Cote d\'Ivoire
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Côte d’Ivoire-AIP/ David Bleu ou « le Pangolin d’Afrique », l’homme qui veut ériger un monument à la gloire de Félix Houphouët-Boigny (Portrait )

Yamoussoukro, 25 sept 2022 (AIP) – David Bleu qui se fait appeler « le Pangolin d’Afrique » est un artiste sculpteur ivoirien. Autodidacte, il a réussi, grâce à son talent, à exporter sa science hors de son pays, la Côte d’Ivoire. Aujourd’hui il poursuit un grand rêve, celui de construire à Yamoussoukro, la capitale politique, un gigantesque monument à la gloire du premier président, feu Félix Houphouët-Boigny.

Tandis que cette œuvre devrait permettre d’implorer le pardon et la bénédiction du père fondateur sur le pays après plusieurs actes anti-houphouëtistes, ou contraires à sa philosophie de paix, posés par les Ivoiriens, cette ambition pharaonique à la dimension de certaines réalisations du père fondateur de la Côte d’Ivoire moderne bute sur l’incompréhension des personnalités qui peuvent et doivent contribuer à sa réalisation.

Le monument à la gloire de l’ancien président Houphouet Boigny doit prendre forme dans les environs de l’hôtel Président de Yamoussoukro. Il sera conçu pour « laver la mémoire souillée du père fondateur de la Côte d’Ivoire moderne par des propos et comportements qui ont vu jour au soir de sa vie et après sa disparition », selon son initiateur.

Le monument en béton vert trempé de 12 mètres de hauteur sur une circonférence de 25 mètres devrait émerger au milieu d’un jardin.

Cette sculpture représentera le président Houphouët-Boigny, dans toute sa splendeur, assis sur son trône de la sagesse avec à ses côtés 36 membres de son gouvernement, baptisés « les fiers artisans ».

Seulement, David Bleu, comme tous les rêveurs, reste emprisonné dans sa tour d’ivoire, avec ses voyages dans ce monde irréel fait de merveilles qu’il est seul à contempler. Dans ses rêves il affirme voir « une Côte d’Ivoire apaisée, un pays dont les atouts reconnus par l’humanité suscitent non pas jalousie ou convoitise mais de l’admiration ».

C’est cette énergie positive que va dégager le monument dédié à la mémoire d’Houphouët-Boigny, pour une extase partagée qui attirera à la fois touristes et pèlerins, à la recherche de la protection de l’âme du père de la Côte d’Ivoire moderne, bâtisseur aux mérites reconnus et au-dessus de tout, apôtre infatigable de la paix.

« C’est un grand regret en Afrique. Les créateurs ne sont pas considérés or l’humanité a besoin de créer », affirme-t-il.

Son projet est estimé à quelque 875 millions de FCFA qu’il espère réaliser grâce à des bailleurs de fonds et avec la contribution de toutes les personnes qui en perçoivent la dimension culturelle, touristique et historique.

« Chacun sait qu’il doit quelque chose au vieux Houphouët-Boigny, même les enfants d’aujourd’hui. On n’a pas besoin de trop réfléchir pour comprendre. Alors chacun peut donner, selon ses moyens, sa contribution à la dimension de ce que le président a fait pour lui et pour ce pays », souligne l’artiste qui dit souffrir souvent de railleries, sinon d’humiliation.

En témoigne la dernière scène qu’il a vécue dans un hôtel de Yamoussoukro. Venu pour un séjour dans la capitale politique dans l’optique de rencontrer la famille biologique des Boigny et leur partager son ambition, il est resté coincé dans un hôtel pour facture impayée. Son matériel de travail ainsi que certaines de ses réalisations ont été confisqués par la direction de l’hôtel.

Pour sûr, l’encadrement pour une meilleure coordination de cette rencontre avec les Nanafouès et Akouès à Yamoussoukro a été défaillant.

Pourtant, le 5 août 1998, à la veille de la fête anniversaire de l’indépendance de la Côte d’Ivoire, David Bleu, avait été fait lauréat national en sculpture sur bois en vue d’un calendrier agricole.

Cette distinction lui avait ouvert la voie à plusieurs autres prix qui l’ont conduit dans de nombreux pays du monde. En Guinée, il enseigne sa science à l’Institut national des Beaux-arts.

En Côte d’Ivoire, à Man, chef-lieu de la région du Tonkpi, il a réalisé la sculpture de l’éléphant d’Afrique.

Dans le célèbre village de Guélémou, toujours dans le Tonkpi, il a érigé une sculpture géante de l’Almamy Samory Touré. Une œuvre de sept mètres de haut qui tarde à être officiellement livrée en raison de certaines divergences entre acteurs politiques locaux. Mais elle fait déjà la fierté des populations.

Il est également auteur de plusieurs autres réalisations artistiques qui embellissent les rues de la ville de Man.

David Bleu ne désespère pas de voir les portes s’ouvrir devant lui un jour pour donner libre cours à son talent et offrir à la Côte d’Ivoire ce monument qui va apporter « la paix définitive et la stabilité » au pays.

(AIP)

gso/aaa/ask