Burundi
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Pénurie du carburant : « La situation est devenue intenable »

Depuis ces derniers jours, des files indiennes s’observent sur différentes stations-services en mairie de Bujumbura. Pour certains transporteurs, propriétaires de véhicules et passagers, cette carence de carburant est devenue insupportable. Ils appellent le gouvernement à prendre des mesures adéquates pour sortir de cette « crise ».

Différentes stations-services dans la capitale économique sont à sec. Aujourd’hui, des véhicules affluent et font la queue sans aucune promesse d’être servis. Certains propriétaires des véhicules affirment passer plus de quatre jours sur les stations.

D’autres disent totaliser une semaine en attendant l’arrivée de l’or noir. Les files d’attentes devant les stations-services peuvent s’étirer jusqu’à plus d’un kilomètre.

« Je viens de Ngozi. Je suis arrivé à Bujumbura vendredi de la semaine passée. Je suis passé par toutes les stations, mais je n’ai pas trouvé du carburant. Il n’y a pas de carburant partout à l’intérieur du pays et à Bujumbura », indique Siméon Niyogusenga, chauffeur faisant le transport entre Bujumbura et Ngozi, rencontré à la station Lybajas à Kigobe.

En plus de dormir dans son véhicule, manger est devenu dur pour lui : « Je dois grignoter sur l’argent mis de côté pour acheter le carburant. Je suis venu avec 180 mille BIF, il ne me reste que mais 150 mille francs ».

Même son de cloche avec Emile Ndacayisaba, lui aussi faisant le transport entre Bujumbura et Ngozi. Il déplore le fait que dans certaines provinces, les autorités interdisent aux propriétaires de véhicules d’aller chercher le carburant dans les pays voisins : « Ce n’est pas facile d’aller acheter du carburant en RDC alors qu’il y en a plein. Lorsqu’on y va clandestinement, un bidon de 20 litres s’achète à 160 mille BIF. C’est difficile de récupérer cet argent en faisant le transport en commun ».

Pour Clovis, un taximan exerçant en Mairie de Bujumbura, la pénurie du carburant est devenue un calvaire pour les conducteurs : « Nous sommes vraiment fatigués. Nous venons de passer quatre jours sur cette file d’attente. Suite à ce problème, les responsables veulent récupérer leurs véhicules, comme on ne donne plus de versement convenu ». Il appelle les autorités habilitées à prendre des mesures pour sortir de cette « crise du carburant ».

Selon un autre transporteur, la situation est devenue un casse-tête. Pour lui, la vie est presque impossible sans le carburant. « Nous sommes fatigués des discours selon lesquels il n’y a pas de problème de carburant. Que les autorités soient réalistes et prennent des mesures adéquates ».

Suite à cette pénurie du carburant, les bus de transport en commun se font rares sur les parkings au centre-ville de Bujumbura. Ainsi, il s’y observe des longues files d’attente des passagers dans les après-midis. Lorsqu’un bus se présente, des passagers le prennent en assaut et se bousculent pour entrer. Certains passent par les fenêtres.

La situation est la même les matins sur les parkings dans les quartiers. Suite au manque du carburant, certains propriétaires de véhicules privés les laissent à la maison et prennent le transport en commun.

Dans le parking desservant l’intérieur du pays au marché dit Cotebu au nord de la ville de Bujumbura, les tickets ont monté en flèche.

A 10 heures ce 27 juin, des passagers étaient bloqués avec leurs marchandises. « Je voulais me rendre à Muramvya, mais ce n’est pas facile. Le ticket Bujumbura-Muramvya est passé de 5 mille BIF à 15 mille pour les minibus de type Toyota Hiace et 20 mille BIF pour les voitures de type Toyota Probox. C’est insupportable », se lamente un passager. Lui aussi appelle le gouvernement à trouver une solution durable à ce problème.