Burundi
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MEDIAS | Manager en mode « survie »

Difficultés quasi permanentes, choix des sujets parfois dictés par la situation financière, départs des journalistes que nous avons formés et qui se démarquent par leur plume vers ceux qui payent mieux, convocations intempestives du régulateur … Le chapelet de défis au quotidien d’un directeur de média indépendant au Burundi peut être égrené presque à l’infini. Pire pour Iwacu il faut ajouter des situations qui ont laissé des blessures profondes : le traumatisme causé par la disparition du journaliste Jean Bigirimana, l’emprisonnement de quatre journalistes pendant plus de quatre cents jours, sans citer les journalistes condamnés à l’exil, y compris le fondateur…

L’analyse de mon collègue Armel Gilbert Bukeyeneza m’a interpellé. Ancien d’Iwacu, aujourd’hui il évolue et réussit à l’étranger. C’est une fierté pour moi. Mais surtout, il pose des questions intéressantes et propose une voie de survie pour sauver la presse indépendante au Burundi. Je n’ai pas l’énergie de repenser la presse, pour les raisons que je vais expliquer. Mais je voudrais simplement partager mon expérience de directeur d’un média en situation de crise.

Norbert Zongo, journaliste et écrivain burkinabé assassiné le 13 décembre 1998, écrivait deux ans avant sa mort : « Le journaliste, où qu’il soit, est toujours sur un champ de bataille. Quoi qu’il fasse, il est toujours en danger, pour peu qu’il veuille faire son travail dans le strict respect de la déontologie du métier. »

David Kamau, mon professeur de Mass communication à Nairobi, répétait toujours : « Hakuna starehe kwa mtangazaji », il n’y a pas de confort pour un journaliste. Ils ne croyaient pas si bien dire… Et moi, j’ajouterai, pas de répit pour un manager d’un média indépendant au Burundi. En fait, la crise est permanente.

« Repenser la presse », cette initiative que nous lançons réveille en moi des souvenirs, certains heureux, d’autres douloureux. En 2007, j’ai rencontré Antoine Kaburahe qui, 10 ans après son (premier) exil, venait dans une mission de prospection pour lancer un journal au Burundi. On ne se connaissait pas. Il cherchait un partenaire « solide » m’a-t-il dit, autour d’un café. Il m’a dit qu’un ami lui avait parlé de moi. Il a ajouté avec un sourire : « tu es historien, tu as étudié les médias, tu parles bien anglais, c’est super, on va lancer ensemble le projet. »

Entre nous le «  feeling » était bon. Lui, il était séduit par mon parcours, moi par son projet. Plus tard la donne « régionaliste » a été avancée pour expliquer notre bonne entente ( tous deux nous sommes de Gitega), mais il n’en est rien. On s’est rencontré autour d’un bon projet.

Moi, j’avais fait ma part dans la lutte pour la démocratie, j’avais fait de la politique et j’étais d’ailleurs rentré comme cadre d’une organisation politique après l’accord de cessez-le-feu. Mais je ne voulais plus faire de la politique, je voulais faire du journalisme, un métier que j’aime depuis ma tendre enfance. Ce projet rencontrait mes attentes.

Une année après notre première rencontre, en 2008, Antoine Kaburahe est rentré « définitivement de Belgique » ( c’est ce qu’il espérait) pour lancer Iwacu. Je venais de quitter la politique. Les amis ne m’ont pas cru et m’ont taquiné : « Tu fais le chemin inverse. On ne quitte pas la politique pour les médias, mais on renonce au journalisme pour devenir un politique. » Je leur ai prouvé le contraire. Que l’on pouvait s’épanouir, réussir comme journaliste. Et c’est vrai. Et malgré les vicissitudes du métier, j’y crois encore.

Le journal Iwacu a commencé avec très peu de moyens : trois ordinateurs, les journalistes devaient se relayer pour saisir leurs textes, deux appareils photo, trois petits enregistreurs. On avait un véhicule de location pour les déplacements.

Le premier souci a été le recrutement. Il nous fallait dénicher quelques jeunes qui ont un bon niveau dans les universités de Bujumbura. Nous n’avons pas voulu débaucher des journalistes en activité, mais embaucher des journalistes « vierges » de toute expérience, des jeunes à former nous-mêmes.

Antoine Kaburahe a fait venir de Paris un ami à lui, un ancien formateur au Centre des Formations des Journalistes à la retraite, Jean Legastelois, que l’on surnommait « Mutama. » Qu’il trouve d’ailleurs ici toute ma reconnaissance.

Gracieusement, Mutama nous a d’abord aidés à organiser des tests de sélection, puis, pendant plusieurs mois, il nous a épaulés pour former les jeunes sélectionnés. La sélection a été très transparente. Nous avons simplement pris les meilleurs des candidats.

C’était une formation intense sur le tas, dans des conditions de travail difficiles. Mais nous étions tous passionnés. Et, petit à petit, Iwacu a grandi, rayonné. Le journal s’est imposé dans un paysage médiatique dominé jusque-là par les seules radios.
Sept ans après, juste avant la crise, Iwacu était devenu un vrai Groupe de presse. Les conditions matérielles s’étaient nettement améliorées, chaque journaliste avait son laptop, son appareil photo, son enregistreur. Le charroi était suffisant et on avait plusieurs produits à offrir au public : le bimensuel était devenu hebdo, avec une version kirundi, un magazine mensuel, une Newsletter quotidienne en ligne, un département en langue anglaise, une web radio, une web tv. Iwacu s’était lancé dans l’édition aussi.

Le succès d’Iwacu a dépassé les frontières, vers fin 2014 nous avons été approchés par le plus grand Groupe de presse kenyan, The Nation, pour faire un partenariat : une télévision commune ! Un haut cadre du Groupe The Nation est venu nous rencontrer, le projet était sur les rails et le groupe kenyan était prêt à investir des centaines de milliers de dollars dans le projet.

Dans l’optique de tendre vers une autonomie financière, Iwacu, avec le soutien de l’Ambassade d’Allemagne et un crédit chez KCB, avait lancé sa propre imprimerie. On rêvait d’acheter une parcelle pour construire notre siège. On rêvait grand : devenir une entreprise de presse de référence dans la sous-région. Je tiens à raconter ceci pour montrer que nous avions le projet d’être autonome ! Dépendre d’un donateur, même désintéressé, n’est jamais très valorisant.

Notre idéal était d’affermir la place d’Iwacu dans le renforcement de la démocratie et le respect des droits de l’Homme. Être la voix des sans-voix, le chien de garde de la société. Iwacu « les voix du Burundi ». Notre devise.
Iwacu, avec un puissant partenaire dans la région, pouvait devenir un grand groupe de presse. Mais alors est venue la crise de 2015…

Désormais, mon quotidien, gérer des crises

Depuis mai 2015, c’est-à-dire huit ans, Iwacu vit une histoire particulière, difficile. En fait, je ne gère que des crises multiformes. Pour rappel, alors que tous les directeurs des médias indépendants ont fui, leurs médias détruits, Iwacu a survécu et mon collègue Kaburahe est resté au pays.

Léandre Sikuyavuga ( à droite d’Antoine Kaburahe) au parquet en novembre 2015. Le fondateur est d’accusé d’être « impliqué dans le coup d’Etat »

Novembre 2015, six mois après la tentative de coup d’Etat de mai 2015, un mandat d’arrêt est lancé contre le directeur. Il va être arrêté. In extremis, il parvient à fuir. « Restez debout » nous dit-il, quand il nous quitte avec son seul laptop et un sac à dos.

Je me retrouve du jour au lendemain à gérer le groupe, avec l’aide de mon collègue Abbas Mbazumutima. Certes, le départ d’Antoine Kaburahe a été un coup dur, mais nous avons fait face.
Mais notre vie sera désormais un calvaire. Les épreuves se sont enchaînées. Jean Bigirimana est enlevé en juillet 2016. Ce sera mon baptême de feu. Grâce à notre enquête, deux corps sont découverts dans une vallée de Bugarama, là où justement notre collègue a été aperçu pour la dernière fois. Ils sont dans un état de décomposition avancée, un des corps est décapité. Est-ce Jean Bigirimana ? Faute de test ADN, que nous avons demandé, on ne le saura jamais. Iwacu a déposé devant la justice une plainte contre X. On attend toujours…

Le kidnaping de Jean Bigirimana, reste un traumatisme pour toute la rédaction

Comme manager, il était difficile de gérer «  la disparition » d’un collègue . Fallait-il fermer le journal ? C’était une décision difficile. La question a été posée aux journalistes. Comme un seul homme, les collègues ont décidé de poursuivre le travail : « Ceux qui ont enlevé Jean Bigirimana ont voulu faire passer un message. Nous ne nous décourageons pas. Nous restons débout. » Encourageant, certainement. Et je suis fier de tous les journalistes. Mais dans les faits, la peur s’est installée.

Après la tragédie de Jean Bigirimana, le calvaire a continué, des convocations incessantes au CNC dirigé par Nestor Bankumukunzi, le forum du site web a été interdit, puis le site lui-même est devenu complètement inaccessible depuis le Burundi.

Rassurer une rédaction traumatisée

Les 4 journalistes lors de leur procès à Bubanza. Très peu de médias au Burundi ont manifesté leur solidarité

Et puis, une autre catastrophe. Le 22 octobre 2019. Une autre date fatidique pour Iwacu. En début d’après-midi, quatre reporters d’Iwacu sont envoyés par la rédaction à Musigati, province Bubanza. La nuit précédente, des affrontements entre un groupe armé venu de la République démocratique du Congo (RDC) et les forces de l’ordre ont été signalés. Agnès Ndirubusa, Christine Kamikazi, Egide Harerimana et Térence Mpozenzi se rendent sur le terrain pour couvrir ce sujet d’actualité. A peine arrivés sur place, alors qu’ils mènent des entretiens avec des civils fuyant les combats, ils sont arrêtés, avec leur chauffeur. L’une des reporters est même giflée par un policier. Arrêtés, ils sont d’abord incarcérés au cachot du commissariat communal, puis au cachot du commissariat provincial, avant d’être transférés à la prison de Bubanza, au cinquième jour de leur incarcération. Lorsqu’ils comparaissent au tribunal de grande instance le 30 décembre, un seul et même chef d’accusation : complicité d’atteinte à la sûreté intérieure de l’État. comme réquisitoire : une peine de 15 ans de prison ferme.

Le véhicule et tout le matériel du journal sont saisis, dont un appareil photo ( qui ne sera jamais rendu par le SNR) et quatre téléphones, etc., deviennent « le patrimoine de l’État. » Finalement, les quatre journalistes seront condamnés à deux ans et demi d’emprisonnement et à une amende d’un million de francs burundais. Ils vont croupir en prison pendant 430 jours pour être libérés le jeudi 24 décembre 2020 par une grâce présidentielle.

Cette détention des journalistes a été pour moi et toute la direction un calvaire. Il fallait être solide physiquement et moralement pour tenir face à la pression tant interne qu’externe. Il fallait être à la prison de Bubanza au moins une fois la semaine, remonter leur moral, leur apporter à manger et à boire, des livres à lire. Il ne fallait surtout pas montrer à ceux qui sont en prison comme à ceux qui restent à la rédaction que l’on est démoralisés. Au contraire, il fallait gérer les émotions. On devait échanger régulièrement avec leurs parents et amis, rencontrer d’autres responsables des médias, discuter avec eux.

Triste solitude

Le plus triste. Avec l’emprisonnement des quatre journalistes, je vais me rendre compte que l’esprit de confraternité a disparu. Je n’oublierai jamais les propos d’un directeur de média lors d’une émission sur la liberté de la presse. Pour lui, j’étais coupable. Il fallait « emprisonner le directeur d’Iwacu qui avait envoyé des reporters chercher l’information à Musigati sans l’accord du gouvernement ! » Un journaliste n’attend pas le feu vert du gouvernement pour chercher l’information. Et c’est un confrère qui me disait cela !

D’autres médias n’ont jamais écrit une ligne, un mot de soutien. Au pays, en dehors de quelques journalistes courageux, nous étions seuls.
Les bailleurs de fonds ont concentré leur appui aux « jeunes médias » nés après mai 2015 qui sont généreusement arrosés de soutiens multiples. C’est leur droit.

A côté de ces difficultés, les bailleurs de fonds ont diminué leur appui au moment où nous en avions le plus besoin. Et j’ai été contraint à licencier.

Mon souci était de « rester debout » comme on avait la chance d’avoir survécu… D’ailleurs, dans les réceptions, les rencontres avec les diplomates, tous me disaient et continuent à me dire « vous faites du bon travail, pour nous informer, c’est Iwacu que nous lisons ». Que les appuis ne suivent pas est une autre question.
L’expérience m’a appris qu’aucun média ne peut tenir en comptant seulement sur le soutien des bailleurs de fonds, il faut arriver à trouver ses ressources pour tenir, survivre.

Mais entretemps, les jeunes patiemment formés s’en sont allés vers « les nouveaux médias », qui paient bien et dont le travail est sans risque puisqu’ils ont pris le choix éditorial d’éviter les sujets qui fâchent. Encore une fois, c’est dans l’ordre naturel des choses, journaliste ou pas, l’employé va où il gagne mieux. C’est normal.

Avec la crise de 2015, des partenaires d’Iwacu ont arrêté leur soutien, d’autres ont revu à la baisse leur appui, les publicités ont diminué comme une peau de chagrin, l’imprimerie tourne au ralenti, très peu de commandes externes. Bref, une situation financière difficile.

Iwacu a dû suspendre certains services. C’est le cas du service anglais, du journal en Kirundi, de la web radio, du magazine.

Aujourd’hui, je dois licencier des jeunes qui croient à leur métier, qui veulent faire carrière dans la profession. Un matin, je dois appeler des journalistes pour leur annoncer que « leur service s’arrête. »

J’ai le souvenir d’une jeune femme, passionnée, dynamique. Je la vois dans mon bureau quand je lui annonce la fin de son travail, faute de moyens. Je vois les larmes dans ses yeux. Son monde qui s’effondre après trois ans de loyaux services. Elle avait bénéficié de plusieurs formations, dont un encadrement par des routiers du journal The Guardian, grâce à un partenariat que nous avions noué avec le prestigieux quotidien anglais. Elle perdait son travail. Iwacu perdait une professionnelle. Elle était forcée au chômage. Ce n’est pas évident de trouver un autre travail, encore moins dans son domaine, dans un pays où le taux de chômage est très élevé. Quelle perte, quel gâchis.

Renovat Ndabashinze au cours d’une enquête sur terrain

Ce genre de situation fait tache d’huile sur le reste du personnel qui pense, avec raison, qu’il peut subir le même sort.

Il y a donc les licenciements. Mais aussi les navettes dans mon bureau. La chargée des finances qui me rappelle que l’on doit payer l’internet, les vigiles, l’IPR, l’avocat de la boîte, régler les factures d’eau et d’électricité, assurer les employés à l’INSS, payer l’assurance maladie, régler les factures de téléphone… Oups, l’imprimerie n’a pas de papier ou tout simplement les machines sont en panne. Il n’y a pas de carburant dans les véhicules pour amener les journalistes à la recherche de l’information, les véhicules sont en panne… c’est cela mon quotidien. C’est dur, c’est stressant, mais on doit tenir.

Choix des sujets souvent dictés par la situation financière

Conférence de rédaction. « Il faut faire des choix douloureux, dictés par les contraintes financières » Léandre Sikuyavuga

Le travail d’investigations est le point fort d’Iwacu, sa marque de fabrique. Les descentes sur terrain.
Mais sur le terrain, il faut déplacer le journaliste, le nourrir, le loger. Il doit communiquer.

Faute de moyens, avec le directeur de la rédaction, mon collègue et ami Abbas Mbazumutima et mon service des finances, on doit tout le temps trancher une question difficile. Le premier, Abbas, « cherche l’info », il veut envoyer les journalistes sur le terrain pour des enquêtes fouillées. Je le comprends. C’est son job. Nadia, la chargée des finances, elle a les yeux rivés sur la caisse !

Moi, je dois trancher. Faire des choix, me rabattre sur des sujets plus faciles à faire, moins budgétivores. Souvent les gens oublient que l’information a un coût. Envoyez pendant trois jours une équipe de deux journalistes, un chauffeur à Cankuzo, avec le prix du carburant, il faut compter au moins 500 000 FBU. Notre rubrique préférée « Au cœur du pays » souffre. Les journalistes sont frustrés. Toujours faire des choix. Couper.

Des bailleurs de fonds parfois incompréhensifs

Les médias peuvent difficilement survivre sans appui. Dans d’autres pays, il y a des aides de l’Etat. Et quand l’économie marche bien, il y a les publicités.

La publicité ? Mais c’est le secteur que l’on coupe en premier en cas de crise. Or, depuis plusieurs années, l’économie va mal. Alors… Il reste les partenaires externes.

Je dois rendre hommage effectivement à certains pays, sans certains d’entre eux, Iwacu n’aurait pas tenu.

Mais ces pays gagneraient à bien (re) penser leur soutien pour que celui-ci soit réellement efficace. Par exemple, le million de dollars « accordé  à la presse burundaise » par l’UE n’a rien changé à la situation des médias. Une somme conséquente pourtant. On nous expliquera que c’était une aide à la « formation »… Le débat est trop long à engager ici, mais tout ceci pose question.

Je ne plaide pas pour une assistance éternelle. C’est dans cette optique qu’Iwacu avait installé sa propre imprimerie pour devenir autonome côté impression et dans l’espoir que cette dernière générerait des revenus. Mais avec la crise de 2015, toutes ces initiatives sont tombées à l’eau.
A mon humble avis, les bailleurs ( certes ils sont libres) devraient essayer d’encourager les médias qui font vraiment le travail pour informer le public. Le travail critique, j’insiste bien sur le mot, est essentiel pour le renforcement de la démocratie, le respect des droits de l’Homme, la bonne gouvernance, la lutte contre la corruption.

Je sais que je risque de m’attirer des foudres, mais saupoudrer l’aide pour qu’il y ait « un foisonnement des médias » n’est pas la garantie d’une bonne vitalité médiatique dans un pays.
On peut prendre cela pour un compliment, mais cela est révélateur d’une réalité plus cruelle : faute de moyens, Iwacu restera effectivement un centre où on forme pour les autres.

« Repenser les médias ? » Est-ce que dans ma situation je suis capable de faire cet exercice ? Difficile. Je n’ai aucune visibilité sur le long terme. Je sais que c’est aussi le lot de quelques médias.

Pour le moment, je pense à tenir, jour après jour, veiller à bien faire ce que nous pouvons encore faire, avec les moyens rachitiques qui nous restent. Mais en gardant à l’esprit qu’Iwacu restera debout.