Burundi
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Gitega/UE – Martina Borovac Pecarevic : « Il faut absolument être intransigeant avec la corruption »

A la veille de la tenue de la 5ème séance de dialogue politique entre Gitega et l’Union européenne, la cheffe adjointe de la Délégation de l’Union européenne au Burundi estime fait savoir que la situation de la gouvernance économique est un aspect dont dépend beaucoup l’appui budgétaire de l’UE.

Quelles sont les attentes de l’Union européenne lors du dialogue politique de demain ?

C’est un dialogue continu. Rappelons d’abord que ce dialogue a commencé en 2021. On a eu un dialogue très intense parce que préparer une session de dialogue politique, ça prend beaucoup de travail et on a travaillé étroitement avec les autorités burundaises. On a réussi à se parler l’un et l’autre, à s’ouvrir, puis finalement, ça a donné de bons résultats et certaines mesures ont pu finalement être levées.

Maintenant, il est tout simplement question de maintenir ce dialogue et de poursuivre le chemin. Celui-ci est encore long, il y a encore beaucoup de choses à faire, on a un agenda lourd et vaste. Cette fois-ci, on va, j’espère, changer le format de dialogue parce qu’avant ce dernier était mené essentiellement avec le ministère des Affaires étrangères mais maintenant, nous voulons l’élargir à d’autres secteurs.

De notre côté, nous visons le ministère de la Justice, de la Solidarité et Egalité des genres, des Finances, etc. Pour les thèmes qu’on aimerait aborder, c’est toujours la question des droits de l’Homme qui reste en haut de l’agenda. On va travailler sur des recommandations qui ont été faites lors de l’examen périodique universelle à Genève.

A quand la reprise de l’appui budgétaire directe ?

C’est un processus et c’est toujours en cours. Ce n’est pas quelque chose qui arrive du jour au lendemain. La levée des mesures appropriées étaient la première étape. La deuxième étape, c’est de travailler avec nos partenaires qui sont le FMI et la Banque mondiale pour veiller à ce que les conditions liées à la bonne gouvernance soient remplies. Et le jour où ça sera le cas, l’appui budgétaire direct va reprendre progressivement.

Quelle lecture faites-vous aujourd’hui de la situation des droits de l’Homme ?

Aujourd’hui, lors de nos dialogues politiques, nous pouvons citer et discuter des rapports des organisations internationales pour la lutte en faveur des droits de l’Homme, y compris celles en exil. Avant, ce n’était pas possible de le faire et je considère que c’est une grande avancée. Il y a des points où les choses ont avancé.

Dans d’autres, on attend des réformes. Je suis très optimiste par rapport à notre programme Justice et Gouvernance démocratique parce que je pense que dans le secteur de la Justice, il y a du travail à faire. D’abord, l’Etat de droit qui doit être renforcé. C’est cet aspect-là sur lequel on aimerait travailler ensemble.

Il y a des défis mais au moins nous en parlons à l’occasion du dialogue politique. Il suffit de jeter un œil sur les recommandations de l’examen périodique universel. Nous espérons que le Burundi va accepter la plupart des recommandations car avant, ce n’était pas le cas.

En ce qui nous concerne, le rapporteur spécial est un mécanisme toujours là, nous sommes conscients que le Burundi ne veut pas coopérer avec ce mécanisme mais il y en a d’autres avec lesquels le Burundi coopère pas. Notre objectif est de convaincre le Burundi de coopérer avec ces mécanismes.

Quel est votre regard sur le cas de la corruption qui reste endémique au Burundi ?

Il faut absolument être intransigeant à l’égard de la corruption. Cela n’existe pas seulement au Burundi, ça existe partout ailleurs, y compris en Europe mais on lutte contre. On sait ce qui est bien et mal. Comme cette corruption se pratique à une échelle disproportionnée et qu’elle se superpose à la pauvreté du peuple, cela devient insupportable.

C’est pourquoi c’est très important de lutter contre la corruption pour qu’elle n’aggrave pas la pauvreté de la population. C’est un aspect dont dépend beaucoup l’appui budgétaire de l’UE et celui de tant d’autres partenaires.