On dirait une histoire tirée d’un roman parlant des terroristes. Ici, on ne pourrait pas incriminer des ‘’Kuluna’’, ces délinquants qui terrorisent des quartiers entiers de la ville de Kinshasa, mais une bande bien organisée des malfaiteurs, apparemment composée de quelques militaires et policiers et des mauvais garçons du quartier Arrêt Liyolo, à Mont Ngafula. A mi-chemin entre la route principale By-pass et le Bas-fond qui sépare le Campus Universitaire de Kinshasa et Mont Ngafula. La nuit de jeudi à vendredi passée, ces malfrats armés de machettes et des armes de guerre AK-47 ont opéré en toute impunité dans cette partie de la ville s’y comportant comme dans une ville conquise, terrorisant les paisibles citoyens sans aucune crainte. Ils étaient une vingtaine. Ils utilisaient des méthodes quasi-militaires de surveillance.
A en croire aux témoignages des victimes de cette campagne de terreur, sur plus de cinq rues notamment, la rue menant vers le marché et la commune de Mont-Ngafula, ils avaient placé des guetteurs armés des AK-47, et ils ont déployé sur la rue Mayala, entre autres, des éléments armés des machettes pimpantes neuves et aiguisées avec soin. Leur première victime fut un commissionnaire qui venait de participer à une fructueuse transaction en vendant une jeep. Le gars leur a donné la quasi-totalité de ses gains de la journée.
Puis ils s’en sont pris à son voisin, Monsieur Nkanka Emery à qui ils ont demandé une grosse somme d’argent. Faute de les avoir satisfaits, ils lui ont assené un coup de machette à la tête qui aurait dû lui être fatale s’il n’avait pas eu le réflexe de se protéger avec sa main qui fut dangereusement blessée. Puis ils se sont dirigés vers une dame qui venait de marier sa fille et ils le savaient. Ils lui ont exigé tout l’argent de la dot et elle n’avait plus que 800 dollars américains dont ils ne sont pas embarrassé de la délester ? Et la dernière victime était un homme en passe de vendre une parcelle. Comme la transaction n’avait pas encore eu lieu, ils lui ont exprimé leur mauvaise humeur en le blessant dangereusement au dos et à la tête.
Et un Sous-commissariat existe à deux pas de la rue Mayala. Selon les témoignages recoupés sur place, « un jeune homme s’était glissé hors de la vue des assaillants pour aller avertir les policiers qui n’ont pas bougé d’un pouce. Leur capitaine dormait et ils ne voulaient pas le déranger pour demander la permission d’aller intervenir. Jusqu’à ce jour, il ne serait même pas passé s’enquérir de l’incident ».
Cette bande semble donc vivre dans ce quartier depuis un certain temps parce qu’elle connait bien les affaires qui s’y traitent et ceux qui ont un peu de sous en mains. Cette opération ne semble pas être leur opération majeure. Elle serait simplement destinée à les ravitailler. Ils doivent avoir une autre opération en vue. Une petite réflexion nous fait craindre que ce soit les participants au jeu de la Francophonie qui aient été leur objectif premier. La sécurité assurée par la Garde Présidentielle semble avoir joué en faveur de la dissuasion.
Les Services de Sécurité devraient ouvrir l’œil et le bon tant que ces jeux seraient en cours. Il importe aussi qu’ils enquêtent sur ce fameux Commissaire de ce quartier qui a tellement failli à la mission lui confiée par la République qu’il ne mérite pas être compté parmi les Policiers de la République.
Laurent Bukasa/CP
