Burundi
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Rapport de la CVR : Des violations massives des droits de l’Homme

Crimes contre l’humanité commis pendant la période coloniale et les années qui ont suivi, crimes d’Etat, procès arbitraires, impunité dans le silence total des bourreaux, etc. Quelques violations graves contenues dans le rapport de mandat qui s’étend sur la période de 2018 à 2022 présenté par la CVR au Parlement réuni en congrès, lundi 18 septembre, à l’hémicycle de Kigobe.

« Les enquêtes menées en 2022 par la CVR dans les provinces de Bubanza, Cibitoke, Ngozi, Kayanza, Cankuzo, Ruyigi, Bujumbura et Rutana, nous ont permis de découvrir de nouvelles informations et parfois particulières à chaque province », fait savoir Pierre Claver Ndayicariye président de la Commission Vérité et Réconciliation, lors de la présentation dudit rapport.

Ainsi, dans la province de Rutana et surtout dans la commune de Bukemba, raconte-t-il, il y a des parents qui ont été obligés de manger la viande grillée de leurs enfants en compagnie des bananes qu’ils ont eux-mêmes apportées.

D’autres, ajoute-t-il, ont été sommés de boire le sang de leurs confrères qui venaient d’être tués. Le président de la CVR précise que ces témoignages ont été livrés par des rescapés de la même commune qui sont encore en vie.

Dans la même province, poursuit-il, les réfugiés rwandais ont trempé dans les tueries. A la tête se trouvait le nommé Alphonse Nyaruhirira qui travaillait à Bukemba.

Selon M. Ndayicariye, les réfugiés rwandais ont également participé dans cette sale besogne dans les provinces de Cibitoke et Bubanza. « Certains Burundais tués ont été jetés dans les brousses et dévorés par les animaux sauvages. D’autres ont été jetés dans les rivières comme Kaburantwa, Muhira, Ruhwa, c’est dans la province de Cibitoke ».

Cap sur d’autres provinces

La province de Bujumbura n’a pas été épargnée. Les enquêtes menées ont permis à la CVR de découvrir des fosses communes dans les communes de Mubimbi, Mukike et Mugongomanga. Selon les mêmes enquêtes, les responsables administratifs ont été pointés du doigt, surtout les administrateurs communaux et le commissaire de l’arrondissement d’avoir commandité ou participé dans les assassinats.

Pierre Claver Ndayicariye parle d’une particularité pour la commune de Mugongomanga. « Nous y avons découvert une fosse commune très longue d’à peu près 90m et nous y avons exhumé des restes humains d’au moins 1562 personnes. C’est la première fosse commune où on a découvert beaucoup de restes humains ».

La CVR a aussi travaillé sur les provinces du nord à savoir Ngozi et Kayanza. Le président de la CVR évoque les difficultés rencontrées dans la recherche des fosses communes se trouvant au chef-lieu de la province de Ngozi. « Nous avons découvert qu’on y a déjà érigé des constructions sur des fosses communes. Mais dernièrement, la CVR a découvert une fosse commune là où on a construit les nouveaux bâtiments de la police ».

Pour les provinces de Ngozi et Kayanza, tient-il à rappeler, les personnes arrêtées ont été déportées vers la province de Gitega pour y être tués. D’autres ont été jetés dans la Ruvubu près du grand séminaire de Burasira. A la tête de ces tueries, précise-t-il, se trouvait le gouverneur de Ngozi, le commandant Joseph Bizoza.

Le sud du pays également touché

Le bureau du Parlement, lors de la présentation du rapport

En 2020, lit-on dans le rapport, la CVR est retournée dans la province de Rumonge. Elle a découvert des fosses communes dans la ville de Rumonge là où se trouve le commissariat de police.

Un fait particulier pour les communes de Burambi et Buyengero, raconte le président de la CVR, les symboles du parti Uprona ont été utilisés pour savoir qui tuer ou pas. « Ceux qui avaient le droit d’arrêter les gens se promenaient avec les petits drapeaux de l’Uprona à la main, ou avec des lances sur lesquelles on avait mis un petit tissu arborant les couleurs du parti l’Uprona. Nous avons des témoignages et des preuves ».

Parmi les réfugiés rwandais qui ont trempé dans les massacres dans la région du sud, précise l’ambassadeur Ndayicariye, les témoins citent le nom d’Aimable Nibishaka, qui était directeur du collège de Matana en 1972. Il a aussi eu diverses responsabilités au sein du ministère de l’Education. Un autre qui est cité, ajoute-t-il, est Albin Karibu qui avait un véhicule qui collectait les gens arrêtés pour les conduire sur le lieu d’exécution.

Par ailleurs, informe le président de la CVR, dans ces communes de Burambi et Buyengero, un hélicoptère a survolé ces communes, à maintes reprises. Il regroupait les gens dans les vallées et les militaires armés passaient à l’acte en les tuant.

Selon les témoignages recueillis par la CVR, la plupart de ces qui ont été fusillés n’ont pas été enterrés. La CVR s’est rendue sur les lieux du drame. « Nous avons des noms des responsables militaires qui donnaient des ordres pour tuer des gens qui s’étaient réfugiés dans les églises, comme la paroisse Buyengero ».

En outre, le président de la CVR parle d’affrontements entre des groupes en provenance de la plaine de l’Imbo et ceux venus des communes de Mugamba, Bururi, Matana et Songa. Parmi ceux qui sont venus de Mugamba et Songa, tient-il à préciser, il y avait des militaires et civils armés de fusils ou de bambous.

Les colonisateurs allemands, belges et les missionnaires indexés

Selon Pierre Claver Ndayicariye, la CVR a enquêté sur la période coloniale allemande de 1896-1916 et celle belge de 1916-1962. Elle accuse ces colonisateurs d’au moins 13 infractions.

D’emblée, lit-on dans le rapport, l’envahissement du Burundi et la soumission de ce dernier sous le joug colonial, le massacre des Burundais et le pillage de leurs ressources économiques.

Par ailleurs, la CVR déplore la destruction de la dignité des parents jusqu’à ce qu’ils soient battus tout nus devant leurs enfants.
En outre, il y a eu l’exclusion des hommes de certaines responsabilités en faveur des jeunes sans foi ni loi. La CVR déplore les divisions semées par les colonisateurs au sein des Burundais jusqu’à ce que ces derniers se sont entretués sur base ethnique.

La CVR épingle le dénigrement des Banyamabanga « conseillers » alors que ce sont eux qui étaient les piliers du pouvoir monarchique au Burundi. Le dénigrement du roi alors que c’est lui qui incarnait le pouvoir au Burundi. Il y a eu aussi le dénigrement des valeurs culturelles et les coutumes des Burundais.

La CVR évoque aussi le fait que les Burundais ont été forcés d’abandonner leur croyance pour embrasser les nouvelles religions apportées par les colonisateurs. Ces derniers ont exclu les Burundais de l’organisation administrative et économique. Ils ont été amenés à haïr leur pays d’où certains ont tenté même de le détruire.

Et de conclure : « De tout ce qui précède, la CVR du Burundi déclare que les colonisateurs allemands et belges ont commis au Burundi des crimes économiques attentatoires aux droits de l’Homme avec la complicité des missionnaires catholiques. »

Le prince Louis Rwagasore assassiné

Selon les enquêtes de la CVR, la main de la tutelle belge reste avérée dans l’assassinat du héros de l’Indépendance.
« Les Belges ont entamé une série de réunions cherchant à l’éliminer. Dans la réunion tenue à Gitega le 20/09/1961, il apparaît clairement que même s’il a été fusillé par le grec Kajorgis, ce dernier avait été envoyé par les Belges et le leadership du parti PDC qui avait perdu les législatives », informe le président de la CVR.

La CVR invite le gouvernement burundais de demander à la Belgique à reconnaître publiquement sa responsabilité avérée dans la mort de Rwagasore, à demander pardon aux Burundais et à indemniser la famille du prince.

« De tout ce qui précède, la CVR du Burundi, ayant revisité tous les faits et relu le jugement rendu sur la mort de Rwagasore, déclare solennellement que le Premier ministre, le prince Louis Rwagasore a été victime d’un assassinat aux mobiles politiques organisés et planifiés par la Belgique », conclut le président de la CVR.

Conséquences fâcheuses suite à la mort de Rwagasore

En 1962, fait savoir la CVR, il s’est observé des tueries consécutives à l’assassinat de Rwagasore. Dans la ville de Bujumbura, précise la Commission, il y a eu assassinat des leaders syndicalistes chrétiens d’ethnie hutu dans Kamenge, Gasenyi et Gatunguru. Certains, parmi eux, figuraient des leaders du parti du peuple (PP).

Selon les enquêtes de la CVR, ces syndicalistes ont été arrêtés, torturés, maltraités, assassinés par les JNR (Jeunesse nationaliste Rwagasore). D’autres ont été enterrés vivants.

Les mêmes enquêtes révèlent les noms de Prime Niyongabo, Ildéphonse Ntamikevyo et Jean Marie Rugigana, leaders de l’Uprona, comme étant les commanditaires. Il y a eu un procès, mais ce dernier n’a pas été exécuté.

« Les violations graves des droits de l’Homme perpétrées, dans le quartier Kamenge le 14/01/1962 et les jours qui ont suivi, sont constitutives des infractions de génocide, d’assassinat, de vol qualifié et d’incendie dont ont été victimes les syndicalistes chrétiens et les membres du parti PP », déclare la CVR.

En 1964, raconte la CVR, il y a eu l’assassinat du premier évêque du Burundi Gabriel Gihimbare, qui était aumônier général de l’armée burundaise. Mgr Gabriel Gihimbare était d’ethnie Hutu originaire de la commune Giheta, dans la province de Gitega.

Selon les enquêtes de la CVR, il a été assassiné au moment où le pape Paul VI venait de le nommer évêque pour remplacer l’évêque Antoine Grauls à la tête d’archidiocèse catholique de Gitega.
« Il a été fusillé à Kunyanza, commune Busoni, province Kirundo le 13/12/1964 où il était parti dire adieu aux militaires dont il avait la charge pastorale », précise la CVR.

Selon la CVR, il a été assassiné par le caporal Bavumiragira. Mais, regrette la CVR, ce bourreau n’a jamais été appréhendé.
Et d’ajouter que ces militaires étaient sous le commandement du capitaine Paul Rusiga et que ce dernier n’a jamais été auditionné sur cet assassinat.

« L’assassinat de Mgr Gabriel Gihimbare, évêque auxiliaire nommé par le pape Paul VI, pour succéder à Monseigneur Antoine Grauls, archevêque de Gitega, est un crime d’Etat. Cet assassinat a créé pendant longtemps une fracture identitaire au sein de l’Eglise catholique du Burundi », déclare la CVR.

1965, une année noire

Le président de la CVR fait savoir que le Premier ministre Pierre Ngendandumwe, était un intellectuel hutu, originaire de la province de Kirundo. Il avait lutté pour l’indépendance en compagnie du prince Rwagasore.

« Pendant la journée du 15 janvier 1965, il a nommé son gouvernement et le soir, il est allé voir sa femme qui avait mis au monde à la clinique Rodin, actuelle clinique prince Louis Rwagasore. Il a été tué par un réfugié rwandais du nom de Gonzalès Mugenzi. Après ce crime, il a fui et a été appréhendé à Bwiza où il s’était caché. Il a été écroué pendant quelques jours à la prison centrale de Mpimba, mais les autorités qui lui avaient confié cette mission l’ont fait fuir vers l’Ouganda. Même ceux qui avaient été appréhendés pour avoir commandité son assassinat ont été tous libérés », raconte le président de la CVR.

D’après les enquêtes de la CVR, Michel Micombero, qui était secrétaire d’Etat à l’armée, a donné un fusil à celui qu’on surnommait Bushoro pour tuer Pierre Ngendandumwe si Mugenzi venait à échouer.

De plus, révèlent les mêmes enquêtes, on a aperçu Michel Micombero à l’endroit où on a assassiné le Premier ministre à la clinique Rodin.

Et de déclarer : « La mort du Premier ministre Pierre Ngendandumwe constitue un assassinat à mobile politico-ethnique. La CVR considère que l’assassinat du Premier ministre Pierre Ngendandumwe a créé une cassure et une méfiance exacerbées entre les élites de la composante ethnique Hutu et les élites de la composante ethnique Tutsi. »

Un coup d’Etat manqué suivi de massacres de Hutu et Tutsi

Quelques parlementaires présents à l’hémicycle de Kigobe lors de la
présentation du rapport

La même année 1965, ajoute le président de la CVR, des militaires Hutu et Tutsi dirigés par le capitaine Michel Micombero qui était secrétaire d’Etat à l’armée et le commandant Antoine Serukwavu qui était à la tête de la gendarmerie ont préparé et tenté de renverser la monarchie dans la nuit du 19 au 20 octobre 1965.

« Il y a eu un piège dans les préparatifs de ce putsch manqué parce que Micombero n’a pas envoyé les militaires pour épauler le commandant Antoine Serukwavu. Il les a plutôt envoyés comme des sauveteurs du roi et se sont affronté avec les gendarmes. Dans ces affrontements, le Premier ministre Léopold Biha a été blessé par balle aux épaules », révèlent les enquêtes de la CVR.

Les enquêtes de la CVR précisent que le roi Mwambutsa Bangiricenge a fui vers la RDC et le Premier ministre Léopold Biha sera transféré à l’étranger pour se faire soigner. Le commandant Serukwavu a fui vers le Rwanda.

Par la suite, ajoute le président de la CVR, des arrestations des cadres hutu au Parlement, dans l’armée, la gendarmerie et dans l’administration ont été opérées par Michel Micombero en collaboration avec Arthémon Simbananiye, secrétaire d’Etat à la Justice.

« Ils ont été inculpés, jugés puis exécutés sans aucune autre forme de procès sans même avoir la possibilité d’interjeter appel. Tous étaient des hutu, parmi eux, le président du Sénat Joseph Bamina, Ignace Ndimanya, 1er vice-président, Sylvestre Karibwami, 2e vice-président. A l’Assemblée nationale, Emile Bucumi, président, Paul Mirerekano, 1er vice-président, Patrice Mayondo, 2e vice-président », déplore Pierre Claver Ndayicariye.

Le même mois, lit-on dans le rapport de la CVR, le nommé Mathias Nzobaza, Hutu de Muramvya irrité par ces tueries, a organisé ses fidèles Hutu et ont brûlé les maisons de Tutsi Busangana et Bugarama. Beaucoup de Tutsi ont été tués et d’autres ont fui vers la Kibira.

Pour la CVR, les assassinats perpétrés contre les tutsi dans les localités de Bugarama et de Busangana, les incendies de leurs maisons ainsi que le pillage de leurs biens sont constitutifs des crimes contre l’humanité.

1969, une autre année sombre

« Beaucoup d’intellectuels hutu ont été appréhendés, emprisonnés. Ils étaient accusés de fomenter un putsch contre le président Michel Micombero. Ils ont été jugés en cascade en violation de la loi », fait savoir Pierre Claver Ndayicariye.

Et de citer les noms des officiers victimes, dont le commandant Charles Karorero, capitaine Nicodème Bitariho et le commandant Mathias Bazayuwundi.

Ces officiers avaient été ensemble avec Michel Micombero dans les études militaires en Belgique. Ils venaient juste de rentrer après la fin de leurs études.

Le président de la CVR fait savoir que sa commission a pu rencontrer la veuve du commandant Charles Karorero et celle du commandant Mathias Bazayuwundi en exil en Belgique : « Elles ont raconté à la CVR que l’assassinat de leurs maris a été planifié par le régime de Bujumbura lorsqu’ils étaient encore aux études en Belgique. Avant leur retour, plusieurs rumeurs ont circulé à leur endroit, soit qu’ils préparent d’attaquer le Burundi à partir du Rwanda, soit qu’ils ne rencontreront pas. »

Et de continuer son récit : « Le Burundi leur a envoyé une délégation conduite par le commandant Jérôme Ntungumburanye. Ils lui ont rassuré qu’ils allaient rentrer. »

D’après les enquêtes de la CVR, le jour où ils sont arrivés à Bujumbura, personne n’a rejoint sa famille. « Ce qui a suivi a été ignoble parce qu’ils ont tous été liquidés », s’indigne le président de la CVR.

Pour la CVR, les violations graves des droits de l’Homme commises en 1969 sont constitutives d’infraction de crimes contre l’humanité.

1971, les Tutsi Banyaruguru accusés de fomenter un putsch

« Des tutsi ont été accusés de comploter contre le chef de l‘Etat ont été arrêtés, emprisonnés, jugés. A cette époque, le procureur général de la République Léonard Nduwayo qui instruisait ce dossier les a déculpabilisés. Le lendemain, il a été destitué et remplacé par Léonard Kayibigi. Il y a eu un autre procès et ils ont été condamnés à diverses peines jusqu’à la peine capitale », raconte le président de la CVR.

Par la suite, ajoute Pierre Claver Ndayicariye, suite à des réactions internes et externes condamnant ledit procès, ce groupe de tutsi soi-disant dirigé par le commandant Jérôme Ntungumburanye a été gracié par le président de la République.

Et de déclarer que les faits commis en 1971 contre les présumés putschistes sont constitutifs des violations suivantes : violation du droit à la liberté, arrestations et détentions arbitraires, imputations dommageables, tortures, mauvais traitements, dénonciations calomnieuses, injures et violation des règles pour certains condamnés.

« Le double procès contre les présumés putschistes de 1971 a par ailleurs renforcé le fossé entre les composantes sociales du Burundi à savoir les Bahutu et les Batutsi d’une part, et d’une autre part, entre les Tutsi Banyaruguru et les Bahima », conclut la CVR.

Assassinat de Ntare V Charles Ndizeye

Les enquêtes de la CVR révèlent que le président Micombero s’est entendu avec le président ougandais Idi Yamin Dada pour extrader Ntare V le 30/03/1972 par tromperie.

Ntare V, à peine arrivé au Burundi, précisent ces enquêtes, des manifestations le souillant ont commencé et des éditoriaux sur la radio nationale ont été émis comme quoi il voulait attaquer le Burundi en connivence avec les mercenaires.
« Ntare V a été conduit dare-dare et en catimini à Gitega où il a été placé en résidence surveillée dans la cuisine du palais royal », ajoutent les enquêtes de la CVR.

Et d’ajouter : « Le 29/04/1972, il a été sorti de cet endroit et conduit manu militari au camp commando de Gitega où il a été exécuté. Un camp dirigé par le commandant Sinduhije Jérôme et Ntare V. Il a été fusillé par le commandant adjoint, capitaine Onesphore Ntabiraho connu sous le sobriquet de Rwabisazi. »

Le lendemain, lit-on dans le rapport, le gouvernement burundais a sorti un communiqué disant que Ntare V est mort dans une attaque qu’il dirigeait lui-même.

Par après, fait savoir le président de la CVR, Ntare V a été mis dans une brouette et mis dans un magasin d’armes dans le camp compagnie de Gitega avant d’être enterré dans une fausse commune.

La CVR fait savoir qu’elle n’a pas pu trouver les restes de Ntare V après avoir creusé 8 fosses communes montrées par ceux qui affirment que ceux qui sont allés enterrer le roi à Kankoma dans la commune de Gitega.

Et de déclarer que les commanditaires et les exécutants du crime d’assassinat de Ntare V se sont rendus coupables de crime d’enlèvement, de torture, d’assassinat, de traitements inhumains et dégradants, d’exécution sommaire et extrajudiciaire et de mutilation de cadavre.
« Ce crime commis contre le roi Ntare V est qualifié de crime contre l’humanité », conclut la CVR.

Signalons que la CVR a déjà auditionné plusieurs Burundais de toutes les ethnies, et les étrangers. En tout, ils sont au nombre de 1553, dont 1213 hommes, 340 femmes, dans les 18 provinces du Burundi. Le rapport présenté comprend 52 livres de 19870 pages.

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Des ossements humains déterrés dans les fosses communes

La CVR demande à l’Allemagne et la Belgique d’assumer les conséquences néfastes découlant des lois que les deux anciennes métropoles ont édictées et qui ont opprimé le Burundi en semant les divisions.

Par ailleurs, concernant l’assassinat de Rwagasore, la CVR demande au gouvernement burundais de dialoguer avec la Belgique pour dédommager le Burundi et la famille du prince, d’assumer son rôle dans la planification de l’assassinat de ce dernier.

La CVR demande au gouvernement burundais de construire des monuments pour les syndicalistes chrétiens de Kamenge, Monseigneur Gabriel Gihimbare, Pierre Ngendandumwe, de réhabiliter les Baganwa, de donner la dignité au feu procureur général de la République Léonard Nduwayo et ses collaborateurs qui ont dit le droit.

Enfin, la CVR demande au gouvernement burundais de faire extrader les anciens dignitaires en exil, comme Arthémon Simbananiye, Zénon Nicayenzi et d’autres pour qu’ils soient auditionnés sur les tueries qui ont eu lieu au Burundi.

Un rapport salué

Au terme de la présentation du rapport, le Parlement burundais a déclaré avoir reçu et adopté ledit rapport de 2018-2022. Il a encouragé la CVR a enquêter sur d’autres crises qui ont endeuillé le Burundi. Il a invité les Burundais à éviter la globalisation tout en rappelant que la responsabilité pénale reste individuelle.