Congo
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Didier Mbombo : « Nous demandons l’ouverture d’un Consulat de la RDC aux Philippines »

Des centaines de Congolais vivent aux Philippines, dans le Sud-Est de l’Asie. Didier Mbombo, Président de la Communauté Congolaise Aux Philippines (CCP), parle des opportunités que ce pays peut offrir aux jeunes Congolais. Dans un entretien accordé à La Prospérité, il fait état d’un besoin criant de Consulat, en vue de faciliter la tâche à cette frange de la diaspora congolaise.

La Prospérité : M.  Didier Mbombo vous résidez aux Philippines, et vous présidez l’Association des Congolais vivant dans ce pays d’Asie du Sud-Est. Combien de Congolais y a-t-il, et comment se portent-ils ?

Didier Mbombo : La Communauté Congolaise aux Philippines, CCP en sigle, se porte très bien dans sa diversité. Il est vrai que nous ne connaissons pas l’effectif exact, parce que certains y arrivent sans faire signe. Mais il est clair que nous sommes plus de trois cents Congolais sur le sol Philippin.

La Prospérité : Les îles Philippines est un pays en voie de développement. Y a-t-il des opportunités pour les Congolais ?

Didier Mbombo : Quoique pays en voie de développement, les Philippines peut offrir beaucoup d’opportunités aux Congolais. Je peux en mentionner deux : les études et le boulot. Les Congolais peuvent venir étudier aux Philippines. Ici les frais académiques sont abordables, et la langue principale de l’enseignement est l’anglais, la première langue mondiale en termes d’affaires. La maitrise de cette langue est synonyme d’opportunité pour nous Congolais. En plus, les Congolais aux Philippines vivent de leur travail. La majorité des Congolais travaillent dans des sociétés de centres d’appels (call center) et dans le Business Process Outsourcing (BPO), qui est un circuit de sous-traitance.

La Prospérité : Vous dites qu’il y a des opportunités pour les Congolais. Mais est-ce facile d’obtenir un visa pour les Philippines ?

Didier Mbombo : Une lettre d’invitation suffit à un Congolais pour entrer aux Philippines. Un visa de court séjour est octroyé à l’arrivée à l’aéroport. Ensuite on fait une demande pour prolonger le séjour.

La Prospérité : La RDC et les Philippines n’entretiennent pas de relations diplomatiques. Ça doit être une difficulté pour vous, je m’imagine. Comment vous en sortez-vous, et qu’envisagez-vous ?

Didier Mbombo : Cette situation nous rend parfois la vie difficile, surtout quand il s’agit de renouveler nos passeports et pour certaines transactions dont bénéficierait notre pays, la RDC. De même pour partir de la RDC vers les Philippines. Nous avons connu des cas des compatriotes rapatriés par l’immigration Philippine, pour des raisons liées aux papiers, et parfois liées à la lacune de langue car il n’y a pas d’interprètes à l’aéroport. Voilà pourquoi nous demandons l’ouverture d’un Consulat de la RDC aux Philippines. Nous estimons que cela profitera non seulement à nous qui vivons dans ce pays, mais aussi à la RDC,  en général.

La Prospérité : Vous venez d’être à Kinshasa très récemment. Avez-vous entrepris des démarches pour cela ?

Didier Mbombo : Nous avons introduit le dossier auprès du Ministère des Affaires Etrangères à Kinshasa pour cette fin. Nous espérons recevoir une bonne suite dans un futur proche. Avant de quitter Kinshasa, nous avons délégué un compatriote Prêtre qui est missionnaire aux Philippines, et qui est présentement à Kinshasa, pour qu’il en fasse le suivi.

La Prospérité : Il y a donc, parmi les Congolais vivant aux Philippines, des prêtres catholiques aussi. Quelle est la catégorie dominante parmi les membres de la CCP ?

Didier Mbombo : La communauté congolaise aux Philippines a été l’œuvre des anciens missionnaires Congolais. Au départ, ces anciens séminaristes et missionnaires dominaient en termes d’effectifs. Mais maintenant, les laïcs constituent une forte représentation des Congolais ici. Certains de ces laïcs sont venus d’eux-mêmes en provenance du Congo ou d’ailleurs. D’autres sont des parentés (frères, sœurs, et connaissances) des anciens séminaristes qui vivent déjà ici,  depuis des années.

La Prospérité : Bien des  jeunes Congolais rêvent d’aller à l’étranger. Pouvez-vous vraiment leur recommander les Philippines ?

Didier Mbombo : Les Philippines est un pays accueillant et ouvert, avec beaucoup d’opportunités à offrir au Congolais. La connaissance de l’anglais est la clé pour toute réussite dans ce pays. En venant ici, les jeunes doivent rester focalisés dans leur formation en Anglais et en informatiques car les petits travaux de ‘‘coups de mains’’ n’existent pas ici. Seul le travail de bureaux nous maintient dans ce pays.

Propos recueillis par Prosper MbumbaJournaliste indépendant