mahsa Amini et réprimé dans le sang. 

De même pour les portraits de cette Kurde iranienne de 22 ans, décédée après son arrestation par la police des mœurs à Téhéran selon qui elle ne respectait pas le code vestimentaire strict imposé par le régime.

 – ‘J’aime le football’ –

Ils ne furent pas absents, mais ils furent au final discret. Des sifflets ont-ils accueilli l’hymne de la République islamique ? Sans doute, mais ils furent avalés par l’immense clameur des supporters pour encourager leur équipe. Et la plupart des drapeaux iraniens étaient ceux de la République islamique, avec son symbole caractéristique en son centre. 

De nombreux supporters présents ont exprimé leur volonté de se cantonner au sport. 

Seyed Mohammad, un Iranien de 31 ans vivant au Qatar, le reconnaît, “c’est une rencontre particulière et sensible, on ne peut pas le nier”. “Je ne fais pas de politique mais c’est vrai que vu les événements en Iran, une victoire apporterait de la joie aux gens”, poursuivait avant le match cet homme “venu uniquement pour soutenir l’équipe d’Iran”, “parce que j’aime le football, quelle que soit l’équipe en face”.

Cette rencontre était la revanche du “match de la fraternité”, disputé lors du Mondial-1998, le seul en compétition officielle entre ces deux pays. 

– ‘USA ! USA!’ –

De nombreux supporters iraniens portaient mardi des T-shirts rappelant ce moment, ou floqués au nom de Mehdi Mahdavikia, le buteur décisif de cette rencontre. 

Plus que la victoire de l’Iran (2-1), elle reste dans les mémoires pour les scènes de fraternisation entre les deux équipes qui avaient pris ensemble la photo officielle d’avant-match et s’étaient échangés fleurs et fanions. Une rencontre historique jouée à une période de dégel entre la République islamique et l’Occident. 

Si une telle détente est bien oubliée, supporters des deux équipes ont fraternisé mardi, dans le métro comme aux abords du stade, se prenant en photo ensemble. Beaucoup d’entre eux se sont munis des fanions aux couleurs des deux pays. 

“Il n’y a que notre drapeau qui compte avec nos trois couleurs, vert, blanc, rouge. Il n’y a aucune symbolique particulière autour de ce match”, s’agace Morteza, venu de Karadj, près de Téhéran. 

“Je ne veux pas parler de politique (…). La politique et le sport ce sont deux choses séparées, que ce soit aux États-Unis, en Angleterre ou en Iran”, disait avant le match Alireza, 49 ans, venu d’Ispahan (centre). 

Venu depuis Chicago soutenir les États-Unis, Al Curtis ne disait pas autre chose avant le coup d’envoi: “Le monde entier éprouve de la sympathie pour eux, mais nous devons gagner ce match.” L’Américain fut exaucé et l’écho des “USA! USA!” qui ont clos la soirée, était purement sportif.

Source: Agence France-Presse.

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