Burundi
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Mairie de Bujumbura : Suspension des activités dans certains marchés suite à hausse du loyer des stands

Les commerçants exerçant dans certains marchés publics dans la ville de Bujumbura dont celui de Ruvumera et de Jabe ont suspendu leurs activités ce 31 juillet. Ils disent vouloir manifester leur mécontentement suite à la hausse des prix de location des shops et stands par l’Etat. Ils demandent au gouvernement de revoir à la baisse le loyer.

« L’Etat a revu à la hausse les prix de location des shops et stands dans le marché d’une façon exponentielle. Pour les shops de l’intérieur du marché qui se payaient un montant de 14 mille BIF, aujourd’hui, il faut débourser une somme de 450 mille BIF par mois. Pour les shops de l’extérieur du marché, il faut payer 600 mille BIF par mois là où on payait 110 mille BIF. On ne peut pas trouver cet argent », fustige Égide, un commerçant exerçant au marché de Ruvumera dans la zone urbaine de Buyenzi, expliquant les raisons derrière la suspension des activités dans ce marché.

A 9 heures ce 31 juillet, presque tous les shops et stands dans le marché de Ruvumera sont fermés. Les commerçants sont aux alentours du marché dans de petits groupes.

D’autres s’assoient devant leurs shops ou stands fermés. Seuls les vendeurs de friperies continuent de travailler. Pour ces commerçants, cette hausse des prix de location est insupportable compte tenu de leurs capitaux et leurs revenus.

Selon Égide, la majorité des commerçants disposent de petits capitaux qui ne leur permettent pas de payer cette somme : « Nous avons fait des calculs et avons constaté qu’on doit avoir un capital de 50 millions BIF pour pouvoir payer un loyer de 450 mille BIF par mois. Très peu de commerçants ont un tel capital ». Pour lui, les shops sont très étroites pour contenir les marchandises de 50 millions BIF, pour ceux qui parviendraient à avoir ce capital.

Il rappelle qu’en plus du loyer des stands, les commerçants doivent payer pour l’hygiène et le gardiennage, ce qui augmente les dépenses. Et d’appeler aux autorités de revoir à la baisse ces nouveaux prix de location des stands et shops afin qu’ils soient proportionnels aux capitaux des commerçants.

Une autre commerçante dénonce qu’il n’y a pas eu de réunions pour recueillir les doléances des commerçants, avant de revoir à la hausse les prix de location : « Nous avons signé ces contrats proposés par l’OBR pour ne pas perdre nos shops. On nous disait que le refus de signer le contrat signifie l’abandon de son stand ».

Pour elle, les commerçants doivent être concertés, car ils ont aussi investi et contribué dans la construction de ce marché : « Nous avons payé beaucoup d’argent pour construire ces shops avec des tôles métalliques. Que les autorités ne cherchent pas à nous chasser de ce marché en imposant des loyers intenables ».

Le ministre de l’Intérieur recommande d’analyser de nouveau ces prix de location

La situation est la même au marché de Jabe dans la zone urbaine de Bwiza à 10 heures ce 31 juillet. Les shops sont fermées. Seuls les commerçants des denrées alimentaires travaillent.

Selon le représentant des commerçants au marché de Jabe, Edouard Ngendakumana, les commerçants ont décidé de suspendre les activités suite à la hausse exponentielle des prix de location des shops et stands : « Les shops qui payaient 10 mille ou 15 mille BIF par mois vont désormais payer 200 mille BIF de loyer. Cela est insupportable pour la majorité de commerçants ».

Il réclame une réunion entre l’OBR, la mairie de Bujumbura et les commerçants pour étudier ensemble les loyers à payer favorables aux commerçants.

Selon lui, certains commerçants risquent d’abandonner le commerce suite à cette mesure : « Les commerçants ont payé chacun 690 mille BIF pour la construction des shops en tôles métalliques. Ils ont aussi contribué dans différentes constructions pour que le marché soit tel qu’il est aujourd’hui. On essayait encore de recouvrer les moyens investis ».

Certains commerçants proposent que les prix de location dans ce marché de Jabe soient à 20 mille BIF par stand ou shop.
Dans un point de presse animé ce 31 juillet, le ministre de l’Intérieur, du Développement communautaire et de la Sécurité publique, Martin Niteretse, a recommandé à l’OBR de réanalyser les prix de location des stands dans les marchés faisant partie du patrimoine de l’Etat, en concertation avec les commerçants, les commissaires des marchés et l’administration pour que les activités continuent normalement dans ces marchés.

Ce 26 juillet, l’Office burundais des recettes (OBR), avec la mairie de Bujumbura, avait procédé au lancement, au marché de Ruvumera, des activités de signature et d’octroi des contrats de location aux occupants des stands et shops dans les marchés publics.

Dans ces contrats, les commerçants s’engagent à payer le loyer avant le 25e jour du mois. Le loyer ne peut pas être payé en tranches. De surcroît, les commerçants ont jusqu’au 10 août 2023 pour payer en même temps les loyers du mois de juillet et d’août.

Selon l’article 63 de la loi budgétaire 2023-2024, toutes les recettes issues de la location des stands ou des shops dans les marchés faisant partie du patrimoine de l’Etat, sont versées sur les comptes ouverts au nom de l’OBR dans les institutions financières et nivelés chaque jour vers le compte général du trésor public. 90 % de ces recettes reviennent au trésor public et 10 % aux communes.